Un peu plus d’un mois avant les élections européennes, Clément Beaune, député de Paris et porte-parole de Valérie Hayer, était l’invité de la matinale de Public Sénat. L’élu macroniste a tenté de rassurer, alors même que la majorité présidentielle n’a ni annoncé son programme, ni dévoilé l’intégralité de sa liste.
Immigration: Jadot (EELV) critique la “capitulation politique” de Macron
Par Public Sénat
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L'eurodéputé Yannick Jadot (EELV) a estimé jeudi que si un débat sur l'immigration est "légitime", la manière dont Emmanuel Macron se saisit du sujet en "sortant le migrant comme bouc émissaire de tous nos problèmes" marque sa "capitulation politique".
"Que le débat sur l'immigration soit légitime, c'est évident", a souligné M. Jadot sur France Inter, estimant qu'il serait utile "si c'est pour dire comment on loge les personnes aujourd'hui dans la rue, comment on valorise les incroyables réussites de l'immigration - car globalement ça se passe très très bien -, comment on fait en sorte à l'échelle de l'Europe d'avoir un accueil digne des réfugiés".
"Mais là, c'est pris à l'envers, là c'est une capitulation politique", a-t-il déploré: "ce que je refuse c'est que quand on n'a pas résolu les fractures territoriales, quand on ne s'attaque pas à la fracture sociale, à la crise écologique, d'un coup (on) sort(e) le migrant comme explication de tout, comme bouc-émissaire de tous nos problèmes".
Car, pour l'élu EELV, Emmanuel Macron est "ce même président" qui laisse infirmières, policiers, enseignants "au front de l'insécurité sociale", qui a supprimé les emplois aidés qui permettaient de créer "du lien social" dans les quartiers, qui "a rejeté le plan banlieues de Jean-Louis Borloo". "Macron fait du Sarkozy, c'est triste", a-t-il ajouté.
Quant à l'appel du chef de l'Etat à LREM à éviter d'être "un parti bourgeois" qui ignore l'opinion de classes populaires séduites par l'extrême droite, Yannick Jadot y a vu "du mépris de classe": "au fond il dit qu'il y a les bourgeois, irresponsables, complaisants, naïfs, et les classes populaires forcément xénophobes".