Hollande fait ses adieux en Bretagne en mettant en garde contre la menace Le Pen
"Je voulais terminer mon mandat en Bretagne": en quelques mots, François Hollande a gravé la fin prochaine de son quinquennat, à...

Hollande fait ses adieux en Bretagne en mettant en garde contre la menace Le Pen

"Je voulais terminer mon mandat en Bretagne": en quelques mots, François Hollande a gravé la fin prochaine de son quinquennat, à...
Public Sénat

Par Sabine WIBAUX

Temps de lecture :

4 min

Publié le

"Je voulais terminer mon mandat en Bretagne": en quelques mots, François Hollande a gravé la fin prochaine de son quinquennat, à l'issue d'une longue escapade bretonne jalonnée d'avertissements contre la tentation du vote FN, à une semaine du duel final Le Pen-Macron.

De Belle-Ile-en-Mer aux Côtes d'Armor en passant par une exploitation agricole du Morbihan, le chef de l'Etat a choisi pour faire ses adieux ces terres bretonnes, qui furent souvent le lieu de ses grandes décisions politiques.

C'est notamment le 29 juin 2009 à Lorient qu'il se lança dans sa longue course vers l'Elysée, entouré de sa garde rapprochée de fidèles Bretons, parmi lesquels Jean-Yves Le Drian, Stéphane Le Foll, Bernard Poignant.

Mais les souvenirs teintés de nostalgie n'étaient pas seuls au rendez-vous.

Au Palais, première étape du périple, François Hollande a certes vanté "la beauté" de Belle-Ile dont l'ex-président François Mitterrand avait fait un de ses lieux préférés de villégiature. Mais il a aussi décrété l'état d'urgence contre les vents "mauvais", du "nationalisme" du "repli", "de la peur".

Une allusion claire à la présidente du Front national Marine Le Pen, qui selon un sondage BVA/Salesforce publié vendredi, est en mesure d'engranger 41% des suffrages le 7 mai contre 59% au leader d'En Marche!

Pus tard, devant les élus à la mairie, François Hollande, accompagné pendant tout son déplacement par le ministre de la défense et président du Conseil régional de Bretagne Jean-Yves Le Drian, a poursuivi ses injonctions:

"Belle-Ile, c’est une fierté nationale, mais il n’y a aucune identité qui peut rester seule, crispée, sans être en lien avec d’autres identités qui forment l’ensemble d’une nation", a-t-il averti dénonçant "ceux qui veulent séparer, distinguer, opposer".

A Plélo, petite commune des Côtes-d'Armor, le chef de l'Etat a aussi mis en garde contre les lendemains qui déchantent, avec quelques messages codés à l'adresse de son ancien ministre Emmanuel Macron.

- "Les petits qui gagnent" -

Vantant les mérites du "petit" club de football de Guingamp qu'il admirait dans sa jeunesse pour sa capacité "à vaincre les gros", le président, amateur de ballon rond, n'a pas manqué aussi de rappeler la nécessaire continuité dans l'action.

"On aime les petits (...) qui se battent, les petits vaillants, les petits qui font rêver, ceux qui montrent que c’est possible, qui cherchent à créer autant qu’il est possible la surprise" - mais "après c’est le mérite, c’est le travail, c’est la constance, c’est la vaillance" qui l'emportent, a-t-il souligné, semblant viser l'ascension fulgurante de son ex-protégé, aujourd'hui aux portes de l'Elysée après s'être émancipé sans ménagement de la tutelle présidentielle.

Au côté de Noël Le Graët, président de la Fédération française de football mais aussi PDG fondateur de l’entreprise Celtigel (plats préparés surgelés), M. Hollande s'est également appliqué à défendre son bilan.

Ignorant son revers sur le front du chômage, qui a connu en mars sa plus forte hausse en 4 ans, le président sortant a préféré faire valoir qu'"aujourd’hui la croissance repart, l’investissement redémarre fortement". "Cette politique doit continuer à marcher", a-t-il lancé à l'adresse du prochain locataire de l'Elysée.

Et c'est à Jean-Yves Le Drian, "qui a été un ministre de la Défense particulièrement précieux" mais aussi "un ami" qu'il a dédié ses adieux : "Nous avons chaque fois eu les mêmes engagements et nous avons les mêmes objectifs", et "je voulais, rien que pour cette raison, terminer mon mandat en Bretagne", a conclu le président, qui devrait toutefois effectuer deux autres déplacements en province la semaine prochaine.

Partager cet article

Dans la même thématique

PARIS , LES CANDIDATS REMI FERAUD ET EMMANUEL GREGOIRE
8min

Politique

« Force du dégagisme », « fin de cycle » et « bataille de chiens » à venir : les socialistes font le bilan, après la victoire d’Emmanuel Grégoire face à Rémi Féraud

La victoire d’Emmanuel Grégoire, dès le premier tour, lors de la primaire PS qui l’opposait au sénateur Rémi Féraud s’explique notamment par « la volonté de tourner la page Hidalgo » chez les militants, mais aussi le poids des rapports de force issus du congrès PS ou la « dérive clanique » autour de la maire sortante.

Le

SIPA_01206229_000010
6min

Politique

Programmation de l’énergie : en commission, les sénateurs ne reprennent pas le moratoire sur l’éolien et le photovoltaïque

En commission des affaires économiques, les sénateurs ont adopté la proposition de loi sénatoriale, dite Gremillet, qui avait été passablement dénaturée par des amendements des députés LR et RN, puis finalement rejetée par l’Assemblée nationale. Le moratoire sur l’éolien et le photovoltaïque ou encore la réouverture de la centrale nucléaire de Fessenheim ne figurent plus dans le texte adopté en commission pour une deuxième lecture prévue la semaine prochaine.

Le

Hollande fait ses adieux en Bretagne en mettant en garde contre la menace Le Pen
3min

Politique

Loi Duplomb : un texte qui permet « de mettre les agriculteurs français au même niveau que les agriculteurs européens », assure son auteur

Ce mardi, Laurent Duplomb, sénateur LR de Haute-Loire, auteur du texte « visant à lever les contraintes sur le métier d’agriculteur », était invité sur la matinale de Public Sénat. Il a évoqué l’accord trouvé en commission mixte paritaire sur sa proposition de loi, ainsi que les critiques qu’elle suscite, notamment en ce qui concerne la réintroduction de l’acétamipride, un pesticide interdit en France depuis 2018.

Le

Hollande fait ses adieux en Bretagne en mettant en garde contre la menace Le Pen
2min

Politique

Canicule : « La vigilance rouge ne concerne pas que les publics les plus fragiles, elle concerne tout le monde », déclare François Bayrou

Alors que la France fait face à un épisode caniculaire, François Bayrou, accompagné de Catherine Vautrin, Agnès Pannier-Runacher et Bruno Retailleau s’est rendu ce mardi au centre opérationnel de gestion des crises du ministère de l’Intérieur. L’objectif était de faire état de l’ensemble des mesures prises pour faire face à cette vague de chaleur.

Le