Le candidat PS à la présidentielle Benoît Hamon était mardi à Bruxelles pour défendre son projet européen, auprès du président de la commission Jean-Claude Juncker puis du commissaire européen Pierre Moscovici, qui lui a apporté un discret soutien.
Le candidat PS a rencontré dans la matinée M. Juncker et lui a notamment exposé son idée de traité démocratique de la zone euro, présentée devant la presse le 10 mars.
"Nous avons discuté de cette proposition qui n'a pas aujourd'hui la faveur de la commission, je ne l'ignorais pas, mais c'est une manière pour moi de dire mon attachement à ce que la réponse à une forme de dislocation de l'Europe passe par un projet européen renouvelé (...) Si on ne remonte pas à vélo, il tombera", a commenté M. Hamon auprès de la presse.
M. Hamon a aussi évoqué avec M. Juncker la possibilité que les dépenses militaires consenties par la France pour lutter contre la menace terroriste sur les théâtres extérieurs soient "sorties du calcul des déficits publics". "Nous avons eu une discussion très ouverte sur ces questions-là", a-t-il assuré.
Benoît Hamon à Bruxelles le 21 mars 2017
AFP
Le candidat socialiste a ensuite rencontré des membres du "Progressive Caucus", un groupe de dialogue réunissant différentes composantes de la gauche européenne, leur proposant d'organiser une "initiative commune" donnant à voir "l'arc d'alliance" que ces gauches composent au-delà des frontières.
Dans l'après-midi, il a rencontré le commissaire européen Pierre Moscovici pour discuter là encore de son projet. Sans lui apporter formellement son soutien, ce qui le ferait sortir de son "rôle", M. Moscovici a indiqué à la presse avoir "toujours pensé que, quand on participait à une élection, on respectait le résultat", se démarquant ainsi de la position affichée dimanche dans le JDD par l'ancien Premier ministre Manuel Valls.
- +Passer le témoin+ -
Le député des Yvelines a enchaîné dans la soirée avec un meeting qui a réuni environ 2.000 personnes, à l'intérieur de la salle La Madeleine et devant un écran monté à l'extérieur.
"Je le dis même si cela peut apparaître révolutionnaire et subversif, j'aime l'Europe", a déclaré M. Hamon, s'exprimant après le député européen Yannick Jadot, l'économiste Thomas Piketty et le président du Parti socialiste belge Elio Di Rupo.
M. Hamon n'a pas cherché à dissimuler l'ampleur de la tâche pour mener à bien son projet, soulignant que si l'assemblée de la zone euro qu'il appelle de ses voeux voyait le jour, elle pourrait être majoritairement à gauche, mais pas nécessairement opposée à l'austérité. "Une majorité de gauche,ça ne fait pas forcément une majorité anti-austérité en Europe", a-t-il constaté.
M. Hamon, qui doit rencontrer la semaine prochaine à Berlin le nouveau président du Parti social-démocrate (SPD), Martin Schulz, a affirmé observer une "évolution intéressante" en Allemagne, à l'heure où M. Schulz envisage de faire alliance avec la gauche radicale plutôt qu'avec la droite. Selon son entourage, une rencontre avec Angela Merkel est aussi à l'étude.
Au cours de son meeting, M. Hamon a de nouveau rendu hommage à l'ancien premier secrétaire du PS Henri Emmanuelli, décédé mardi. "Il a été une figure immense de la gauche (...) La principale qualité qui était la sienne: savoir faire ce que tant d'hommes politiques ne savent pas faire, passer le témoin".
Pas d'allusion dans son discours à la démission du ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux, pris dans la tourmente d'une affaire d'emplois fictifs concernant ses filles. "C'est une bonne décision", a-t-il seulement commenté auprès de la presse.
Visé par plusieurs enquêtes, le maire de Fréjus, David Rachline, a annoncé mardi sa démission de la vice-présidence du Rassemblement national. À 37 ans, l’un des plus anciens cadres du mouvement dit vouloir éviter que les accusations le visant ne parasitent la campagne du RN.
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Invité de la matinale de Public Sénat, le chef de file des députés Modem, Marc Fesneau se montre optimiste quant à la possibilité de nouer un compromis. L’ancien ministre de l’Agriculture demande néanmoins aux socialistes de réaliser encore certains efforts pour arriver au « point d’équilibre ».
« Nous pouvons dire que nous progressons, que nous sommes dans une approche qui peut permettre d’aboutir à un compromis », a salué le premier secrétaire, Olivier Faure, après une nouvelle rencontre avec le premier ministre. Une « discussion cash », qui n’a pas encore permis de lever toutes les interrogations. Alors que le bloc central est divisé, certains au PS, comme le sénateur Rachid Temal, défendent le recours à « un 49.3 de compromis ». Mais Sébastien Lecornu écarte toujours cette possibilité.
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