Interview présidentielle : « il faut respecter la fonction de chef de l’Etat » estime Kanner

Interview présidentielle : « il faut respecter la fonction de chef de l’Etat » estime Kanner

A droite, comme à gauche, les sénateurs ont critiqué les deux intervieweurs d’Emmanuel Macron. Les Communistes, eux, sont ravis de l’exercice.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

L’interview du président de la République, dimanche soir, fait grincer des dents chez les parlementaires. Au Sénat, peu d’entre eux ont apprécié les échanges pugnaces entre Emmanuel Macron et les deux journalistes Edwy Plenel et Jean-Jacques Bourdin. Ces derniers ont ainsi fait fi du protocole en oubliant leur cravate et en évitant de s’adresser au chef d’Etat par son titre. « Je n’ai pas aimé la manière dont le président de la République, le chef de l’Etat, a été interrogé. Pour ne pas dire malmené » tranche ainsi le patron des sénateurs socialistes, Patrick Kanner. « Il ne faut jamais que la forme l’emporte sur le fond. Il faut respecter les journalistes, il faut aussi respecter la fonction de chef de l’Etat, même si on n’est pas en accord total avec lui. Il ne faut pas abaisser la fonction présidentielle. »

Même tonalité chez les Républicains. « Je me demande ce que les Français auront pu retenir » critique le président des sénateur Républicains Bruno Retailleau.

Interview présidentielle : « Je me demande ce que les Français auront pu retenir »
00:29

De son côté, le sénateur LR Philippe Dallier s’est montré féroce, enchainant les tweets acerbes contre les deux journalistes.

 Les sénateurs centristes ont aussi applaudi la prestation du président de la République, face à ses contradicteurs. « J’ai trouvé que le président de la République était bon, clair, pugnace » explique le sénateur Jean-Marie Bockel.  « J’ai trouvé que ses intervieweurs n’étaient pas au niveau, pas à la hauteur. Ils ne connaissaient pas les dossiers de fond. De ce point de vue, c’était par moment frustrant. »  

Interview présidentielle : "les intervieweurs n’étaient pas au niveau"
00:56

Pour autant, certains sénateurs de gauche se montrent plus enthousiastes envers Edwy Plenel et Jean-Jacques Bourdin. « Deux journalistes osant poser les vraies questions auront suffi à faire exploser l'arrogance et la condescendance sans limite de l'interviewé. Arrogance du pouvoir, misère du pouvoir. Consternant, » a tweeté la sénatrice écologiste Esther Benbassa, pendant le débat. Un avis que partage le sénateur communiste du Nord, Eric Bocquet. « J’ai passé un très bon moment » s’est-il réjoui. « On a eu des questions auxquelles on n’avait jamais eu droit auparavant : l’évasion fiscale, le verrou de Bercy, le CICE… C’est la fin du journalisme de complaisance. Cette fois, on a eu une vraie confrontation, je trouve ça sain. » Pierre Laurent a tenu des propos similaire sur les réseaux sociaux.

Rendez-vous dans un an pour une nouvelle interview qui s’annonce aussi animée que la première.

 

Dans la même thématique

Interview présidentielle : « il faut respecter la fonction de chef de l’Etat » estime Kanner
6min

Politique

Agences de l’état : Laurent Marcangeli ne veut pas fixer d’objectif chiffré pour éviter la « formation d’anticorps »

Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.

Le

Interview présidentielle : « il faut respecter la fonction de chef de l’Etat » estime Kanner
7min

Politique

Présidence des LR : Laurent Wauquiez cible le « en même temps » de Bruno Retailleau

A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.

Le