Interdiction de la fessée: « On n’éduque pas par la peur » dit Buzyn
La ministre de la Santé Agnès Buzyn a affirmé jeudi devant l'Assemblée qu'il n'y avait "pas de violences acceptables" et qu'il...

Interdiction de la fessée: « On n’éduque pas par la peur » dit Buzyn

La ministre de la Santé Agnès Buzyn a affirmé jeudi devant l'Assemblée qu'il n'y avait "pas de violences acceptables" et qu'il...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

La ministre de la Santé Agnès Buzyn a affirmé jeudi devant l'Assemblée qu'il n'y avait "pas de violences acceptables" et qu'il était "plus que temps" de légiférer pour interdire les "violences éducatives ordinaires" car "on n'éduque pas par la peur".

"La violence prétendument éducative, exercée sur des êtres fragiles, vulnérables, cette violence a des conséquences désastreuses sur le développement de l’enfant. On n’éduque pas par la peur", a affirmé Mme Buzyn, à l'ouverture tardive des débats sur une proposition de loi MoDem qui vise à interdire les "violences éducatives ordinaires", telles que les fessées ou gifles.

"Bien sûr c'est le rôle premier des parents", a-t-elle admis, alors que certains à droite et à l'extrême droite dénoncent une "ingérence" dans la vie des familles, mais "il n’y a pas de violences acceptables, et l’Etat a aussi pour mission de protéger la dignité et l’intégrité des enfants".

Sans sanctions pénales nouvelles, le texte examiné en première lecture est de portée largement symbolique. Il entend notamment inscrire dans le Code civil, à l'article lu lors des mariages, que "les titulaires de l'autorité parentale l'exercent sans violence".

Reconnaissant que les débats sur de tels sujets sont "rarement apaisés", la ministre a rappelé que "les violences commises dans le cadre familial sont, évidemment, déjà réprimées" au pénal, mais a fait valoir que "la France ne répond pas aux obligations internationales qui visent à intégrer ces dispositions dans le Code civil".

"J’entends déjà la question des plus cyniques (...): +qu’est-ce que cela va changer ?+", a lancé Mme Buzyn.

Selon la ministre, une telle loi permettra "de rompre avec l'appréciation parfois souple de la jurisprudence" d'un "droit de correction". "Notre ambition n’est donc pas exclusivement symbolique", a-t-elle insisté.

Mme Buzyn a également rappelé qu'elle présenterait "dans les prochains mois une feuille de route puis une stratégie globale relative à la protection des enfants", observant que la "très grande majorité" des violences ont lieu "dans un contexte familial".

Evoquant des "chiffres révoltants", elle a souligné qu'en 2017 "47.745 mineurs ont été victimes de violences, de mauvais traitements et d’abandon" et qu'"entre 2012 et 2016, 363 décès d’enfants ont été recensés, soit une sinistre moyenne de 72 enfants morts par an".

"La violence naît aussi d’une certaine acceptation, d’une certaine tolérance", a-t-elle poursuivi. "Il suffit d’ailleurs d’observer la légèreté de ton, privilégiée par certains, pour vanter, presque par nostalgie, les vertus du châtiment corporel".

Partager cet article

Dans la même thématique

Interdiction de la fessée: « On n’éduque pas par la peur » dit Buzyn
3min

Politique

Industrie : « Il y a une logique presque stratégique de la part de la Chine de vouloir attaquer des pans entiers de notre économie », prévient Sébastien Martin 

Invité de la matinale de Public Sénat, le ministre de l’Industrie, Sébastien Martin alerte sur la menace que fait peser la Chine sur l’industrie française. Le ministre plaide notamment pour un renforcement de la protection des entreprises européennes afin de développer les filières industrielles.

Le

SIPA_01221444_000001
4min

Politique

Otages français en Iran : Cécile Kohler et Jacques Paris sont sortis de prison, mais « ils ne sont pas libres », précise l'avocate des familles

Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus depuis mai 2022 en Iran suite à des accusations d’espionnage, « sont sortis de la prison d'Evin et sont en route pour l'ambassade de France à Téhéran », a annoncé Emmanuel Macron sur X. Les avocats des familles précisent qu'ils ne sont pas libres et toujours empêchés de regagner la France

Le

Paris : session of questions to the government at the Senate
10min

Politique

« Vexations », échanges « pas fluides », négos avec le PS : pourquoi la relation entre le Sénat et le gouvernement Lecornu s’est détériorée

Depuis « un mauvais départ », le courant passe mal entre la majorité LR-centriste du Sénat et le gouvernement. Discussions avec le PS au détriment des LR, députés invités à Matignon sans les sénateurs, qui aimeraient « être dans la boucle »… Les causes de fâcheries se multiplient. Pour tenter de retisser des liens dégradés, Sébastien Lecornu invite les présidents de groupe du Sénat à Matignon ce mercredi, avant de se rendre en conférence des présidents.

Le