Benoît Hamon, arrivé en tête au premier tour de la primaire socialiste élargie devant Manuel Valls, a estimé lundi que "la volonté de tourner la page est claire", soulignant, à l'adresse de son adversaire, que lui "ne procède pas par oukases".
Interrogé sur les propos de Manuel Valls, qui a estimé qu'une candidature de Benoît Hamon à la présidentielle conduirait à "la défaite assurée", M. Hamon a rétorqué, sur France Inter, que "tout ça, c'est de la vieille politique".
"Ce genre d'arguments (...), je le lui laisse. Je n'ai pas dénigré qui que ce soit dans cette campagne. Je ne procède pas par oukases, je suis ravi de débattre avec lui. J'espère qu'il aura un deuxième argument", a-t-il lancé.
Programme de Benoît Hamon
AFP
"Il y a un message assez clair qui a été passé hier, à la fois parce que les électeurs m'ont placé en tête (...), et parce qu'ils ont donné aussi un score important à Arnaud Montebourg", a affirmé l'ex ministre de l'Education. "Cela veut dire que la volonté de tourner la page est claire. Il s'agit de regarder vers le futur".
Sur la question de la participation à cette consultation, qui restait à chiffrer définitivement lundi matin, il a indiqué qu'il aimerait que l'incertitude "soit levée assez rapidement".
"C'est moins qu'attendu, c'est pas mal non plus. La gauche est affaiblie, elle connaît une séquence compliquée", a-t-il dit.
Christophe Borgel, président du Comité national d'organisation de la primaire, a affirmé lundi matin que le nombre de votants du premier tour serait compris "entre 1,6 et 1,7 million".
Quant à un dialogue avec les deux candidats hors primaire, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon, M. Hamon a répondu "je tenterai, oui". "Je ne suis pas dupe des portes closes auxquelles je risque de me cogner", a-t-il ajouté.
"Sur le fond, le dialogue est possible. (...) La question est +ceux-là veulent-ils parler+? (...) Mais je pense que vouloir la mort du PS, ça ne fait pas un projet politique", a-t-il poursuivi.
"En tout cas, si je suis choisi dimanche, j'aurai la légitimité démocratique d'un vote du peuple de gauche", a averti M. Hamon, jugeant que son projet politique "est de nature à rassembler bien au-delà du PS".
Adopté sans surprise par les sénateurs, le projet de loi de finances éveille malgré tout des crispations au sein de la Chambre haute, le chiffre du déficit avoisinant désormais les 5,3% du PIB, loin de la volonté de la majorité sénatoriale de le contenir à 4,7%. La pression s’accroit et se déporte désormais sur la commission mixte paritaire qui se tiendra les 19 et 20 décembre.
Le Sénat a adopté, sans surprise, le projet de loi de finances pour 2026 avec187 voix pour et 109 contre. Une trentaine de sénateurs LR et du groupe centriste se sont abstenus. Le vote est toutefois moins large que prévu, peut-être en raison du chiffrage du gouvernement d’un déficit public pour 2026 porté à 5,3 %, contre 4,7 % espéré dans la copie initiale. Le président du groupe LR du Sénat, Mathieu Darnaud rejette toute responsabilité et renvoie la balle aux députés.
Après son adoption au Sénat avec 187 voix pour, et 109 contre, le projet de loi de finances va pouvoir poursuivre son parcours législatif en commission mixte paritaire vendredi. Pendant deux jours, sept députés et sept sénateurs tenteront de parvenir à un texte de compromis, pour faire atterrir le budget avant le 31 décembre. La tâche s’annonce complexe, même pour les plus optimistes.
Le Sénat s’apprête à se prononcer sur l’ensemble du projet de loi de finances 2026, une copie largement remaniée par les sénateurs. Une commission mixte paritaire est attendue, pour l’instant, aux 19 et 20 décembre, dont l’issue peine à se dessiner, du fait des divergences entre les deux Chambres.