Hervé Morin : « L’Etat centralisé et bureaucratisé a dysfonctionné pendant la crise sanitaire »

Hervé Morin : « L’Etat centralisé et bureaucratisé a dysfonctionné pendant la crise sanitaire »

Invité de la matinale de Public Sénat, le président centriste de la région Normandie est revenu, un an après le début de l’épidémie, sur la gestion de la crise sanitaire par l’Etat, et sur ses relations avec les collectivités locales.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Une des grandes conclusions de cette crise, c’est qu’il faut changer notre modèle ». Telle est la conclusion d’Hervé Morin, un an après le début de cette crise sanitaire d’une ampleur sans précédent, qui a obligé l’Etat et les collectivités locales à mener, depuis des mois, un travail commun. « Tous nos compatriotes se sont rendu compte de cette évidence : l’Etat centralisé, bureaucratisé, qui aurait pu être une chance dans une crise comme celle-ci, a beaucoup dysfonctionné, alors que les collectivités locales ont fait preuve de réactivité et d’une grande capacité d’adaptation, d’intelligence collective », assure le président centriste de la région Normandie, sur le plateau de Public Sénat, ce mercredi, réclamant un changement de modèle.

Revenant sur les relations entre les collectivités locales et l’exécutif, l’ancien ministre de la Défense évoque les attentes déçues des territoires suite à la nomination de Jean Castex au poste de premier ministre. « Au début on a pensé que ça allait mieux se passer avec Jean Castex et au bout du compte ça n’a pas beaucoup changé, et j’irai même jusqu’à dire que certains engagements pris par Edouard Philippe n’ont pas été tenus par Jean Castex », regrette-t-il. Pas de nouveau souffle dans les relations avec les collectivités locales impulsé par celui qui aime à se décrire comme un « homme des territoires », donc, pour le centriste. Et alors que le projet de loi 4D, portant sur la décentralisation, doit bientôt être présenté en Conseil des ministres, Hervé Morin le qualifie de « très décevant ». « Ce texte est très faible », soutient-il. « Et c’est un constat partagé par la totalité des structures représentant les collectivités locales. Nous attendons beaucoup du Sénat pour l’amender. »

« Il ne fallait pas suspendre la vaccination »

Interrogé sur l’évolution de l’épidémie sur le territoire, alors que l’exécutif s’apprête à annoncer de nouvelles mesures restrictives, concernant l’Île-de-France, notamment, le président de la région Normandie fustige la décision du gouvernement de suspendre la vaccination avec AstraZeneca. « Je n’ai pas encore rencontré quelqu’un qui comprend cette mesure », accuse-t-il. « Cela donne le sentiment de suivisme de la France par rapport à l’Allemagne. Pour moi il ne fallait pas suspendre la vaccination : quand 17 millions de Britanniques sont vaccinés et qu’on n’a pas plus de cas de thrombose, on se demande pourquoi le gouvernement a pris cette décision. On a l’impression que les pays européens sont affolés. »

 

Dans la même thématique

Le president francais, Emmanuel Macron et son homologue le president de la Republique democratique du Congo Felix Tshisekedi lors d’une conference de presse apres un dejeuner de travail au palais de l’Elysee a Paris
4min

Politique

Emmanuel Macron persiste sur l’envoi de troupes en Ukraine : « Je n’exclus rien, parce que nous avons face à nous quelqu’un qui n’exclut rien »

Dans une interview accordée au journal britannique The Economist, le chef de l’État réaffirme son discours d’« ambiguïté stratégique » vis-à-vis de la Russie. Le président de la République continue donc d’envisager une intervention de troupes françaises, « si les Russes devaient aller percer les lignes de front » et « s’il y avait une demande ukrainienne », faute de quoi « nous n’aurons plus de sécurité en Europe ».

Le

Hervé Morin : « L’Etat centralisé et bureaucratisé a dysfonctionné pendant la crise sanitaire »
3min

Politique

« C’est Jordan le mythomane ! » : Clément Beaune tacle la tête de liste du RN sur sa maîtrise des questions européennes

Un peu plus d’un mois avant les élections européennes, Clément Beaune, député de Paris et porte-parole de Valérie Hayer, était l’invité de la matinale de Public Sénat. L’élu macroniste a tenté de rassurer, alors même que la majorité présidentielle n’a ni annoncé son programme, ni dévoilé l’intégralité de sa liste.

Le