Hulot à l’offensive contre des rumeurs de violences sexuelles
Pilier du gouvernement, Nicolas Hulot s'est défendu jeudi de rumeurs "ignominieuses" de harcèlement et de violences sexuelles le visant, n...

Hulot à l’offensive contre des rumeurs de violences sexuelles

Pilier du gouvernement, Nicolas Hulot s'est défendu jeudi de rumeurs "ignominieuses" de harcèlement et de violences sexuelles le visant, n...
Public Sénat

Par Catherine HOURS, Amélie BOTTOLLIER-DEPOIS

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Pilier du gouvernement, Nicolas Hulot s'est défendu jeudi de rumeurs "ignominieuses" de harcèlement et de violences sexuelles le visant, n'excluant pas totalement de démissionner pour protéger sa famille, malgré le soutien de l’Élysée.

La procureure de la République de Saint-Malo, Christine Le Crom, a confirmé jeudi soir dans un communiqué qu'une plainte pour "un fait de viol" avait été déposée en 2008 contre Nicolas Hulot mais classée sans suite.

Jeudi matin, le ministre de la Transition écologique avait reconnu l'existence de cette plainte, déposée par la petite-fille d'un homme politique célèbre, une jeune femme alors "majeure", concernant "des allégations remontant à 1997".

Au courant de rumeurs circulant dans les rédactions sur un article finalement publié dans le numéro d'Ebdo à paraître vendredi, M. Hulot avait "pris les devants" pour contrer "un poison lent qui tue", en démentant sur BFMTV tout comportement inapproprié concernant "deux affaires qui n'en sont pas".

Selon le communiqué de la procureure de Saint-Malo, "une jeune femme a effectivement déposé plainte, le 11 juillet 2008, à l’encontre de Nicolas Hulot en dénonçant un fait de viol commis, selon elle, onze ans auparavant, alors qu’elle était déjà majeure".

La plainte a été classée "sans suite", les faits étant "prescrits", précise la procureure. "Nicolas Hulot a été entendu dès le 29 août 2008 sur ces faits par les gendarmes de la brigade de recherches de Saint-Malo", relate le texte. Mais "les deux protagonistes avaient une version contradictoire quant au consentement à la relation sexuelle précitée", détaille le communiqué.

"J'ai été auditionné par les gendarmes à ma demande, et les enquêteurs ont très rapidement considéré qu'il n'y avait absolument rien qui permettait de poursuivre cette affaire", a pour sa part insisté l'ex-présentateur d'Ushuaïa, 62 ans. "Je n'ai évidemment rien à me reprocher".

Ebdo, qui a interviewé l'accusatrice sous couvert d'anonymat, parle de "témoignage bouleversant" - sans livrer de citations sur les actes incriminés. "J'ai tenu à ce qu'il sache la façon dont j'avais vécu les choses, et je lui ai fait savoir", dit l'intéressée à propos de sa décision de faire dresser "un procès-verbal" en gendarmerie en 2008.

Nicolas Hulot a-t-il d'autre part été accusé de harcèlement sexuel par une ancienne collaboratrice de son ex-Fondation? "La réponse est non et je le dis avec d'autant de force que la personne en question, qui est parfaitement identifiée, avec laquelle je suis en contact, vous dira exactement la même chose", a-t-il déclaré, démentant avoir acheté son silence.

La Fondation a assuré n'avoir eu "connaissance d'aucun agissement répréhensible ou conduite inappropriée" de la part de son ancien président en plus de 25 ans de collaboration.

- "On a fait pleurer mes enfants" -

Le ministre de l'Ecologie Nicolas Hulot quitte l'Elysée, le 8 février 2018
Le ministre de l'Ecologie Nicolas Hulot quitte l'Elysée, le 8 février 2018
AFP

Alors que les médias le donnent régulièrement au bord de la démission face aux arbitrages du gouvernement, Nicolas Hulot a assuré ne pas y avoir pensé non plus après ces rumeurs, sans toutefois l'exclure.

"C'est ma famille qui prime, c'est sa résistance qui prime et c'est cela qui guidera ma décision, mes choix", a-t-il dit. "Ca fait mal, quand c'est injuste, quand c'est infondé, car moi hier on a fait pleurer mes enfants", a-t-il ajouté, dénonçant des choses "ignominieuses, inqualifiables, qui me mettent dans une rage folle".

S'il se sentait depuis des mois "traqué par une meute invisible", avec des "insinuations" sur son patrimoine notamment, "là on change de registre (...) on franchit la ligne rouge", a-t-il estimé.

Dans le contexte actuel de libération de la parole des femmes qui "oblige les hommes à une forme d'introspection, moi le premier", l'ancien militant a appelé à mettre "des frontières".

Lors du Conseil des ministres, Emmanuel Macron "a assuré Nicolas Hulot de son entier soutien", selon le porte-parole du gouvernement. Tout comme Édouard Philippe qui a estimé qu'il n'y a "aucune raison de douter de sa parole".

Les déclarations de Nicolas Hulot surviennent alors que le gouvernement est embarrassé par une plainte pour viol visant le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, auquel le président et le Premier ministre ont témoigné leur "confiance".

Le parquet de Paris a récemment rouvert une enquête sur une accusation de viol visant M. Darmanin pour des faits présumés datant de 2009 que l'intéressé conteste catégoriquement.

cho-abd-pta-ao/DS

Partager cet article

Dans la même thématique

Hulot à l’offensive contre des rumeurs de violences sexuelles
5min

Politique

Mercosur : le Sénat appelle l'exécutif à saisir la Cour de justice de l’Union européenne

Alors que le traité de libre échange pourrait être ratifié samedi par la présidente de la Commission européenne, la France a réaffirmé ce week-end son rejet du texte en l’état. Après l’Assemblée nationale fin novembre, c’est au tour du Sénat de se prononcer à l’unanimité sur une proposition de résolution visant à demander au gouvernement de saisir la Cour de justice de l’Union européenne pour vérifier la conformité de l’accord.

Le

French President Emmanuel Macron Meets Readers in Marseille to Discuss Democracy and Social Media
5min

Politique

Narcotrafic et plan « Marseille en grand » : ce qu’il faut retenir de la visite d’Emmanuel Macron dans la cité phocéenne

Nouvelle visite du chef de l’Etat dans sa ville de cœur. Après s’être rendu ce matin sur la tombe de Mehdi Kessaci, assassiné par des narcotrafiquants, Emmanuel Macron a annoncé une salve de mesures pour lutter contre le narcotrafic qui gangrène Marseille. Entre une rencontre avec les lecteurs de la Provence, l’inauguration d’un commissariat et la visite du chantier de la gare, Emmanuel Macron a aussi défendu le bilan de son plan « Marseille en grand ».

Le

Déclaration de politique générale et avenir de la Nouvelle Calédonie en séance au Sénat ce 15 octobre
2min

Politique

Budget : qui sont les sénateurs qui participeront à la commission mixte paritaire ?

Outre le président PS et rapporteur général LR de la commission des finances, Claude Raynal et Jean-François Husson, seront présents en CMP les sénateurs LR Christine Lavarde et Stéphane Sautarel, qui suit les collectivités, ainsi que le centriste Michel Canévet et le sénateur Horizons Emmanuel Capus, qui ont défendu plus d’économies durant les débats. Pour le PS, on retrouve le chef de file du groupe, Thierry Cozic.

Le