Institutions : « La réforme s’engage mal » selon les sénateurs PS, qui font leurs propositions
Le groupe PS du Sénat présente 31 propositions sur la réforme institutionnelle et lance une consultation sur Internet. Ils ne veulent pas faire de la baisse du nombre de parlementaires « l’alpha et l’omega » de la réforme et proposent de supprimer le mot « race » de la Constitution.

Institutions : « La réforme s’engage mal » selon les sénateurs PS, qui font leurs propositions

Le groupe PS du Sénat présente 31 propositions sur la réforme institutionnelle et lance une consultation sur Internet. Ils ne veulent pas faire de la baisse du nombre de parlementaires « l’alpha et l’omega » de la réforme et proposent de supprimer le mot « race » de la Constitution.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Pas se positionner contre, mais pour des propositions. Le groupe PS du Sénat a présenté mercredi matin sa vision de la réforme institutionnelle, voulue par Emmanuel Macron. Si les sénateurs PS font leurs propositions, ils veulent intégrer les citoyens à leur réflexion. Une plateforme internet est mise en place pour consulter les Français. « Une démarche participative » vante le président de groupe, Patrick Kanner. Une volonté de « co-construire. On est à l’inverse de la technostructure macronienne avec un état-major à l’Elysée » souligne le sénateur Eric Kerrouche, qui a mené avec Jean-Pierre Sueur les réunions du groupe de travail interne.

31 propositions sont sur la table. Comme publicsenat.fr l’avait annoncé début mars, les sénateurs PS proposent de supprimer de la Constitution le mot « race » et de garantir l’égalité entre hommes et femmes, ou encore – promesse de François Hollande jamais appliquée – le droit de vote des étrangers aux élections locales.

Le gouvernement veut « montrer le scalp des députés et sénateurs aux Français pour leur faire plaisir »

Si les socialistes n’ont pas « d’opposition de principe » à la baisse du nombre de parlementaires, fixée à 30%, ils n’en font pas « l’alpha et l’omega ». Et demandent, comme le président du groupe LR Bruno Retailleau, quel en est le sens. « Le présenter comme un préalable est une faute politique », selon Patrick Kanner, qui dénonce un exécutif qui chercherait avant tout à « montrer le scalp des députés et sénateurs aux Français pour leur faire plaisir. Ça ne suffit pas à moderniser nos institutions » (voir la vidéo, images de Quentin Calmet). Une forme de « populisme » pour les sénateurs. Quant à la dose de proportionnelle de 15%, « ça ne sert à rien » tranche Eric Kerrouche. C’est trop peu.

Les socialistes, comme les autres groupes, à l’exception de LREM, n’ont pas de mots assez durs contre une réforme qui affaiblirait le Parlement, au profit d’un exécutif tout puissant. « Le temps de la loi n’est pas le temps de l’actualité » peste Jean-Pierre Sueur, très remonté contre la volonté du gouvernement d’accélérer le temps législatif, au détriment de la qualité de la loi. Il faut prendre le temps de peser « chaque mot » d’un texte, insiste le sénateur du Loiret. Au contraire, les socialistes veulent renforcer le Parlement.

« Vraie réforme globale »

Si les projecteurs se concentrent sur la majorité sénatoriale LR-UDI, sans qui la réforme ne pourrait pas passer, les 78 sénateurs PS compteront en cas de réunion du congrès. Plutôt qu’une « réformette », ils veulent « une vraie réforme globale », explique Patrick Kanner. Mais les sénateurs PS n’entendent pas tout bloquer par principe, alors que le nouveau patron du PS, Olivier Faure, dit « non » à la réforme en l’état actuel. « Ce non catégorique est un discours de congrès. On est dans une logique de construction » corrige Patrick Kanner.

Reste que pour l’heure, le sénateur du Nord n’est pas des plus optimistes sur la réussite d’une réforme qui devait, à l’origine, être bouclée avant l’été. Rien ne sera terminé avant 2019 maintenant, avec un texte qui n’arrivera pas au Sénat avant l’automne. « Cette réforme s’engage mal », croit Patrick Kanner, « on sent beaucoup d’improvisation ».

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Institutions : « La réforme s’engage mal » selon les sénateurs PS, qui font leurs propositions
4min

Politique

Budget : « Nous avons tout à fait matière à trouver le compromis », estime la ministre de l’Action et des Comptes publics

Adopté sans surprise par les sénateurs, le projet de loi de finances éveille malgré tout des crispations au sein de la Chambre haute, le chiffre du déficit avoisinant désormais les 5,3% du PIB, loin de la volonté de la majorité sénatoriale de le contenir à 4,7%. La pression s’accroit et se déporte désormais sur la commission mixte paritaire qui se tiendra les 19 et 20 décembre.

Le

Institutions : « La réforme s’engage mal » selon les sénateurs PS, qui font leurs propositions
2min

Politique

Déficit à 5,3 % : « Ce n’est pas la conséquence du vote du Sénat », assure Mathieu Darnaud

Le Sénat a adopté, sans surprise, le projet de loi de finances pour 2026 avec187 voix pour et 109 contre. Une trentaine de sénateurs LR et du groupe centriste se sont abstenus. Le vote est toutefois moins large que prévu, peut-être en raison du chiffrage du gouvernement d’un déficit public pour 2026 porté à 5,3 %, contre 4,7 % espéré dans la copie initiale. Le président du groupe LR du Sénat, Mathieu Darnaud rejette toute responsabilité et renvoie la balle aux députés.

Le

Institutions : « La réforme s’engage mal » selon les sénateurs PS, qui font leurs propositions
2min

Politique

Budget : pour le centriste Hervé Marseille, la commission mixte paritaire « ne sera pas facile »

Après son adoption au Sénat avec 187 voix pour, et 109 contre, le projet de loi de finances va pouvoir poursuivre son parcours législatif en commission mixte paritaire vendredi. Pendant deux jours, sept députés et sept sénateurs tenteront de parvenir à un texte de compromis, pour faire atterrir le budget avant le 31 décembre. La tâche s’annonce complexe, même pour les plus optimistes.

Le