Hamon s’affiche avec Cazeneuve pour tenter de reprendre la main
Confronté à des sondages en berne et à la désaffection d'une partie des socialistes, Benoît Hamon a tenté jeudi de reprendre la...

Hamon s’affiche avec Cazeneuve pour tenter de reprendre la main

Confronté à des sondages en berne et à la désaffection d'une partie des socialistes, Benoît Hamon a tenté jeudi de reprendre la...
Public Sénat

Par Stéphanie LEROUGE

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Confronté à des sondages en berne et à la désaffection d'une partie des socialistes, Benoît Hamon a tenté jeudi de reprendre la main en mettant en avant son projet européen et en accueillant à son QG Bernard Cazeneuve.

Multipliant depuis une semaines les interventions médiatiques, il sera par ailleurs jeudi soir l'invité sur France 2 de L'Emission politique, en espérant réussir aussi bien l'exercice que lors de la primaire de Belle Alliance populaire.

Avant ce rendez-vous médiatique, une tentative de rassemblement: le Premier ministre est arrivé au QG de Benoît Hamon vers 11H00. A l'issue d'une rencontre d'environ trois quarts d'heure, les deux hommes se sont brièvement exprimés devant la presse.

Benoît Hamon, louant "l'expérience" et la "robustesse des convictions" de Bernard Cazeneuve, s'est félicité qu'il soit à ses côtés. Dans un contexte de menace terroriste et de montée de l'extrême droite, "il est important (pour moi) d'avoir le soutien du Premier ministre, de profiter de son expérience, des qualités qui sont les siennes", a-t-il souligné.

Un soutien exprimé par M. Cazeneuve de manière timide, dans une prise de parole qui ressemblait davantage à une mise en garde. "Je suis venu ici à la demande de Benoît Hamon (...) après avoir dit à plusieurs reprises ma disponibilité dans cette campagne pour être utile", a-t-il entamé.

"J'ai (...) dit à Benoît Hamon ce que je lui ai toujours dit franchement. Nous sommes à un moment où il faut rassembler, et rassembler tous ceux qui sont déterminés à lutter contre le Front national, et en ce qui concerne le candidat investi par la primaire, il faut rassembler toute sa famille politique", a déclaré M. Cazeneuve.

"Cela signifie qu'il faut inscrire l'espérance qu'il incarne dans la continuité de ce qui a été fait de positif pendant ce quinquennat", a poursuivi le Premier ministre, qui a rappelé avoir déjà délivré à M. Hamon ce message à Matignon, quelques jours après sa victoire à la primaire de Belle Alliance populaire.

Le Premier ministre a également insisté sur la nécessité "de faire en sorte que tous ceux qui s'en prennent au projet européen voient une réponse forte, européenne" -une allusion sans doute à Jean-Luc Mélenchon, avec qui M. Hamon a tenté en vain de nouer une alliance.

- "Cabotage politique" -

Semblant accéder par avance à cette requête, M. Hamon a dévoilé dans Le Monde jeudi matin les grandes lignes de son projet européen, qu'il détaillera plus précisément devant la presse vendredi.

M. Hamon propose la création d'une "Assemblée parlementaire de la zone euro", dont la prérogative serait notamment de "débattre publiquement et de décider du budget de la zone euro".

Dans cette interview, le candidat socialiste précise également les contours de son revenu universel d'existence, en s'efforçant d'apaiser les inquiétudes de ceux qui jugent irréaliste cette proposition. La première étape de ce revenu universel, désormais étendu à tous les Français pauvres et tous les salariés gagnant jusqu'à 1,9 SMIC par mois, coûterait "35 milliards" d'euros, assure-t-il.

Comme à Marseille mardi, M. Hamon s'en prend avec virulence au projet politique d'Emmanuel Macron. "Non seulement le vote Macron est inefficace pour faire baisser le FN, mais je pense même qu’il peut être un accélérateur", met-il en garde.

Une opinion qu'il a renouvelée aux côtés de Bernard Cazeneuve, affirmant la nécessité d'avoir "un projet politique clair, qui ne soit pas dans l'indifférenciation, dans une forme de cabotage politique qui conduit à jeter plus de doute qu'autre chose et à amplifier la menace (...) de l'extrême droite".

Dans une interview au Parisien jeudi, le Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a apporté son soutien à M. Hamon, affirmant qu'il "n'est jamais bon de s'asseoir sur un vote", en l'espèce celui des deux millions d'électeurs de la primaire, et appelant une nouvelle fois les socialistes à garder leur "sang-froid" et à ne pas "se précipiter" dans les bras d'Emmanuel Macron.

Partager cet article

Dans la même thématique

Hamon s’affiche avec Cazeneuve pour tenter de reprendre la main
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

Hamon s’affiche avec Cazeneuve pour tenter de reprendre la main
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le

Bruno Retailleau public meeting at Docks 40 in Lyon.
5min

Politique

Tribune de LR sur les énergies renouvelables : « La droite essaye de construire son discours sur l’écologie dans une réaffirmation du clivage gauche/ droite »

Après la publication d’une tribune sur le financement des énergies renouvelables, le parti de Bruno Retailleau s’est retrouvé sous le feu des critiques. Pourtant, en produisant un discours sur l’opposition aux normes écologiques, LR semble revitaliser le clivage entre la gauche et la droite.

Le