Guinée : « Alpha Condé était de plus en plus fragilisé », selon Jean-Yves Leconte
Dimanche, des putschistes guinéens ont capturé le président Alpha Condé et annoncé la dissolution des institutions. Un coup d’état que condamnent les sénateurs de la commission des affaires étrangères, mais qui révèle aussi selon eux, la faiblesse du président Alpha Condé réélu il y a un an.

Guinée : « Alpha Condé était de plus en plus fragilisé », selon Jean-Yves Leconte

Dimanche, des putschistes guinéens ont capturé le président Alpha Condé et annoncé la dissolution des institutions. Un coup d’état que condamnent les sénateurs de la commission des affaires étrangères, mais qui révèle aussi selon eux, la faiblesse du président Alpha Condé réélu il y a un an.
Public Sénat

Par Cécile Sixou

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Comme la France et la communauté internationale, le sénateur LR, Alain Joyandet, condamne les putschistes. « J’appelle à la libération du président et sa remise en place le plus vite possible ». La présidence d’Alpha Condé est légitime selon lui, « son élection a été validée par les Nations Unies ». Le sénateur reconnaît toutefois ne pas avoir assez d’éléments sur les causes et les motivations des militaires, « je ne sais pas quelles sont leurs capacités à revenir en arrière ».

 

« Impasse politique »

Le sénateur socialiste Jean-Yves Leconte, lui n’est pas étonné. Alerté vendredi dernier sur la situation tendue dans le pays par Mamadou Sylla, le chef de l’opposition parlementaire en Guinée, Jean-Yves Leconte écrit sur son blog : « La Guinée est dans une impasse politique, le pouvoir n’a plus de prise sur l’évolution d’un pays bloqué, l’opposition est divisée, des jeunes sans espoir et tentés par l’émigration ». Contacté ce lundi, il confirme « Alpha Condé était tellement contesté, qu’il était de plus en plus fragilisé ». Son élection, en 2020, à un troisième mandat était « fortement remise en cause en Guinée. Il existe même des comptages indépendants qui disent qu’il n’a pas été élu ». Du coup, « il est peu légitime » estime Jean-Yves Leconte et demander son retour au pouvoir et le retour des règles constitutionnelles précédentes est « vain ». Pour le sénateur, il faut ouvrir un dialogue entre toutes les parties pour que la transition soit la plus courte possible.
Une transition que souhaitent les putschistes. « Une concertation sera ouverte pour décrire les grandes lignes de la transition, ensuite un gouvernement d’union nationale sera mis en place pour conduire la transition », a dit le chef putschiste, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, dans un discours.

 

« Il faut comprendre les motivations des militaires »

Le sénateur Alain Joyandet a déjà vécu en 2010, la transition démocratique en Guinée alors qu’il était secrétaire d’Etat chargé de la coopération. Il était l’un des premiers membres de gouvernement européen à fouler le sol guinéen après le coup d’état. « En 2010, on avait un régime corrompu, du trafic de drogue au niveau de l’état, cette fois c’est différent, ce qu’il faut comprendre ce sont les motivations des militaires, pourquoi il y a une dégradation politique ? »
La France a un rôle à jouer dans cette transition, selon le sénateur LR, « il faut que l’influence diplomatique se mette en place, il faudrait quelqu’un de dédié au gouvernement français, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui ».

Les forces spéciales guinéennes conduites par leur commandant, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, disent, vouloir mettre fin à « la gabegie financière, la pauvreté et la corruption endémique », ou encore à « l’instrumentalisation de la justice et au piétinement des droits des citoyens ». Pour le moment, les putschistes n’ont pas encore précisé les modalités de la concertation ni la durée de la transition.

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