Hénin-Beaumont: un an avec sursis requis contre l’ancien maire pour favoritisme

Hénin-Beaumont: un an avec sursis requis contre l’ancien maire pour favoritisme

Un an de prison avec sursis a été requis vendredi devant le tribunal correctionnel de Béthune (Pas-de-Calais) contre l'ex-maire d...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Un an de prison avec sursis a été requis vendredi devant le tribunal correctionnel de Béthune (Pas-de-Calais) contre l'ex-maire d'Hénin-Beaumont, qui avait précédé l'actuelle municipalité FN, partie civile dans ce dossier de favoritisme.

Le procureur a en outre demandé contre l'ancien édile de gauche, Eugène Binaisse, 1.500 euros d'amende et une inégibilité de cinq ans.

Par ailleurs, des peines allant de trois à dix mois de prison avec sursis et de 1.000 à 1.500 euros d'amende, assorties de cinq ans d'interdiction d'exercer, ont été requises à l'encontre de sept autres prévenus (deux élus, trois cadres de la mairie ayant conclu des contrats de marché public pour la commune et deux chefs d'entreprise). Certains sont également poursuivis pour prise illégale d'intérêts.

La décision a été mise en délibéré au 28 juin.

Hénin-Beaumont, commune de l'ex-bassin minier, est passée au FN en 2014, dès le premier tour, après avoir été dirigée quatre ans par Eugène Binaisse. Son maire de 2001 à 2009, Gérard Dalongeville (gauche), a lui été condamné en 2013 par ce même tribunal correctionnel à quatre ans d'emprisonnement, dont trois ferme, pour détournements de fonds publics, délits de favoritisme et usages de faux. M. Binaisse est quant à lui toujours conseiller municipal d'opposition.

Steeve Briois, l'actuel maire FN, a porté plainte après avoir découvert des irrégularités portant sur des contrats de sonorisation ou encore d'études de construction d'une piscine et d'un crématorium. L'ensemble des six marchés accordés avoisinerait 100.000 euros, selon l'un des avocats des prévenus.

"Certains hier ont découvert l'importance de leur signature", a critiqué le procureur en référence à des propos de M. Binaisse jeudi en audience. "Le droit dit que l'on ne peut se réfugier derrière une éventuelle incompétence, que toutes les personnes signataires doivent être sanctionnées, et que l'élément intentionnel n'est pas obligatoire".

Eugène Binaisse, 78 ans, en costume-cravate, avait expliqué la difficulté pour un édile de tout contrôler. Quand on est maire d'une commune de 27.000 habitants, "il est impossible de reprendre toutes les pièces des dossiers que le maire signe. Il est obligé de faire confiance à son DGS (directeur général des services)", avait-il déclaré à la barre.

Vendredi, son avocat Erwan Le Briquir a plaidé la relaxe: "Le ministère public n'apporte jamais la preuve de ce que M. Binaisse a signé en connaissance de cause".

En outre, "il y a eu 400 marchés à attribuer au cours de son mandat, 396 se sont passés sans problème, les quatre restants sont uniquement lorsque M. Binaisse était en bout de chaîne", a-t-il argué.

L'ex-directeur général des services Philippe Thibaut, poursuivi pour favoritisme, avait de son côté expliqué qu'un DGS n'était "pas là pour faire, il est là pour faire faire" et que "les chefs de services ne connaissaient pas le fonctionnement des marchés publics", évoquant le faible nombre de "cadres A" à son arrivée à la mairie d'Hénin-Beaumont (cinq sur les 741 employés municipaux).

Dans la même thématique

PARIS : Manifestation du 1er Mai
3min

Politique

1er mai : quels sont les principaux rassemblements prévus en France ?

Comme chaque année, la journée internationale des droits des travailleurs sera marquée par de nombreux défilés à travers la France. Malgré un agenda social chargé, les deux principaux syndicats, la CGT et la CFDT ne défileront pas ensemble lors des traditionnelles manifestations du 1er mai.

Le

Hénin-Beaumont: un an avec sursis requis contre l’ancien maire pour favoritisme
6min

Politique

Scandale des eaux en bouteille : « Le dispositif global interministériel a sous-estimé la profondeur de cette affaire », estime l’ancien directeur de cabinet d’Élisabeth Borne

Auditionné par la commission d’enquête sénatoriale, Aurélien Rousseau est revenu sur sa connaissance du scandale de Nestlé Waters et l’implication des pouvoirs publics. S’il reconnaît avoir pris la décision autorisant la filtration en dessous de 0,8 micron, l’ancien directeur de cabinet d’Élisabeth Borne écarte tout conflit d’intérêts.

Le

Hénin-Beaumont: un an avec sursis requis contre l’ancien maire pour favoritisme
4min

Politique

Laïcité dans le Sport : la ministre, Marie Barsacq assure que « le gouvernement dans son ensemble » soutient la proposition de loi du Sénat

Interrogée par les sénateurs sur sa position au sujet de proposition de loi LR visant à interdire le port de signes religieux dans les compétitions sportives et dans les piscines municipales, la ministre des Sports, Marie Barsacq a indiqué que « le gouvernement dans son ensemble soutenait » le texte. Le mois dernier, elle avait affirmé « que le port du voile n’était pas de l’entrisme ».

Le