Le PS parviendra-t-il à se rassembler derrière son candidat ? Si l'unité était dimanche soir sur toutes les lèvres, la tâche s'annonce rude pour...
Par Stéphanie LEROUGE
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Le PS parviendra-t-il à se rassembler derrière son candidat ? Si l'unité était dimanche soir sur toutes les lèvres, la tâche s'annonce rude pour le "frondeur" Benoît Hamon, qui combat la ligne gouvernementale depuis 2014.
Peu après l'annonce des résultats partiels, qui ont accordé une victoire sans appel au député des Yvelines (58,88% des voix contre 41,12%), Manuel Valls et Benoît Hamon se sont retrouvés à 21H45 pour une -brève- poignée de mains devant les caméras, au siège du PS à Paris.
"Je veux commencer par rassembler les socialistes, tous les socialistes, parce que c'est ma famille politique et que j'y ai consacré trente ans d'engagement (...) Il faudra aussi rassembler la gauche et les écologistes", a déclaré M. Hamon devant ses soutiens réunis à la Mutualité.
Manuel Valls au soir de sa défaite au second tour de la primaire PS le 29 janvier 2017 à Paris
AFP
Quelques minutes auparavant, l'ancien Premier ministre avait acté sa défaite : "Benoît Hamon est désormais le candidat de notre famille politique, et il lui appartient de mener à bien la belle mission du rassemblement".
Lundi, c'est le Premier ministre Bernard Cazeneuve qui va appeler au rassemblement. Il s'entretiendra avec M. Hamon à 15H30.
Selon le camp Hamon, le vainqueur aura en tout cas à cœur de multiplier au plus vite les gestes à destination de son camp. "Benoît Hamon, c'est la déesse Shiva, il va tendre plusieurs mains", souriait dimanche soir le député Christian Paul, chef de file des frondeurs.
"Je sais que Benoît pense déjà à la façon dont il va pouvoir élargir le cercle. Quand il faut rassembler, on a toujours beaucoup d'imagination au PS", s'amusait aussi un proche de Martine Aubry.
M. Hamon a d'ores et déjà prévu de se rendre devant le groupe des députés PS, mardi, pour leur dire que "le passé, c'est le passé", et qu'il "compte sur tout le monde", selon l'un de ses porte-parole, Régis Juanico.
- Valls "s'effacera" -
N'empêche, la pilule risque d'être amère pour les vallsistes et les parlementaires légitimistes, si souvent en butte à l'obstruction de leurs parlementaires frondeurs ces dernières années.
Benoît Hamon (D) et Manuel Valls (G), le 29 janvier 2017 à Paris
AFP
La défaite de Manuel Valls, "cela voudrait dire que les trente enfants indisciplinés de la famille, les frondeurs, auront eu fromage et dessert !", ironisait un lieutenant de Manuel Valls, Luc Carvounas, dans le JDD.
Le rassemblement est d'autant plus difficile que ce sont deux lignes politiques profondément antagoniques qui se sont affrontées tout au long de la campagne, et avec une dureté particulière dans la dernière semaine, notamment sur les thèmes du travail et de la laïcité.
"Je ne pourrai pas défendre son programme, mais je serai loyal parce qu'il y a des règles pour la primaire, je m'effacerai", avait d'ailleurs expliqué vendredi l'ex-Premier ministre.
Manuel Valls et Benoît Hamon au siège du PS au soir du second tour de la primaires le 29 janvier 2017 à Paris
AFP
Certains de ses soutiens pourraient être tentés de rejoindre Emmanuel Macron, dont la ligne "progressiste" est bien plus proche de la sienne que celle de M. Hamon. Les députés du Pôle des réformateurs ont d'ailleurs prévu de se retrouver mardi matin, et d'examiner un texte préparé par le député Gilles Savary.
"C'est un droit de retrait de la campagne de (Benoît) Hamon, une sorte d'objection de conscience", avait-il expliqué à l'AFP vendredi. Selon le vallsiste Philippe Doucet, la moitié des députés réformateurs pourraient "être tentés par l'hypothèse Macron".
Interrogé sur BFMTV dimanche soir, le maire d'Evry Francis Chouat n'a pas exclu un ralliement à l'ex-ministre de l'Economie.
"Il appartient à Benoît Hamon, puisqu'il dit vouloir rassembler (...) de créer (...) au sein de la Belle Alliance populaire les conditions d'un rassemblement (...) Si c'est sur le projet qu'il a défendu alors il y aura un problème, parce qu'on ne peut pas faire l'unité sur cette base", a déclaré cet autre proche de Manuel Valls.
Luc Carvounas a indiqué a contrario ne pas vouloir "voir une hémorragie depuis le PS vers Emmanuel Macron, un monsieur dont on ne connaît pas le programme et qui réunit d'ores et déjà Alain Minc, Jean Arthuis et Renaud Dutreil".
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