Harcèlement scolaire : Comment agir ?
À l’occasion de la journée contre le harcèlement scolaire, Nora Fraisse, présidente de l’association « Marion, la main tendue », vient expliquer comment réagir, quand on suspecte que son enfant est victime de harcèlement.

Harcèlement scolaire : Comment agir ?

À l’occasion de la journée contre le harcèlement scolaire, Nora Fraisse, présidente de l’association « Marion, la main tendue », vient expliquer comment réagir, quand on suspecte que son enfant est victime de harcèlement.
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La journée contre le harcèlement scolaire s’est déroulée jeudi. Mais pour Nora Fraisse, présidente de l’association « Marion, la main tendue », le combat contre ce fléau, c’est tous les jours, depuis que sa fille de 13 ans s’est suicidée en 2013, victime de harcèlement.

Sur le plateau d’ « On va plus loin », elle explique comment déceler les signes de harcèlement chez son enfant : « Quand ils sont plus petits, ils arrivent à dire des choses (…) A l’adolescence c’est de toute façon beaucoup plus compliqué (…) Il y a cette pudeur qui s’installe sur les sujets qui les concernent véritablement. »

Tout d’abord, on doit commencer à s’interroger - que ce soit chez un petit ou un ado - lorsque l’on observe un « changement brutal de comportement » : « Un enfant qui dormait, beaucoup qui ne dort plus, ou l’inverse ; la chute des résultats scolaires ; un désinvestissement de la vie sociale… » égrène la jeune femme.

« Amener son enfant chez un médecin »

Lorsque l’on comprend qu’il s’agit de harcèlement, Nora Fraisse conseille aux parents, avant toute chose,  « d’amener [son] enfant chez un médecin (…) pour que l’enfant puisse verbaliser ». « Et ensuite, la question c’est de savoir comment ça se passe à l’école. Si on a de bons représentants de parents d’élèves (…) qui sont investis, ne pas hésiter à les contacter. Si derrière, on veut aller voir le professeur principal, un référant…, être accompagné. Parce que c’est quelque chose de douloureux (…) Et si ça ne fonctionne pas, si on a besoin de conseil, il y a le (…) 30 20 [numéro vert gratuit]. Si l’enfant est cyber harcelé, appelez Net écoute [0 800 200 000]. Si on apprend par un tiers, que l’enfant est cyberharcelé, gardez les copies d’écran. »

 L’important pour Nora Fraisse étant de rassurer l’enfant : « Pour moi, c’est d’abord de prendre en charge la santé mentale de l’enfant. Essayer de lui dire : « On s’occupe de toi, l’école, on verra après. Mais toi, il faut que tu sois bien, On est dans la bientraitance. »

« Beaucoup de harcèlements sont faits via les sms »

« Ce qui a changé c’est l’arrivée des portables. Beaucoup de harcèlements [sont] faits via les sms (…) Lorsque l’on parle des réseaux sociaux, ce n’est pas vraiment cela. C’est vraiment l’usage du téléphone : le fait que je vous filme dans les vestiaires, que je prenne une photo et que je le partage » explique la mère de Marion.

Si son enfant est victime de harcèlement, Nora Fraisse conseille de lui dire : « Tout ça n’est pas vrai. Tu n’es pas trop gros, tu n’es pas trop petit. Ce qu’ils te disent, c’est ce qu’ils pensent. Le problème, ce n’est pas toi, c’est eux. Mais il faut nous en parler. Si tu n’as pas le courage, si tu as honte ou si tu as peur, il faut trouver une personne de confiance. »

Et pour que ce phénomène régresse, la société doit changer : « Travailler sur la bienveillance, l’empathie, la bientraitance. Dès la maternelle» assure la jeune femme.

 

Vous pouvez voir et revoir l’entretien avec Nora Fraisse, en intégralité :

Harcèlement scolaire : Comment agir ? (entretien en intégralité)
07:00

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