Intégrer un pays en guerre dans l’Union « c’est étendre le conflit à toute l’Europe », redoute cet eurodéputé belge

Intégrer un pays en guerre dans l’Union « c’est étendre le conflit à toute l’Europe », redoute cet eurodéputé belge

Faut-il revoir la procédure d’élargissement de l’Union pour accueillir en urgence l’Ukraine au sein de l’Europe comme elle le réclame ? Ou proposer une adhésion rapide à une « communauté politique européenne » moins inclusive ? Cette semaine « Ici l’Europe » ouvre le débat sur l’opportunité et les risques d’élargir le club européen en temps de guerre.
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Par Public Sénat

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La question sensible de l’élargissement de l’Union est revenue sur le devant de la scène avec la guerre en Ukraine. Le 28 février dernier, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, demandait à l’Union européenne « une adhésion immédiate, dans le cadre d’une procédure spéciale accélérée », alors qu’il se défend contre une invasion russe. Cette semaine, le chancelier allemand Olaf Scholz, s’est prononcé défavorablement à cette demande. Un avis partagé par l’eurodéputé belge socialiste, Marc Tarabella. « Je suis étonné de cet empressement. L’Ukraine vit une situation dramatique et on est très solidaires. Mais dire qu’on va faire une procédure express pour faire rentrer l’Ukraine, je ne suis pas d’accord, clairement. Pourquoi ? Parce qu’on ne rentre pas comme ça dans l’UE, parce qu’il y a un coup de cœur, une urgence. »

Intégrer l’Ukraine ? « Nous étendons la guerre à toute l’UE »

L’ancien ministre belge craint notamment une escalade incontrôlée dans la guerre. « Aujourd’hui c’est la guerre. Alors, accélérer le processus, non, on ne va tout de même pas intégrer dans l’UE un pays qui est en guerre. Il faut être clair aussi. Sinon, nous étendons la guerre à toute l’Union européenne. »

Une stratégie pour le futur de l’UE

Pourtant à l’est de l’Europe, mais pas seulement, nombreux sont ceux qui plaident en faveur d’un élargissement du club européen. C’est le cas de Sophia In’t Veld. « Je suis plutôt favorable à un élargissement, et pas uniquement à l’adhésion de l’Ukraine. Je crois qu’il nous faut une stratégie pour le futur de l’Union et j’entends bien l’argument que l’Union n’est pas prête, mais j’entends cet argument depuis des décennies. A un moment donné il faut choisir. » La députée européenne néerlandaise (Renew) estime que les procédures d’adhésions sont trop longues et découragent les candidats et les peuples. Elle milite pour une Europe ouverte et accueillante, qui s’assume, afin notamment de ne pas laisser les puissances comme la Chine et la Russie gagner en influence à nos portes. « Je crois qu’en ce moment le sujet, ce n’est pas que la guerre en Ukraine, c’est le changement de l’équilibre géographique au monde. Donc, moi je me demande est-ce que l’UE d’ici 20 ans, 25 ans, veut être exactement comme aujourd’hui ? Je ne le crois pas. Parce que dans ce monde qui change tout le temps, moi je préfère avoir une Union qui est grande et forte. »

Sophia in’T Veld n’est pas opposée à la proposition d’Emmanuel Macron de créer une communauté politique européenne, qui pourrait être une « antichambre » de l’Union européenne pour les pays candidats.

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