L'opposition dénonce mardi les visées "électoralistes" d'Emmanuel Macron qui appelle à regarder "en face" le dossier de l'immigration, la gauche fustigeant des propos "populistes" et un jeu "dangereux" tandis que LR et RN réclament des actes tangibles.
La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen s'exprime le 15 septembre 2019 à Fréjus lors de l'université d'été du RN
AFP
La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen a affirmé sur BFMTV et RMC qu'elle ne "croyait pas" à Emmanuel Macron et son durcissement de ton, y voyant une attitude "électoraliste" qui démontre qu'il est "en campagne présidentielle" pour 2022.
Le patron des députés LR, Christian Jacob, candidat à la tête du parti, a rappelé à l'Assemblée nationale qu'au moment du débat sur la loi asile et immigration il y a un an, "aucune" des propositions de LR - en faveur d'un durcissement de la loi - n'avait "trouvé grâce aux yeux de la majorité". Donc "faire aujourd'hui ces déclarations, c'est vraiment se ficher du monde, car il sait pertinemment que rien ne bougera là-dessus et ce sera une communication de plus", a estimé M. Jacob, à deux semaines d'un débat parlementaire, décidé en juin par l'exécutif, sur la question.
Qu'Emmanuel Macron agisse plutôt que de se cantonner aux "mots" et aux "clins d'oeil à la droite ou à la droite de la droite", a exhorté le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau sur France Inter.
Valérie Pécresse, présidente du mouvement Libres!, a noté sur LCI le "décalage total entre le regard assez lucide" du président sur la situation et "l'absence totale de solutions".
Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, a lui aussi appelé le chef de l'Etat à l'action.
La gauche est également vent debout contre ces propos, mais pour d'autres raisons.
On peut brandir le thème de l'immigration "pour faire peur", mais à la fin les électeurs "préfèrent l'original à la copie", a mis en garde sur Public Sénat Eliane Assassi, présidente du groupe CRCE (à majorité communiste) au Sénat.
Bruno Retailleau, le 31 août 2019 à La Baule
AFP
"Macron fait de la très vieille politique en assumant d'être le marchepied du RN. Une opération de diversion aussi dangereuse que vaine, qui bénéficiera uniquement à l'extrême-droite sans réussir à faire oublier la rentrée sociale qui inquiète tant LREM", a souligné sur Twitter la député LFI au parlement européen Manon Aubry.
"À reprendre les angles du RN, le président Macron qui se posait un rempart est devenu une passerelle", a abondé Olivier Faure, premier secrétaire du PS, tandis que le porte-parole des députés PS Boris Vallaud déplorait le "strabisme dangereux" du chef de l'Etat, qui ne "(peut) regarder le +problème+ de l'immigration qu'en regardant à l'extrême droite..."
Valérie Rabault en juillet 2019 au Sénat
AFP/Archives
Si l'exécutif opère à l'occasion du débat parlementaire sur l'immigration les 30 septembre et 2 octobre "une vraie prise de conscience sur l'intégration des immigrés via le travail", pour laquelle la France est "le mauvais élève de l'OCDE", "on pourra peut-être discuter, mais entrer dans le débat comme le fait le président aujourd'hui, c'est une manière populiste de le faire", a insisté la cheffe de file des députés PS Valérie Rabault sur Cnews.
L’ancien président de l’Olympique Lyonnais, quasi-candidat aux municipales à Lyon, reçoit le soutien des LR, avec Laurent Wauquiez. « La candidature Aulas est en train de marquer des points », selon le sénateur LR Etienne Blanc. « Il faudra qu’il muscle un peu son jeu, il n’est pas au niveau », raille le sénateur des Ecologistes, Thomas Dossus.
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Le sénateur de Saône-et-Loire, qui s’est récemment illustré en tant que président de la commission d’enquête du Sénat sur le narcotrafic, a été élu à la tête de la région, succédant à Marie-Guite Dufay. Elu sénateur en 2014, il va devoir lâcher son mandat de parlementaire en raison du non-cumul des mandats.