Hulot et 80 ONG en campagne pour une société plus « solidaire »
Lutte contre les inégalités, la fraude fiscale, le mal-logement, les discriminations et pour préserver la santé et l'environnement: Nicolas...
Par Céline SERRAT, Catherine HOURS
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Lutte contre les inégalités, la fraude fiscale, le mal-logement, les discriminations et pour préserver la santé et l'environnement: Nicolas Hulot et 80 ONG ont uni leurs forces jeudi, à un mois de la présidentielle, pour opposer à la tentation du "repli sur soi" une société plus "solidaire".
Dans la lignée de ce qu'avait fait l'Abbé Pierre en 1954, "un appel des solidarités", a été lancé. Les associations ne soutiendront pas un candidat en particulier mais invitent le plus grand nombre de citoyens à adhérer à leur plaidoyer.
Le texte s'adresse à ceux qui "sont parfois envahis par une sentiment d'impuissance", qui "continuent à s'entraider là où on nous dit qu'il faudrait se replier" ou qui "protègent la nature là où d'autres veulent la détruire".
A un moment où "les situations d'exclusion s'accumulent" et où "il peut y avoir une tentation de repli sur soi, de stigmatiser, d'ériger des murs", "il faut rassembler nos forces et faire en sorte que la solidarité soit l'ADN de notre démocratie", a déclaré Nicolas Hulot lors du lancement de l'appel.
Des représentants des 80 associations environnementales, d'insertion, de solidarité internationale, etc. (WWF, Greenpeace, ATD Quart Monde, la Fondation Abbé Pierre, Les Petits frères des pauvres, Action contre la faim, Association des paralysés de France, Médecins du monde, le Secours catholique, le Secours islamique, etc.) s'étaient réunis à la Maison de la Radio.
- "Antidote" à la crise -
"La solidarité est l'antidote à toutes les crises que nous traversons" et "le fatalisme est notre pire ennemi", a ajouté l'écologiste qui a renoncé l'été dernier à se présenter à la présidentielle après avoir hésité.
Pas question pour le collectif de donner une consigne de vote, a expliqué sur France Inter l'ancien candidat à la primaire des Verts en 2011. "Ce n'est pas à nous de nous substituer à la conscience du citoyen."
Les ONG espèrent que les Français adhèreront par centaines de milliers, voir par millions, pour que le thème s'impose pendant la présidentielle et les législatives. "Pour peser, nous devons nous compter", a glissé Nicolas Hulot. On peut signer l'appel sur le site www.appel-des-solidarités.fr ou gratuitement par SMS au 32321 en tapant le mot "Présent".
"Les inégalités se creusent, il y a 140.000 personnes dans la rue, 4 millions de mal-logés, 6 millions de chômeurs", a souligné Thierry Kuhn, le président d'Emmaüs. Pour lui, "les candidats n'ont pas pris la mesure de la situation des personnes derrière ces chiffres".
"La question de l'emploi, de l'environnement, du vivre-ensemble doivent être au coeur d'un projet de société solidaire et ambitieux", a-t-il affirmé.
- Haro sur la fraude fiscale -
Les représentants d'ONG lors du lancement d'un "appel des solidarités" le 23 mars 2017 à Paris
AFP
Une liste de 500 propositions pour de nombreux secteurs a été constituée et pourra être enrichie par des contributions citoyennes. "Nous la remettrons aux parlementaires cet été ou à la rentrée", a indiqué Thierry Kuhn.
Priorité mise en avant, "la lutte contre les inégalités, la fraude, l'évasion fiscale, l'impunité des banques, des politiques ou des multinationales".
"Comment partager la richesse quand elle se concentre dans les mains de quelques uns? Comment la solidarité peut s'exprimer quand l'évasion fiscale représente l'équivalent de notre déficit budgétaire? C'est impossible!" a fait valoir Nicolas Hulot.
Autre priorité, l'écologie: "C'est aussi la solidarité avec nos enfants, avec ceux qui sont victimes du changement climatique", a fait valoir l'ex-envoyé spécial de François Hollande pour le climat.
Si les associations ne proposent pas directement aux candidats de s'engager sur leurs propositions, comme Nicolas Hulot l'avait fait avec le pacte écologique en 2007, un rendez-vous est fixé dans un an. "Nous regarderons ce qui a été fait et nous évaluerons dans la durée l'action du gouvernement au regard de nos priorités", a expliqué à l'AFP Thierry Kuhn.
"Souvent après les élections, les politiques nous lâchent, là c'est nous qui n'allons pas les lâcher", a-t-il promis.
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