Iran: Fabius dénonce une décision « gravissime » pour la sécurité internationale
L'ex-ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a jugé mercredi que la décision "unilatérale" de Donald Trump de se retirer...

Iran: Fabius dénonce une décision « gravissime » pour la sécurité internationale

L'ex-ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a jugé mercredi que la décision "unilatérale" de Donald Trump de se retirer...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

L'ex-ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a jugé mercredi que la décision "unilatérale" de Donald Trump de se retirer de l'accord sur le nucléaire iranien était "gravissime" pour la stabilité du Moyen-Orient et la crédibilité des accords internationaux à venir.

Pour Laurent Fabius, qui avait négocié l'accord de juillet 2015 au nom de la France, cette décision est "un coup grave porté à la sécurité internationale", a-t-il dit sur RTL.

Elle est "grave, et même gravissime, car même si pour le moment la réaction du président Rohani a été modérée", et que "juridiquement l'accord continue d'exister", la question de savoir "si les Iraniens vont respecter les engagements qu'ils ont pris dans les circonstances nouvelles" est posée.

Il y a "derrière la possibilité de tensions aggravées au Moyen-Orient", a-t-il ajouté, et, "plus largement encore, c'est toute la crédibilité des accords internationaux qui est en cause": "si un accord entériné par les Nations unies unanimes, et qui a été respecté - l'AIEA en témoigne -, est mis en cause unilatéralement par un pays comme les Etats-Unis, à quoi alors est-ce qu'on peut croire ?", a-t-il interrogé.

En particulier, alors qu'"on cherche à dénucléariser la Corée du Nord", la décision américaine offre selon lui "un argument en or massif": "lorsque la question des signatures va être posée, (...) est-ce que les Coréens du Nord ne vont pas dire +comment signer avec un pays qui lui-même n'a pas respecté un accord international entériné et respecté?+", a-t-il souligné.

Interrogé sur un risque de guerre, il a souligné qu'"il y a beaucoup de scénarios possibles" mais en a évoqué "deux extrêmes".

Dans un scénario "optimiste", "l'Iran reste dans son engagement de ne pas avoir de bombe atomique, l'Europe, la Chine, les Russes, font le nécessaire pour que, en ce qui les concerne, les sanctions ne soient pas rétablies (...) et qu'on continue comme ça en essayant d'atténuer les tensions jusqu'au moment où, peut-être, les Américains, avec un président différent, reviendront sur leur position".

Dans un scénario "noir", l'Iran sortirait de son engagement, provoquant "du même coup une réaction dans d'autres pays de la région - Arabie saoudite, peut-être l'Egypte, la Turquie" - qui souhaiteraient alors "se doter de la bombe", ce qui alimenterait "des tensions accrues" et "finalement une déstabilisation générale" avec, "au plus noir", "une possibilité de conflit direct entre l'Iran et les Etats-Unis".

Interrogé pour savoir si la décision américaine constituait un échec pour la diplomatie française, l'ancien ministre a dit ne pas vouloir "du tout se situer sur ce terrain là car (il n'a) pas à porter de jugement politique".

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01129335_000011
6min

Politique

ZFE, ZAN : les sénateurs LR demandent « à être pris au sérieux » sur l’écologie

A l’Assemblée, « le socle commun » se fracture autour du projet de loi de simplification adopté de justesse cet après-midi. Après la suppression des zones à faibles émissions (ZFE) obtenue par LR et le RN, les députés macronistes avaient annoncé qu’ils ne voteraient pas le texte. Au Sénat, la majorité LR dénonce la méthode du gouvernement en matière de transition écologique qui consiste, selon eux, à rajouter « encore plus de contraintes » aux Français.

Le

Francois Fillon tribute to Joel Le Theule, December 11, 2022
2min

Politique

Affaire des emplois fictifs : François Fillon condamné en appel à quatre ans de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité

La cour d’appel de Paris a revu sa condamnation à la baisse. Après l’avoir condamné en mai 2022 à quatre ans de prison dont un an ferme dans l’affaire des emplois fictifs de son épouse, la Cour de cassation avait estimé que la peine de prison ferme à l’encontre de François Fillon n’était pas suffisamment motivée. Ce mardi, la peine de prison ferme a été soustraite.

Le