« Il faut éviter la psychose, les thèses complotistes et garder son esprit civique », déclare Jean-Marie Bockel
Trois questions à Jean-Marie Bockel, sénateur centriste du Haut-Rhin, l’un des premiers départements touchés par l’épidémie de Covid-19.

« Il faut éviter la psychose, les thèses complotistes et garder son esprit civique », déclare Jean-Marie Bockel

Trois questions à Jean-Marie Bockel, sénateur centriste du Haut-Rhin, l’un des premiers départements touchés par l’épidémie de Covid-19.
Public Sénat

Par Cécile Sixou

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Comment se passe votre quotidien à l’heure du confinement ?

Comme tout le monde je suis chez moi à Mulhouse et j’essaye de vivre le plus normalement possible. Je n’ai pas participé au débat sur l’urgence sanitaire, j’ai dit que j’étais là, mais comme je viens d’une région particulièrement contaminée, on m’a dit de rester chez moi. J’ai donc suivi les débats à la télévision.
je fais du télétravail. Ce matin par exemple, j’ai fait une réunion avec le président de groupe centriste et sinon, je garde le lien avec les autres sénateurs grâce à WhatsApp. Depuis le début de la crise, on a créé un groupe de discussion à la commission de la défense et des Affaires étrangères, et j’ai aussi créé un groupe pour la délégation aux collectivités territoriales, on y échange des informations et on discute.
Pour la situation locale, je suis en lien avec le préfet et le maire, l’idée c’est de répondre au maximum aux questions que posent les citoyens. Je m’occupe par exemple du rapatriement des Français expatriés.
D’un point de vue plus personnel, comme je ne me représente pas aux prochaines élections sénatoriales, cette période me permet de ranger mes papiers. Je fais des caisses.

Quelle est la situation sanitaire dans votre département ?

Dans notre région qui est un cluster, on a eu à prendre des mesures drastiques avant tout le monde, du coup, le point positif c’est que l’on a de l’avance et on est « entre guillemets » en pointe. Ce que l’on espère aussi, c’est de pouvoir en sortir les premiers.
La majeure partie de la population du Grand Est a pris conscience qu’on était dans une situation grave. Même si certains groupes de personnes ont continué de se rassembler le soir. C’est pour cette raison que la décision de mettre en place un couvre-feu a été prise dimanche soir à Mulhouse. Ça permet à la mairie et aux autorités d’imposer l’interdiction des rassemblements, c’est un outil.

Quelles leçons faudra-t-il tirer de cette crise sanitaire ?

Pour le moment on ne peut pas vraiment tirer de leçons de cette crise. On peut juste, au jour le jour, amplifier les bonnes pratiques.
Aujourd’hui il faut éviter la psychose, il n’y a qu’à se balader sur les réseaux sociaux pour comprendre la place que prennent les thèses complotistes et toutes sortes d’angoisses, il ne faut pas se laisser contaminer et garder son esprit civique.
Ce qui est pesant avec la situation actuelle, c’est qu’on n’a pas la possibilité de se voir, ni d’échanger ; et il ne faut pas se laisser abattre : fixons-nous chaque matin un programme, des défis, et montrons que nous sommes un vieux peuple, une population solide, résiliente, nous ne sommes pas des poulets sans tête qui courent dans tous les sens.
On sait aussi désormais qu’on est entré dans un monde où il y aura plus d’épidémies que les 50 dernières années, il n’y a pas de raisons qu’il n’y en ait pas d’autres avec les évolutions climatiques. Il faudra être à l’avenir plus préparé.

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