La presse est revenue mardi sur le couac entre le nouveau ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert, et celui de la Transition écologique, Nicolas Hulot, soulignant sa brièveté.
Le Premier ministre Edouard Philippe a donné raison lundi à Nicolas Hulot aux dépens de son collègue de l'Agriculture, confirmant l'interdiction des insecticides "tueurs d'abeilles".
"L’écologie provoque le premier couac de l’ère Macron", annonce Le Figaro à la Une oubliant déjà celui qui avait opposé le Premier ministre et François Bayrou. Pour François-Xavier Bourmaud l'histoire aura "surtout montré qu’en dépit de toutes les précautions prises par Emmanuel Macron pour bâtir son gouvernement, cette équipe d’experts n’était pas imperméable aux couacs fussent-ils réglés promptement".
Les néonicotinoïdes, insecticides "tueurs d'abeilles"
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Dans L'Est Républicain, Alain Dusart souligne qu'une "telle divergence sous François Hollande aurait pu durer des semaines et virer à la pétaudière. En trois heures, Matignon a sifflé la fin de la partie".
"Les abeilles n’auront frôlé le pire qu’une heure à peine", note Jean-Michel Helvig (La République des Pyrénées) qui souligne également "la brièveté du temps écoulé entre l’annonce par Stéphane Travert et le démenti de Nicolas Hulot, confirmé par Edouard Philippe".
- Des abeilles aux couleuvres -
Ils sont plusieurs à constater, tel Patrice Chabanet (Le Journal de la Haute-Marne) que "la valeur politique du ministre de la Transition écologique est autrement plus importante que celle du titulaire de l'Agriculture" et de rappeler que l'ancien animateur "constitue une prise de guerre emblématique d'Emmanuel Macron".
Dans la Charente Libre, Dominique Garraud fait chorus: "l’arbitrage en faveur de Nicolas Hulot conforte l’importance du ministre de l’Environnement au sein de l’exécutif".
D'autres, comme Christophe Lucet de Sud-Ouest, pensent que ce n'est que le premier dossier sensible pour l'écologiste. "Nicolas Hulot le sait : derrière ces braves abeilles se profilent aussi quelques belles couleuvres qu’il faudra bien avaler sans s’étrangler", écrit-il.
Carte des pertes de récoltes prévues si les pollinisateurs disparaissent.
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"Sur la table du gardien du temple écologique vont arriver des dossiers autrement plus sensibles", prévient ainsi Yann Marec, du Midi Libre, qui imagine que "Nicolas Hulot devra constamment composer et renier une partie de ses grands principes".
Dans les Dernières Nouvelles d'Alsace, Didier Rose est plus optimiste: "les dossiers sensibles ne manquent pas. Les occasions non plus pour Hulot d’influer sur le climat au sein du gouvernement", annonce-t-il.
C'est d'ailleurs ce qui inquiète Nicolas Beytout de L'Opinion qui découvre que "Nicolas Hulot ne sera pas un homme de compromis". "De tous les ralliements chocs décrochés par Emmanuel Macron, on pressentait bien que ce serait le plus instable et le plus difficile à gérer. C’est confirmé : l’écologie est bien une affaire de gestion des risques…", conclut-il.
La suspension de la réforme des retraites passera par un amendement au budget de la Sécu. Mais le texte comporte de nombreuses mesures dénoncées au PS. « On va se battre pied à pied pour sortir toutes les saloperies qui existent », prévient le patron des sénateurs PS, Patrick Kanner. En interne, certains dénoncent aujourd’hui « l’erreur » d’Olivier Faure, qui a exigé le non-recours au 49-3, au risque de donner « un budget invotable ». « Si la copie est trop injuste, nous voterons contre », prévient la porte-parole du PS, Dieynaba Diop.
Le gouvernement Lecornu II est parvenu à se négocier un sursis, en acceptant de suspendre la réforme des retraites jusqu’au 1er janvier 2028, ardemment réclamée par les socialistes. Une ligne rouge des Républicains, qui ont toutefois décidé de ne pas censurer. Un choix que n’aurait pas fait la sénatrice Muriel Jourda.
C’était attendu, le Conseil d’Etat a refusé de transmettre au Conseil constitutionnel la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) de Marine Le Pen. La triple candidate à l’élection présidentielle avait promis d’utiliser « toutes les voies de recours possibles » pour contester l’exécution provisoire de sa peine de 5 ans d’inéligibilité prononcée en première instance dans l’affaire des emplois fictifs d’assistants parlementaires RN. Mais elle va devoir attendre la décision de son procès en appel pour savoir si elle pourra se présenter devant les électeurs. Explications.
La motion de censure de La France Insoumise, examinée ce matin par les députés, a été rejetée. 271 voix ont été récoltées contre les 289 nécessaires. Sept élus socialistes lui ont apporté leur vote. Celle déposée par le RN a également échoué avec 144 voix pour.