Hausse de la CSG : la colère des retraités s’amplifie

Hausse de la CSG : la colère des retraités s’amplifie

Ce jeudi, les retraités manifestaient dans toute la France contre la hausse de la CSG, répondant ainsi à l’appel de neuf organisations syndicales et associatives. Face à cette grogne sociale, l’exécutif assume.
Public Sénat

Par Alice Bardo / sujet vidéo : Maud Guillot

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Christian Ferreboeuf a « l’impression d’être méprisé ». Retraité, il manifeste aujourd’hui avec quelques milliers d’autres contre la hausse de la CSG. Depuis le 1er janvier, celle-ci est passée de 6,6% à 8,3%. « 40% des retraités en sont exonérés », a tenu à rappeler le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux.

Christian Ferreboeuf a « l’impression d’être méprisé ».
02:00

Présente aux côtés des manifestants, la sénatrice communiste Eliane Assassi souligne quant à elle les « 150 à 500 euros de ponction » que cette mesure représente sur certaines retraites. « Des retraités vont voir leur pouvoir d’achat diminuer » confirme Mathieu Plane, économiste à l’OCDE.

« Cette population a déjà payé »

Alors que colère monte, l’exécutif assume. Hier, en marge de son déplacement en Indre-et-Loire, Emmanuel Macron a invoqué la solidarité intergénérationnelle pour défendre la hausse de la CSG. « Pourquoi cette solidarité n’est-elle pas envers les retraités ? » interroge Catherine Proccacia en réponse au président de la République. Pour la sénatrice LR du Val-de-Marne c’est la mesure de trop : « Ces retraités ont été jeunes actifs et personnes ne les a aidés. Ils ont connu le chômage, ont eu des cotisations vieillesse assez élevées. Cette même population qui a déjà payé, on lui demande d’en faire encore plus ! » D’autant qu’ « on a gelé le taux de revalorisation des retraites depuis plusieurs années »,  rappelle-t-elle.

Catherine Procaccia : "Cette même population qui a déjà payé, on lui demande d’en faire encore plus ! "
01:49

Pour Marie-Anne Montchamp, présidente de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, le problème est ailleurs et indépendant de la politique du gouvernement actuel, dont elle souligne « l’approche réaliste d’une situation complexe »: « Notre système de protection sociale n’a pas été construit pour faire face au défi démographique que nous connaissons. » L’ancienne secrétaire d’État chargée des personnes âgées, qui a rallié la majorité présidentielle, reste optimiste sur l’avenir et assure que « l’embellie économique produira des effets qui bénéficieront aussi aux retraités ».

Marie-Anne Montchamp : « L’embellie économique produira des effets qui bénéficieront aussi aux retraités ».
00:44

« Des mesures très conjoncturelles »

« Macron a pris des mesures injustes socialement », lui oppose Bernard Jomier, sénateur socialiste de Paris. Selon lui, « la France a non seulement un problème un problème avec la jeunesse, mais aussi avec les personnes âgées » et le Président a « sous-estimé » la question des retraites en se contentant  de prendre « des mesures très conjoncturelles ».

Bernard Jomier : « Macron a pris des mesures injustes socialement »
01:06

Le porte-parole de la CGT Santé-action sociale Philippe Crépel, estime quant à lui que c’est tout une logique qu’il faut revoir : « On a un gouvernement qui est au pied du mur aujourd’hui : on est dans une logique de baisse des dépenses depuis des années, on devrait réfléchir à comment augmenter les recettes. »

Pour rassurer les retraités, l’exécutif martèle que la hausse de la CSG sera compensée par la suppression de la taxe d’habitation. Un argument que balaie Mathieu Plane d’un revers de la main en rappelant que celle-ci étant progressive, elle ne sera effective qu’en 2022 car cette suppression est progressive.

Une « convergence des colères » jeudi prochain

Satisfaite de « la grande mobilisation » d’aujourd’hui, Eliane Assassi pressent un « point de convergence de toutes ces colères jeudi prochain », à l’occasion de la grève et des manifestations dans la Fonction publique. « Cette méthode de zapping politique tend à sacrifier des gens sur l’autel de l’argent », conclut la sénatrice.

Eliane Assassi : « Cette méthode de zapping politique tend à sacrifier des gens sur l’autel de l’argent »
02:45

Dans la même thématique

SIPA_01112686_000045
4min

Politique

Pourquoi commémore-t-on l’abolition de l’esclavage le 10 mai en Métropole ?

Depuis 2006, le 10 mai est la date de la journée nationale officielle de commémoration des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions. Une cérémonie à laquelle participe le président de la République ou le Premier ministre. Dans les territoires d’Outre-mer, les commémorations ont lieu à d’autres dates. Explications.

Le

Hausse de la CSG : la colère des retraités s’amplifie
6min

Politique

Agences de l’état : Laurent Marcangeli ne veut pas fixer d’objectif chiffré pour éviter la « formation d’anticorps »

Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.

Le

Hausse de la CSG : la colère des retraités s’amplifie
7min

Politique

Présidence des LR : Laurent Wauquiez cible le « en même temps » de Bruno Retailleau

A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.

Le