Injures à Mme Erignac: l’ex-leader du FNLC en garde à vue
L'ex-leader du FLNC Charles Pieri a été placé en garde à vue mardi dans l'enquête sur un message Facebook injuriant la veuve du...

Injures à Mme Erignac: l’ex-leader du FNLC en garde à vue

L'ex-leader du FLNC Charles Pieri a été placé en garde à vue mardi dans l'enquête sur un message Facebook injuriant la veuve du...
Public Sénat

Par Maureen COFFLARD

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

L'ex-leader du FLNC Charles Pieri a été placé en garde à vue mardi dans l'enquête sur un message Facebook injuriant la veuve du préfet Erignac, au moment même où se tenait à Paris une réunion sur l'avenir de l'île en présence de ses dirigeants.

Convoqué à 10H00 à la gendarmerie de Ghisonaccia (Haute-Corse), Charles Pieri est arrivé avec ses deux enfants, soutenu par une dizaine de sympathisants réunis à l'appel de Sulidarita, une association de défense des prisonniers dits "politiques".

Il devait être interrogé sur un message publié sur Facebook dans la nuit du mardi 6 au mercredi 7 février, après la cérémonie d'hommage au préfet Erignac organisée en présence d'Emmanuel Macron. Ce court texte, diffusé sur le compte "Di l'altu pianu" attribué à Charles Pieri, comparait notamment la veuve du préfet aux femmes françaises ayant eu des relations sexuelles avec des soldats allemands pendant la Seconde guerre mondiale.

L'enquête, visant des faits d'"injure par voie de communication", a été ouverte par le procureur de la République à Ajaccio, Eric Bouillard.

Le placement en garde à vue de Charles Pieri survient en même temps qu'une réunion à Paris, sous l'égide de la "Mme Corse" du gouvernement Jacqueline Gourault et en présence des dirigeants nationalistes de l'île, Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni, sur l'inscription de la Corse dans la Constitution - une mesure annoncée par Emmanuel Macron lors de sa visite.

Déplorant mardi matin sur CNews une "déclaration immonde, abjecte", Mme Gourault a salué la réaction "rapide, claire et nette" de Gilles Simeoni, président du conseil exécutif corse, qui a dénoncé fermement le message publié sur Facebook dès dimanche midi. La ministre a en revanche jugé "inquiétant" que M. Pieri reprenne un rôle de premier ordre "dans le parti de Jean-Guy Talamoni", Corsica Libera.

- 'Ombre tutélaire' -

"Le contenu de ce texte est inacceptable et contraire à ce que je suis et ce que je pense, au plan philosophique, éthique et politique", avait déclaré Gilles Simeoni auprès de l'AFP. Jean-Guy Talamoni a attendu lundi pour réagir en son nom, après une réaction de son parti: "Quel qu'en soit l'auteur, je n'en partage évidemment pour ma part ni la forme ni la teneur".

Dans une rare interview accordée à Corse-matin, Charles Pieri avait annoncé avant la visite d'Emmanuel Macron en Corse "reprendre une place de responsable dans l'exécutif" de Corsica Libera. Il avait ensuite participé à la manifestation organisée à l'appel de MM. Talamoni et Simeoni le 3 février, juste avant la visite du chef de l'Etat.

Interrogé par l'AFP lors de cette manifestation sur le retour au premier plan de M. Pieri au sein des instances dirigeantes de Corsica Libera, M. Talamoni avait jugé que sa présence était "dans l'ordre des choses". "Charles Pieri a toujours fait partie de Corsica Libera. Aujourd'hui, il est à nouveau responsable", avait-il dit, jugeant que c'était "le fonctionnement normal d'une organisation politique".

La réapparition sur la scène publique de Charles Pieri pourrait toutefois s'avérer être une épine dans le pied des dirigeants nationalistes, au moment où les discussions reprennent avec le gouvernement. Pour le politologue Xavier Crettiez, l'ex-dirigeant du FLNC pourrait être vu comme une "ombre tutélaire" au-dessus des têtes de MM. Talamoni et Simeoni et "être utilisé par Paris pour mettre à distance un certain nombre des revendications nationalistes".

Mardi, c'est la seule de leurs revendications à laquelle Emmanuel Macron n'a pas opposé une fin de non-recevoir que MM. Simeoni et Talamoni doivent évoquer avec Mme Gourault, à savoir l'inscription de la Corse dans la Constitution. "C'est le début d'une discussion concrète", "nous allons demander aux représentants de la collectivité de Corse ce qu'ils souhaitent précisément à travers la modification constitutionnelle", a-t-elle expliqué.

Partager cet article

Dans la même thématique

Injures à Mme Erignac: l’ex-leader du FNLC en garde à vue
3min

Politique

Parlement européen : « la droite traditionnelle pro-européenne joue avec l’extrême droite » pour Javier Moreno Sanchez   

« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais.   « C’est un peu tard mais elle commence à réagir »   Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause.     Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ».  « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste »   Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ».    Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici  

Le

Avis d’arret de travail Illustration
9min

Politique

Report de congés pour cause d’arrêt maladie : la délégation aux entreprises du Sénat saisit Sébastien Lecornu face à une décision « terrible » pour les PME

« Je saisis par courrier le premier ministre pour qu’une action au sommet de l’Etat soit engagée dans les plus brefs délais auprès des instances européennes », annonce à publicsenat.fr le président de la délégation aux entreprises du Sénat, le sénateur LR Olivier Rietmann, alors qu’un salarié malade pendant ses vacances pourra reporter ses congés, selon une décision de la Cour de cassation.

Le