Harcèlement à l’Assemblée: deux rendez-vous par mois en moyenne pour la déontologue
La déontologue de l'Assemblée nationale, Agnès Roblot-Troizier, a indiqué mercredi avoir en moyenne deux rendez-vous par mois...

Harcèlement à l’Assemblée: deux rendez-vous par mois en moyenne pour la déontologue

La déontologue de l'Assemblée nationale, Agnès Roblot-Troizier, a indiqué mercredi avoir en moyenne deux rendez-vous par mois...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

La déontologue de l'Assemblée nationale, Agnès Roblot-Troizier, a indiqué mercredi avoir en moyenne deux rendez-vous par mois avec des personnes se disant victime de harcèlement, principalement moral.

Devant le groupe de travail de députés sur le statut des collaborateurs, la déontologue, autorité indépendante qui a une mission de lutte contre le harcèlement depuis 2013 et un "rôle d'écoute et de conseil", s'est refusée à communiquer le nombre de saisines en la matière.

"Il n'est pas révélateur car des situations m'échappent", notamment celles souvent des collaborateurs de députés en circonscription, a souligné Mme Roblot-Troizier.

Cependant, "nous sommes régulièrement saisies de ces questions-là", avec la "référente" harcèlement de son équipe. Et "nous avons des rendez-vous, soit dans mon bureau, soit téléphoniques, en moyenne deux fois par mois" avec en particulier des collaborateurs de députés et des fonctionnaires, a-t-elle détaillé, précisant que "parfois pour une même situation (elle a) 2, 3, 4 rendez-vous".

"C'est très largement du harcèlement moral", davantage que du harcèlement sexuel, a rapporté la déontologue.

Il lui "semble important de poursuivre les actions de sensibilisation et d'information", voire de les rendre "obligatoires", comme au Congrès américain, pour les députés et les personnels d'encadrement du Palais Bourbon, a-t-elle livré comme "piste de réflexion".

Elle préconise aussi la diffusion de "guides comportementaux à destination des députés et collaborateurs".

Le "harcèlement sexiste et sexuel" est encore largement répandu à l'Assemblée nationale, a dénoncé récemment le collectif "Chair collaboratrice". Vingt-six députés issus des huit groupes politiques de l'Assemblée ont adressé mardi un courrier au président Richard Ferrand (LREM) pour réclamer des "décisions rapides".

Concernant les collaborateurs, "les conditions de travail, le bureau-chambre, le travail de nuit, le contrat même (...) favorisent des situations de harcèlement" et "il appartient à l'Assemblée nationale d'y répondre", a plaidé la déontologue.

Elle est en ligne avec les demandes du collectif Chair Collaboratrice: gel de la clause de loyauté (qui lie un collaborateur à son député) en cas de dénonciation de situation de harcèlement, mise en place d'une cellule d'écoute indépendante à l'Assemblée, et possibilité de saisine du procureur par cette cellule dès accord de la victime.

La mission de la déontologue sur le harcèlement est "assez éloignée" de ses autres missions (conflits d'intérêts, contrôle des frais de mandat...), et est perçue comme une "bizarrerie" par ses homologues étrangers, a relevé Mme Roblot-Troizier.

Partager cet article

Dans la même thématique

Harcèlement à l’Assemblée: deux rendez-vous par mois en moyenne pour la déontologue
3min

Politique

Fin des moteurs thermiques en 2035 : « Si on n’a pas de période de transition, c’est du suicide économique » selon l’eurodéputé belge Benoît Cassart

D’ici à 2035, la vente des ventes de voitures thermiques neuves sera interdite. Un objectif remis en cause par la droite européenne et les défenseurs de l’automobile. Un enjeu majeur pour l’Union, où 8 véhicules neufs sur 10 roulent encore à moteur thermique. Voiture thermique stop ou encore on en débat dans l’émission Ici L’Europe présentée par Caroline de Camaret et Alexandre Poussart.

Le

MIGRANTS – CALAIS – CLASK DUNES
8min

Politique

Accord franco-britannique sur les migrants : « On va se renvoyer à la frontière les migrants dans un jeu de ping-pong », dénonce l’écologiste Guillaume Gontard

L’accord sur les migrants annoncés par Emmanuel Macron et le premier ministre britannique Keir Starmer est accueilli froidement au Sénat, à droite, comme à gauche. Du côté de Calais, « la situation est lourde à supporter », rappelle le sénateur LR du Pas-de-Calais, Jean-François Rapin.

Le

Harcèlement à l’Assemblée: deux rendez-vous par mois en moyenne pour la déontologue
5min

Politique

Assemblée parlementaire de la Francophonie : « Le français c’est l’occasion de conjuguer le nord et le sud »

Organisé conjointement avec l’Assemblée nationale, le Sénat accueille du 9 au 13 juillet, la 50ème session de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF). A cette occasion, plus de 60 pays francophones sont représentés et 30 présidents de parlement étrangers participent à des travaux dans les deux chambres du Parlement français.

Le