« Les ministères savent pertinemment que dans cette période-là la demande ne pouvait baisser, et le fait d’inscrire des crédits inférieurs à l’exécution de l’année précédente, franchement, on ne peut que qualifier ça d’insincérité budgétaire », déplore le sénateur Philippe Dallier, à la tête d'une mission d'information sur l'hébergement d'urgence. D’autant que « la demande continue de progresser de manière assez forte » sur le plan de l’hébergement d’urgence, ajoute-t-il.
Dans ses chiffres compilés dans son rapport, le sénateur expose une période de six années marquée par des budgets réajustés au cours de l’année :
« Quand vous inscrivez des crédits qui sont déjà inférieurs à ce qui a été dépensé l’année précédente, et notamment en matière d’hébergement d’urgence, quand vous avez une crise économique d’un côté et une crise migratoire de l’autre, tout le monde sait pertinemment que les sommes ne seront pas suffisantes. C’est ce que l’Etat a fait depuis 2011 au moins avec une amplification de ce phénomène puisqu’en 2016 il manquait 240 millions d’euros au moment où le budget a été voté »
Face à cette situation, le sénateur s’est inquiété des conséquences sur le terrain, citant un exemple : « En 2013 une association du Puy de Dôme a cessé de fonctionner en remettant à la rue toutes les personnes qui été hébergées parce que l’État n’avait pas amené les crédits en cours d’année ».
Est-ce bientôt la fin de cette « insincérité budgétaire » ? Le sénateur constate qu’ « en 2017, on a pour la première fois des crédits qui devraient être au moins à la hauteur de 2016 ».