Guy Verhofstadt : « La majorité des Britanniques n’a pas voté pour un  » hard Brexit  » ».

Guy Verhofstadt : « La majorité des Britanniques n’a pas voté pour un  » hard Brexit  » ».

Presque un an après le référendum du 23 juin 2016 duquel le Brexit était sorti grand gagnant, le résultat des dernières législatives britanniques semble tempérer la première initiative. Loin d’avoir obtenu la majorité absolue au Parlement, Theresa May négocie les termes d’un accord de gouvernement avec le parti de l’Union démocratiqu d'Irlande du Nord. Si le Brexit n’est pas entièrement remis en cause, les négociations qui doivent se terminer en mars 2019 promettent d’être houleuses et plongent les partenaires de Londres dans l’incertitude. Alors quel avenir pour l’Union européenne ? Doit-on envisager une forme plus « soft » du Brexit ? Guy Verhofstadt, député européen libéral démocrate belge en charge de la question du Brexit au Parlement européen, revient sur les dernières législatives britanniques dans Europe Hebdo.
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Malgré l’enthousiasme du chef du gouvernement, Theresa May, en faveur du Brexit, les Britanniques ont désavoué la conception d’un « Brexit dur » prôné par la cheffe du parti conservateur. Quid de cette prochaine coalition ? Pessimiste sur l’avenir du gouvernement, Guy Verhofstadt présage en tout cas d’une « majorité instable ». Pour autant, lui aussi attend dans l’expectative les décisions quant à l’avenir de la Grande-Bretagne et ajoute que « ce qui est important pour nous c’est que maintenant, les Britanniques donnent leur position au sujet d’un « Brexit dur » ». En tout cas, selon lui, Theresa May devra prendre en compte l’avis que ses concitoyens lui ont adressé alors même « qu’une majorité n’a pas voté pour cette ligne dure du Brexit ».

Alors même que la confusion politique demeure sur la sortie du Royaume-Uni, le député belge n’envisage pas de reculer l’échéance du 29 mars 2017, date qui sonnera le glas des négociations. Pour autant, ce délai n’affecte en rien sur les droits des citoyens, assure-t-il :

« La position de l’Union européenne est très claire sur les droits des citoyens. […] Nous voulons donner les mêmes droits aux Britanniques qui vivent en Europe et inversement pour les européens qui vivent en Grande-Bretagne. Il doit y avoir réciprocité.  Mais en tout cas, la question reste une priorité ».

Autre question, qui pourrait néanmoins inviter Theresa May à s’exprimer en faveur d’un Brexit plus souple, est celle de l’Irlande du Nord. Pourtant partisan du Brexit, le parti de l’Union démocratique réclame néanmoins une frontière avec la République d’Irlande. Mais pour Guy Verhofstadt, la question frontalière reste « une des grandes priorités du Parlement » qui devra veiller à « sauvegarder ces accords de paix sans imposer de frontière ».

Mais pour l’instant, tant que les concertations se poursuivent, tous les espoirs restent permis. Ainsi, Emmanuel Macron et Wolfgang Schäuble ont assuré aux Britanniques que les portes restaient ouvertes si la sortie de l’Union européenne était réprouvée. Pourtant, Guy Verhofstadt promet que si retour il y a, ce sera dans une Europe réformée, « moins complexe et avec moins d’exceptions ». Car « il faut une vraie Union ».

 

Retrouver l'entretien avec Guy Verhofstadt dans Europe Hebdo le jeudi 15 juin 2017 à 17 heures.

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