Investiture LREM à Paris: les candidats à cinq jours de la désignation

Investiture LREM à Paris: les candidats à cinq jours de la désignation

Quel candidat de La République en Marche à Paris? La décision est attendue, en principe, mercredi. Mais ce qui s'annonçait être une formalité...
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Par Paul AUBRIAT

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Quel candidat de La République en Marche à Paris? La décision est attendue, en principe, mercredi. Mais ce qui s'annonçait être une formalité pour Benjamin Griveaux est plus délicat depuis la montée en puissance de Cédric Villani, passé du statut d'outsider à celui de challenger, avec des ralliements successifs.

- Griveaux, le favori contesté -

Cofondateur d'En marche, ancien porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, 41 ans, est réputé favori.

Celui qui n'a jamais caché ses intentions dans la capitale peut se targuer de nombreux atouts: un soutien massif des cadres et élus LREM parisiens, notamment les députés, ainsi que celui de plusieurs membres du gouvernement, Marlène Schiappa et Gabriel Attal en tête.

Le Strauss-Kahnien, diplômé de Sciences-Po et HEC, est en outre un ancien de la bande, avec Stanislas Guerini, Ismaël Emilien ou Cédric O, qui a porté Emmanuel Macron au pouvoir.

Mais son passage au porte-parolat du gouvernement, de novembre 2017 à mars 2019, a écorné son image, jugée "arrogante". Si ses amis le décrivent à la fois "intelligent, malin" mais aussi "hyper cash" et doté "d'une vraie confiance face à l'adversité", "il est dévoré par l'ambition", cingle un socialiste qui lui fut proche. "Il a beaucoup d'ennemis, pas forcément à tort", tranche un autre.

Sur le fond, M. Griveaux, à l'instar de ses concurrents de LREM et de son adversaire principale, la maire sortante PS Anne Hidalgo, entend mettre l'accent sur l'écologie: il propose la mise en place d'un conseil écologique comprenant des citoyens tirés au sort et propose d'organiser un "référendum local" sur le devenir du boulevard périphérique.

- Villani, l'empêcheur de tourner en rond -

Cédric Villani lors d'un meeting, le 4 juillet 2019 à Paris
Cédric Villani lors d'un meeting, le 4 juillet 2019 à Paris
AFP

Soutien d'Anne Hidalgo en 2014, élu député La République en marche en 2017, le mathématicien Cédric Villani avait suscité la circonspection - voire la condescendance - lorsqu'il avait annoncé sa candidature dans la capitale.

Mais, à l'apparence originale - lavallière et broche araignée - parfois raillée, M. Villani a opposé un sens politique reconnu et une méthode guidée par "la rigueur", dont il estime qu'elle a manqué à Mme Hidalgo dans sa gouvernance.

Le médaillé Fields, équivalent du Nobel de mathématique, il est par ailleurs porté par des sondages flatteurs : 25% d'intentions de vote au premier tour, en tête devant la socialiste sortante, selon une récente étude, soit le même score que Benjamin Griveaux.

Jeudi, lors d'un meeting aux airs de démonstration de force, il a entendu aligner ses soutiens: à défaut de ministres, au moins une dizaine de députés et de nombreuses personnalités de la société civile portent sa candidature, tels le politologue Gilles Kepel, le physicien Étienne Klein, l'économiste Philippe Aghion, l'éditrice Odile Jacob ou l'ex-journaliste Jean-Marie Cavada.

Et après le ralliement surprise de Mounir Mahjoubi, Cédric Villani, qui espère toujours que la décision sera reportée a bénéficié samedi d'un nouveau soutien : Anne Lebreton, jusqu'alors candidate, a annoncé son ralliement dans une tribune au JDD, plaidant que pour diriger la ville "il faut être une personnalité atypique à l’image de Paris".

Le mathématicien âgé de 46 ans a pris soin de tendre la main à de nombreux élus parisiens: les socialistes François Vauglin et Myriam El Khomri, l'ex-cheffe de file de la droite parisienne Florence Berthout, Delphine Burkli, proche d'Édouard Philippe, ou le candidat déclaré à la mairie Pierre-Yves Bournazel, membre du parti pro-Macron Agir.

Son programme: "Je veux être le premier maire écologiste de Paris", avec notamment la création d'un poste de "conseiller écologique en chef".

- Hugues Renson... et les autres -

Ancien conseiller de Jacques Chirac, le député Hugues Renson est également sur les rangs. "Une bonne candidature, mais partie trop tard", déplorent aujourd'hui plusieurs macronistes.

Antonio Duarte, passé par le MoDem et le parti de centre gauche UDE, est également candidat.

En dehors de LREM, les candidatures de Pierre-Yves Bournazel et Gaspard Gantzer sont aussi particulièrement observées. Si certains espèrent qu'ils se rallieront immédiatement à celui désigné par la CNI, d'autres macronistes mettent en garde contre ces initiatives individuelles qui, si elles prospéraient, obligeraient le cas échéant à des négociations entre les deux tours.

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