Irma: la polémique monte, le gouvernement affirme avoir été « à la hauteur »
Les critiques de l'opposition sur la gestion en amont du passage d'Irma se sont amplifiées dimanche, plusieurs voix réclamant une...

Irma: la polémique monte, le gouvernement affirme avoir été « à la hauteur »

Les critiques de l'opposition sur la gestion en amont du passage d'Irma se sont amplifiées dimanche, plusieurs voix réclamant une...
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Les critiques de l'opposition sur la gestion en amont du passage d'Irma se sont amplifiées dimanche, plusieurs voix réclamant une commission d'enquête parlementaire, alors que le gouvernement, qui multiplie les réunions de crise, affirme que l'Etat a été "à la hauteur".

Chef de file des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon a proposé "une commission d'enquête parlementaire pour savoir si l'on a prépositionné des forces militaires et civiles en nombre suffisant", et "plus de solidarité" internationale dans les zones confrontées aux ouragans, lors de l'émission Dimanche en politique sur France 3.

Une proposition similaire a été formulée au même moment au Grand Jury LCI/RTL/Le Figaro par le député LR Éric Ciotti. Il a aussi reproché "un défaut d'anticipation" et "une défaillance de l’État à Saint-Martin et Saint-Barthélemy", se disant "extrêmement choqué par les images de pillage".

Membre du même parti, Valérie Pécresse qui lançait dimanche son mouvement Libres! a appelé de son côté à une minute de silence pour les victimes, mais a expliqué sur BFMTV qu'elle se refusait à "polémiquer".

Le Parti socialiste a, lui, plaidé pour une "autorité en charge de la reconstruction" qui serait aussi chargée de "l'installation de dispositifs de prévention mieux adaptés, car il faudra tirer toutes les leçons de cette catastrophe".

L'ouragan Irma, qui s'est abattu mardi sur les Antilles, a fait au moins dix morts et sept disparus dans les îles françaises de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, selon un dernier bilan provisoire.

Un début de polémique politique est né après que la présidente du FN, Marine Le Pen, a dénoncé samedi un gouvernement n'ayant "rien anticipé", des moyens "tout à fait insuffisants", et des insulaires "obligés d'organiser leur propre défense".

- L'Etat "à la hauteur" -

Après une réunion de crise samedi soir, à l'issue de laquelle le Premier ministre Edouard Philippe a garanti "la mobilisation totale" de l'Etat et annoncé des renforts supplémentaires, l'Elysée a annoncé une nouvelle réunion dimanche entre le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb et Emmanuel Macron pour faire le point sur la situation.

Depuis Saint-Martin, la ministre des Outre-mer a martelé que l'Etat "a été à la hauteur". "Jamais je ne laisserai dire que les services de l'Etat, que les services de la collectivité territoriale n'auraient pas été à la hauteur. (...) Chacun ici a fait tout ce qu'il avait à faire", a martelé Annick Girardin.

Le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, avait auparavant soutenu lors du Grand Rendez-vous Europe1/Les Echos/CNews qu'"évidemment nous savions depuis quelques jours que le risque était extrêmement élevé".

"Evidemment nous avions mis des militaires, des services de soins, de santé en mobilisation en Guadeloupe, parce qu'il aurait été inopportun de les localiser sur le site à risque", a-t-il ajouté.

"Plus de 1.000 personnes sont immédiatement intervenues sur site", a encore souligné le porte-parole, vantant "un service de sécurité civile en France d'un niveau exceptionnel".

Samedi soir, Emmanuel Macron avait mis en avant sur Twitter le "doublement" des effectifs militaires et de police pour "renforcer rapidement la sécurité des sinistrés".

"Pourquoi toutes ces mesures n'ont-elles pas été prises avant?", a demandé dimanche le député FN Gilbert Collard, considérant que "le gouvernement avait à peu près cinq jours pour se préparer" avant l'arrivée d'Irma.

Les secours, militaires et forces de l'ordre dépêchés sur l'île atteindront le nombre de 2.000 effectifs d'ici dimanche soir, a annoncé Mme Girardin.

L'ex-Premier ministre de Jacques Chirac, Dominique de Villepin, soutien d'Emmanuel Macron, a jugé sur BFMTV que l'heure n'était pas à la polémique car "nous sommes dans l'urgence absolue". Au-delà, il faudra "réfléchir à des solutions nouvelles" prenant en compte "ces nouvelles menaces", a-t-il dit, évoquant "le pré-positionnement de forces avant la période cyclonique dans ces régions" ou "la mutualisation des forces avec les pays voisins".

Partager cet article

Dans la même thématique

Capture
5min

Politique

Un accord de libre-échange entre la Chine et l'Union européenne serait "extrêmement dangereux" pour cette eurodéputée

Scandale Shein, restrictions sur les terres rares, déferlement d'exportations sur le Continent : ces dernières semaines ont fourni aux européens de nombreux motifs d'inquiétude dans leur relation avec Pékin. Alors que Donald Trump a scellé un accord d'un an avec le président Xi Jin Ping, l'UE semble sur le banc de touche. Un sursaut est-il possible ? Ou bien sommes-nous condamnés à rester à la remorque de la Chine ? Débat dans "Ici l'Europe" avec les eurodéputés Sandro Gozi (Renew, France) et Estelle Ceulemans (S&D, Belgique).

Le

Photo Cazeneuve
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015, le récit de Bernard Cazeneuve : « Très vite, on a conscience que nous sommes confrontés à une attaque de grande ampleur »

ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.

Le

Irma: la polémique monte, le gouvernement affirme avoir été « à la hauteur »
3min

Politique

« Il n’y a aucune délinquance dans les écoles de musique », affirme le chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus

Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.

Le

Paris: Senate pension debat
6min

Politique

Retraites : la gauche du Sénat désunie sur la suspension de la réforme

A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.

Le