Gratuité de la contraception jusqu’à 25 ans : un dispositif réclamé depuis 2015 par le Sénat
Face au recul de la contraception chez un certain nombre de jeunes femmes, le gouvernement annonce sa gratuité pour toutes les femmes jusqu’à 25 ans à partir du 1er janvier 2022. Une mesure réclamée depuis 2015 par la Délégation aux droits des femmes du Sénat.

Gratuité de la contraception jusqu’à 25 ans : un dispositif réclamé depuis 2015 par le Sénat

Face au recul de la contraception chez un certain nombre de jeunes femmes, le gouvernement annonce sa gratuité pour toutes les femmes jusqu’à 25 ans à partir du 1er janvier 2022. Une mesure réclamée depuis 2015 par la Délégation aux droits des femmes du Sénat.
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Par Flora Sauvage

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« Il y aura une prise en charge de la contraception hormonale, du bilan biologique qui peut aller avec, de la consultation de prescription et de tous les soins qui sont liés à cette contraception, jusqu’à 25 ans, à compter du 1er janvier », a détaillé le ministre de la Santé Olivier Véran. « Toutes les contraceptions féminines prises en charge par l’Assurance maladie sans distinction », seront remboursées a précisé par la suite le ministre. Une décision qui vise à lutter contre le renoncement à la contraception pour des raisons financières. « Cette gratuité représente un effort de 21 millions d’euros par an », a affirmé Olivier Véran.

Une « excellente nouvelle »

Pour Annick Billon, présidente de la Délégation aux droits des femmes du Sénat, « c’est une excellente nouvelle ». Déjà en 2015, dans son rapport d’information rédigé avec Françoise Laborde sur les femmes et la santé, la sénatrice centriste réclamait la gratuité de la contraception.

La gratuité était réservée aux mineures

Depuis 2013, cette gratuité de la contraception était réservée aux jeunes filles mineures, de 15 à 18 ans. Il y a un an, la mesure a été étendue aux moins de 15 ans. Grâce à cette mesure, le taux de recours à l’IVG (interruption volontaire de grossesse) a nettement baissé. Pour justifier l’extension aux moins de 15 ans, le gouvernement avait indiqué fin 2019 que « chaque année près de 1000 jeunes filles de 12 à 14 ans sont enceintes en France » et que « parmi ces grossesses, 770 se concluent par une IVG ».

Un « début de réponse »

Selon Annick Billon, les périodes de confinement ont accentué les inégalités entre les hommes et les femmes et les difficultés financières. Rendre gratuite la contraception jusqu’à 25 ans est à ses yeux « un début de réponse, mais il ne faudrait pas occulter l’importance de l’information et de l’éducation à la contraception ». Car pour la sénatrice centriste de Vendée, l’éducation à la sexualité et à la contraception va de pair avec la gratuité des moyens contraceptifs.

Certains contraceptifs ne sont pas remboursés

Ancienne ministre des Familles de l’enfance et des droits des femmes, Laurence Rossignol se réjouit aussi de cette nouvelle disposition. Mais elle attend des précisions notamment sur les pilules 3è et 4è génération qui ne sont pas remboursées aujourd’hui. Actuellement l’Assurance maladie, qui détaille sur son site la liste et les modalités de remboursement, précise que certaines pilules contraceptives, les patchs contraceptifs, les anneaux vaginaux, les capes cervicales, les spermicides et les préservatifs (à l’exception de deux marques) ne sont pas pris en charge.

Ne pas opposer contraception et IVG

Par ailleurs, la sénatrice socialiste de l’Oise regrette que le ministre de la Santé Olivier Véran annonce la gratuité de la contraception jusqu’à 25 ans avec l’espoir que cela permette de réduire le nombre d’IVG. Selon Laurence Rossignol, « ce n’est pas la bonne démarche, la bonne démarche c’est de dire : la contraception est facilitée et l’accès à l’IVG aussi, on ne peut pas opposer l’un et l’autre ». Et de rappeler que deux tiers des IVG sont pratiquées sur des femmes qui utilisaient un contraceptif.

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