Hôpital public : Jean Castex, énervé, défend le bilan du gouvernement

Hôpital public : Jean Castex, énervé, défend le bilan du gouvernement

L’hôpital public traverse une crise illustrée par de nombreuses fermetures de lits, faute de personnels. Interpellé sur le sujet par la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann, le Premier ministre répond vivement que le problème n’est pas financier mais qu’il est le fruit de « 50 ans de numerus clausus malthusien ».
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Par Héléna Berkaoui

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Près d’un lit sur cinq est fermé dans l’hôpital public. Ce chiffre issu d’un rapport diligenté par Jean-François Delfraissy donne le vertige. Il illustre la crise que traverse un secteur éreinté par la pandémie et par des années de coupes budgétaires, note Marie-Noëlle Lienemann. La sénatrice, rattachée au groupe communiste du Sénat, a interpellé le Premier ministre à ce sujet, mercredi 3 novembre, dénonçant les « 17 milliards d’euros économisés sur la santé depuis le début du quinquennat » et un Ségur de la Santé insuffisant.

La critique a entraîné une vive réponse du Premier ministre (voir la vidéo en tête d’article). Ce dernier rejoint en partie le constat : « Le personnel de santé est fatigué, il y a effectivement des démissions, des absences qui aboutissent à des tensions et à des fermetures de certains lits ». Pour autant, il réfute les causes dénoncées par la sénatrice de Paris.

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« Il ne s’agit pas de fermeture de lits pour cause budgétaire : les budgets sont là, les postes sont ouverts, mais ils ne sont pas pourvus », fait valoir Jean Castex. En effet, ces fermetures de lits sont dues à une absence de personnel. En plus des absences et des démissions principalement liées à des conditions de travail dégradées, le secteur peine à recruter. Exemple édifiant : la démission d’un peu plus d’un millier d’élèves infirmiers en formation entre 2018 et 2021, avant la fin de leurs études.

« Les ressources médicales, c’est ça notre vrai problème. Cela vient de 50 ans de numerus clausus malthusien », en conclut Jean Castex pour qui le problème n’est donc pas d’ordre budgétaire. Selon lui, depuis le quinquennat d’Emmanuel Macron, le budget de l’Ondam (objectif national des dépenses d’assurance maladie) a augmenté de 4,75 %. « Cette année vous allez voter un Ondam, hors crise, de plus 4,1 % », ajoute-t-il. Un argument trompeur pour la sénatrice de gauche qui assure que « l’Ondam reste inférieur à l’évolution naturelle des dépenses de santé ».

 

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