Incendie de Rouen : le sénateur Didier Marie veut un « groupe d’experts indépendants »
Pour « calmer la colère » de la population, en attente de réponses six jours après l’incendie de l’usine Lubrizol, le sénateur socialiste de Seine-Maritime préconise une totale indépendance des experts scientifiques vis-à-vis de l’État.

Incendie de Rouen : le sénateur Didier Marie veut un « groupe d’experts indépendants »

Pour « calmer la colère » de la population, en attente de réponses six jours après l’incendie de l’usine Lubrizol, le sénateur socialiste de Seine-Maritime préconise une totale indépendance des experts scientifiques vis-à-vis de l’État.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Il faisait partie des milliers de personnes qui se sont rassemblées ce mardi dans le centre de Rouen, pour demander des réponses sur les conséquences de l’incendie de l’usine chimique Lubrizol jeudi dernier. Le sénateur socialiste du département, Didier Marie, fait partie des parlementaires qui interrogent le gouvernement à la Haute assemblée. Il demande aujourd’hui la formation d’un « groupe d’experts indépendants » pour analyser les données sur les retombées du panache de fumée et sur les conséquences toxicologiques. Distinctes, non, des agences publiques engagées dans l’enquête. « Je fais confiance à tout le monde. Je pense qu’aujourd’hui, pour calmer la colère, pour prévenir de nouvelles angoisses, il faut impérativement que toute la transparence soit faite et je pense que l’indépendance des experts est absolument nécessaire », défend Didier Marie.

Qu’il s’agisse de l’alerte, des consignes ou encore du manque d’association des maires, pour le sénateur normand, « la gestion de la crise a été tout à fait déplorable ». Les propos de la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye qui parle d’une « forme d’instrumentalisation par certains politiques de premier plan » interpellent Didier Marie. « C’était des gens qui ne font pas de politique au quotidien mais qui par contre respirent au quotidien les odeurs nauséabondes depuis maintenant 6 jours et qui veulent une seule chose : la vérité, la vérité. »

Didier Marie s’est par ailleurs réjoui de la formation d’une commission d’enquête parlementaire au Sénat. « Que le Parlement se saisisse et face des propositions ensuite pour améliorer la sécurité industrielle, c’est absolument indispensable. Je suis très heureux que nous puissions au Sénat (…) mettre en œuvre cette commission d’enquête parlementaire (…) Elle sera complémentaire de la mission qui est engagée à l’Assemblée nationale. »

Édouard Philippe n’a « pas peur » des discussions sur les données scientifiques

Dans sa réponse, lors des questions d’actualité, le Premier ministre a répété que le gouvernement s’était engagé à « donner au fur et à mesure qu’elles sont disponibles absolument toute les informations ». « J’ai parfaitement conscience que la parole et parfois l’expertise publique sont contestées (…) mais je ne vais pour cela commencer à raconter n’importe quoi », a insisté Édouard Philippe.

 « J’ai déjà dit oui, et je le redis oui volontiers, à cette tribune, à la transparence totale, au suivi épidémiologique et des bilans de santé à court et long terme. Oui à la discussion scientifique des éléments qui seront donnés par les analyses », a-t-il enchaîné, indiquant ensuite que des contre-expertises auraient lieu

« C’est d’abord à l’Anses, à l’Ineris, aux hôpitaux, de donner les éléments et de répondre à des questions. Mais par définition, ces informations étant publiques, elles seront discutées, peut-être contestées, par d’autres scientifiques ou médecins. Cette discussion ne fait pas peur, elle est nécessaire. Elle aura lieu. »

Rouen : Édouard Philippe n’a « pas peur » des discussions sur les données scientifiques
03:51

Partager cet article

Dans la même thématique

Incendie de Rouen : le sénateur Didier Marie veut un « groupe d’experts indépendants »
6min

Politique

« Nous allons entrer en résistance » : PS, PCF et Ecologistes unis au Sénat « face à une droite réactionnaire » sur le budget de la Sécu

Alors que la majorité sénatoriale de droite entend revenir sur les gains obtenus par la gauche à l’Assemblée sur le budget de la Sécurité sociale, à commencer par la suspension de la réforme des retraites, les sénateurs de gauche combattront « pied à pied », en dépit de leurs divergences sur la suspension. Mais face aux amendements des sénateurs de droite, qualifiés de « musée des horreurs », ils jouent groupés.

Le

Incendie de Rouen : le sénateur Didier Marie veut un « groupe d’experts indépendants »
6min

Politique

Budget 2026 : Wauquiez et Retailleau affichent leur « ligne commune » et appellent Lecornu à prendre ses responsabilités

Alors que le Sénat s’apprête à démarrer l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale, le patron des députés de droite, Laurent Wauquiez était reçu à la réunion de groupe des sénateurs LR pour passer le relais. L’occasion de s’exprimer d’une seule voix sur la position que compte défendre la droite sur les deux lois de finances, quitte à rendre un accord en commission mixte paritaire quasi impossible et faire resurgir la piste d’un recours au 49.3.

Le

Lyon : Global Cannabis March
3min

Politique

Budget de la Sécu : les sénateurs écologistes veulent créer une taxe sur le cannabis

Dans le cadre de l’examen du budget de la Sécu, les sénateurs écologistes veulent créer un droit d’accise sur la vente du produit stupéfiant. « Ça légalise le cannabis en réalité », explique le sénateur Thomas Dossus. De quoi rapporter près de « 3 milliards d’euros à l’Etat » et « assécher les réseaux ».

Le

« La copie n’est pas acceptable aujourd’hui » : le Sénat s’apprête à modifier en profondeur le budget 2026 de la Sécurité sociale
7min

Politique

« La copie n’est pas acceptable aujourd’hui » : le Sénat s’apprête à modifier en profondeur le budget 2026 de la Sécurité sociale

À la veille du coup d’envoi des débats en séance publique sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, les rapporteurs de la majorité sénatoriale veulent se montrer intraitables sur le retour des principales mesures d’économies et la disparition des mesures les plus coûteuses, comme la suspension de la réforme des retraites.

Le