Hollande au Crif: la France « ne succombera » pas à « l’extrémisme »
"J'en suis sûr": à quelques semaines de l'élection présidentielle, François Hollande a prédit, mercredi soir au dîner du Crif, que la France "ne...
Par Benoît FAUCHET
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"J'en suis sûr": à quelques semaines de l'élection présidentielle, François Hollande a prédit, mercredi soir au dîner du Crif, que la France "ne succombera" pas à "l'extrémisme" et qu'elle "saura faire les choix qui correspondent à son honneur".
"La France sera toujours au rendez-vous de la liberté et du droit; la France, elle ne laissera pas passer l'obscurantisme; la France, elle ne succombera jamais à l'extrémisme", a affirmé le chef de l'Etat pour sa dernière participation, ès qualités, au 32e dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), dans un grand hôtel parisien.
"La France, j'en suis sûr, elle saura faire les choix qui correspondent à son honneur et à sa grandeur", a-t-il lancé devant une assistance de plus de 700 personnes dont de nombreux ministres et responsables politiques, une vingtaine d'ambassadeurs, des dignitaires religieux, des chefs d'entreprises...
Le président français François Hollande (g) et son ex-ministre de l'Economie Emmanuel Macron, le 22 février 2017 au dîner annuel du Crif à Paris
EPA/AFP
Le chef de l'Etat répondait au président du Crif, Francis Kalifat, qui a appelé à "faire barrage à l'extrême droite et à l'extrême gauche aux prochaines élections".
Ni la candidate du Front national Marine Le Pen, en tête dans les sondages pour le premier tour, ni Jean-Luc Mélenchon, le champion de La France insoumise, n'ont été conviés au banquet.
Trois candidats à la présidentielle étaient en revanche présents: François Fillon (LR), Benoît Hamon (PS) et Emmanuel Macron. Le président de la République et le leader d'En Marche!, qui a quitté le gouvernement le 30 août 2016, se sont donné une accolade remarquée.
François Hollande et François Fillon François Hollande lors du dîner du Crif le 22 février 2017 à Paris
POOL/AFP
Le président du Crif, vitrine politique de la première population juive d'Europe (un demi-million de membres), s'est aussi inquiété d'un antisémitisme présent selon lui chez "une partie croissante des Français musulmans".
"Je ne dis pas que tous les Français musulmans, tous les sympathisants du Front national et tous les sympathisants de l'extrême gauche sont antisémites, je fais le constat que les antisémites sont surreprésentés dans ces trois groupes", a précisé Francis Kalifat.
- Solution 'à deux Etats' -
Jean-Luc Mélenchon s'était dit quelques heures plus tôt "profondément choqué" par l'attitude du Crif à son endroit. "Me comparer au parti d'extrême droite dont l'histoire européenne est mêlée aux pires atrocités commises contre les Juifs est une faute morale et politique", a-t-il réagi. Quant au FN, il dénonce avec constance un "dîner mondain, communautaire, discriminatoire et stérile".
Les autorités communautaires ont cependant abordé le dîner avec un vrai motif de "satisfaction": un "net recul" des actes antisémites (-58,5%) entre 2015 et 2016, selon les chiffres officiels. Mais les faits antisémites représentent "plus de 30%" des actes racistes" - alors que les juifs constituent moins de 1% de la population française -, a souligné le dirigeant du Crif.
Face à ce phénomène, une "tolérance zéro" s'impose, notamment sur internet, a-t-il martelé, en réclamant une "action judiciaire contre le blogueur Mehdi Meklat, qui déverse depuis longtemps sa haine" et fait l'objet d'une vive polémique depuis plusieurs jours.
Le ton du Crif a globalement changé depuis le dernier dîner. En mars 2016, son président d'alors, Roger Cukierman, évoquait "le sentiment angoissant" des Français juifs "d'être devenus des citoyens de deuxième zone", dans un pays sonné par les attentats de 2015 et le maintien d'un niveau préoccupant de haine antijuive.
Si de nouvelles attaques jihadistes ont eu lieu en 2016, les juifs retrouvent "peu à peu (leur) place dans la communauté nationale", a jugé Francis Kalifat.
"Nous restons lucides et savons que nous demeurons des cibles privilégiées du totalitarisme islamiste", a-t-il poursuivi. Mais "aujourd'hui nous ne sommes plus des cibles dans l'indifférence", a estimé le responsable juif, en rendant un hommage appuyé à François Hollande.
Egalement interpellé sur le Proche-Orient, le chef de l'Etat s'est dit convaincu de la constance de la France sur le dossier israélo-palestinien: il a réaffirmé l'attachement français à la solution dite "à deux Etats". Un scénario avec lequel le président américain Donald Trump a pris ses distances la semaine dernière.
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