Politique
Entre 600 000 et 900 000 manifestants sont attendus en France ce 18 septembre. Une affluence proche du même ordre que celles contre la dernière réforme des retraites. Suivez le déroulé de cette journée sur notre live.
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Par Public Sénat
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Au moins 12 morts dans l’Aude, après de fortes intempéries dans la nuit du dimanche à lundi. L’équivalent de trois mois de pluies tombés en quelques heures.
« Je crains que ce ne soit pas exceptionnel, c’est ça le problème » s’attriste Jérôme Bignon, sénateur (Les Indépendants, République et territoires) de la Somme et président du groupe de travail sur le changement climatique, au Sénat.
« Tendanciellement, ces épisodes vont se reproduire. Si on continue de voir la température du globe se réchauffer (…) ces épisodes vont se répéter (…) Il est très probable, tous les experts le disent, que le réchauffement, le durcissement du sol, les ruissellements sont plus violents. Il y a aussi parfois des erreurs d’urbanisation, il y a parfois des imprudences de la population qui ne mesure pas le danger. Il y a la combinaison de tout ça. Mais il est probable que (…) les changements climatiques, le dérèglement climatique entraînent ce genre de circonstances. »
Le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé lundi en fin de journée, une « procédure de catastrophe naturelle accélérée ». Jérôme Bignon explique l’importance pour une collectivité et ses habitants, qu’un état de « catastrophe naturelle » soit déclaré : « Cela permet d’être indemnisé par les compagnies d’assurances. La compagnie d’assurances, dans ce genre de catastrophe n’indemnise que, si en Conseil des ministres, le gouvernement prend un décret en disant que c’était à la suite d’une catastrophe naturelle, que cet évènement s’est passé. Et à ce moment-là, les compagnies d’assurances mobilisent des fonds sur lesquels nous cotisons. Quand vous payez votre assurance de voiture ou quand vous payez votre assurance de responsabilité civile chef de famille, il y a une petite quote-part qui concerne les catastrophes naturelles et le gouvernement enclenche (…) [Mais] quand on discute avec les assureurs actuellement, notamment à propos du climat, on voit qu’ils sont inquiets, parce que les produits de cette assurance (…) risquent de se révéler insuffisants, si ces épisodes se multiplient dans des conditions dures. »
Jérôme Bignon reste pourtant optimiste : « Ce qui est important, c’est la prise de conscience (…) Avant il y avait les climatosceptiques. Aujourd’hui, je pense que la population est en train progressivement de s’accaparer [le sujet]. Vous avez vu les manifestations ! (…) Il y a vraiment une prise de conscience, j’en suis convaincu. Je le vois ici, au Sénat, qui n’a pas la réputation d’être très allant sur les problèmes de climat (…) Aujourd’hui mes collègues ont une conscience qu’il faut qu’on change. »
Vous pouvez voir et revoir l’entretien avec Jérôme Bignon, en intégralité :
Au commencement était le mensonge, avec Matthieu Niango et Lionel Duroy