Hippodrome de Compiègne: deux ex-collaborateurs de Woerth mis en examen

Hippodrome de Compiègne: deux ex-collaborateurs de Woerth mis en examen

Deux anciens collaborateurs d'Eric Woerth ont été mis en examen dans l'enquête sur la vente controversée de l'hippodrome de...
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Deux anciens collaborateurs d'Eric Woerth ont été mis en examen dans l'enquête sur la vente controversée de l'hippodrome de Compiègne (Oise) en 2010, dans laquelle l'ex-ministre du Budget avait été blanchi, a appris mercredi l'AFP de sources proches du dossier.

Sébastien Proto, ex-directeur de cabinet d'Eric Woerth, et Cédric de Lestrange, à l'époque son conseiller en charge des politiques immobilières de l'État, ont été mis en examen en janvier pour "abus d'autorité par personne exerçant une fonction publique", selon des sources proches du dossier. La Société des courses de Compiègne (SCC), bénéficiaire de cette vente, a également été mise en examen en février pour "recel d'abus d'autorité".

L'affaire porte sur la vente d'une parcelle de 57 hectares de la prestigieuse forêt de Compiègne (Oise), accueillant un golf et un hippodrome, à la SCC qui en était locataire. La décision d'autoriser cette cession avait été prise par Eric Woerth, dans un arrêté du 16 mars 2010, malgré l'opposition du ministère de l'Agriculture. Ses deux anciens collaborateurs sont soupçonnés d'avoir passé outre les règles juridiques liées à la cession d'un domaine national forestier.

Leurs mises en examen, les premières dans cette enquête, rendent envisageable la tenue d'un procès dans ce volet non-ministériel. L'affaire avait été relancée en octobre lorsque la cour d'appel de Paris avait annulé le non-lieu prononcé par les juges en août 2015 et désigné un nouveau magistrat pour qu'il procède à ces mises en examen. La cour d'appel demandait également la mise en examen de Cédric de Lestrange pour "favoritisme" et celle de la SCC pour "recel de favoritisme", mais le juge d'instruction a décidé de les placer sous le statut intermédiaire de témoin assisté pour ces faits.

L'enquête avait démarré après une plainte d'élus socialistes et d'un syndicat forestier (Snupfen) qui avaient dénoncé fin 2010 une vente irrégulière, réalisée sur décision du ministre alors que la cession d'une parcelle d'une forêt domaniale supposait le vote d'une loi. En cause également selon eux: le prix de la vente - 2,5 millions d'euros - jugé bradé. Ils soupçonnaient l'ancien ministre, député de l'Oise, d'avoir voulu favoriser la SCC, dont était membre son suppléant de l'époque Christian Patria, décédé depuis, et dont le président, Antoine Gilibert, était un proche du maire UMP de Compiègne, Philippe Marini.

Réélu député en juin, Eric Woerth s'en était à l'époque défendu et avait obtenu un non-lieu fin 2014 dans l'enquête distincte ouverte pour "prise illégale d'intérêts" devant la Cour de justice de la République (CJR).

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