Après un discours particulièrement scruté à la Sorbonne, Emmanuel Macron a répété sa volonté « d’ouvrir le débat » sur la mutualisation des armes nucléaires françaises avec les autres Etats de l’Union européenne. Si le président de la République est resté flou sur ses propositions, ces déclarations ont suscité un rejet quasi unanime au sein de la classe politique française.
Il était temps de reparler d’une « Europe de la défense » pour Jean Arthuis
Par Alice Bardo
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« On a besoin d’une Europe qui nous protège, et cette Europe-là va peut-être enfin pouvoir parler aux Européens », espère Jean Arthuis. Selon lui, il est temps, 63 ans après l’échec de la Communauté européenne de la défense (CED), de reparler d’une « Europe de la défense comme le fait Emmanuel Macron.
Il fait état de deux éléments déclencheurs, à l’origine de la prise de conscience de « la fragilité des institutions européennes » : le Brexit et l’élection de Donald Trump. « Ceux qui défendaient le maintien dans l’UE étaient pratiquement inaudibles parce que l’Europe ne parle pas aux Européens, elle n’a pas de projet, pas de stratégie », analyse le député européen. Quant à l’élection de Trump, elle a permis de se rendre compte que « les États-Unis pourraient se replier sur eux-mêmes et cesser d’être le secours providentiel en cas de difficulté, qui dispense les Européens de se prendre en charge eux-mêmes ».
Jean Arthuis déplore une Europe « restée une affaire de chefs d’État et de gouvernement » et rappelle que « face à la mondialisation, il n’y a que l’Europe qui peut nous permettre d’assumer certaines de nos prérogatives de souveraineté ». Un message à l’adresse des nationalistes, dont la popularité augmente un peu partout en Europe.