Irma: Macron défend l’action de son gouvernement à St-Martin dévastée

Irma: Macron défend l’action de son gouvernement à St-Martin dévastée

Venu au chevet de l'île de Saint-Martin dévastée par l'ouragan Irma, Emmanuel Macron, interpellé par certains sinistrés, a...
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Par Jérôme RIVET, Romain FONSEGRIVES, avec Cécile AZZARO à Paris

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Venu au chevet de l'île de Saint-Martin dévastée par l'ouragan Irma, Emmanuel Macron, interpellé par certains sinistrés, a défendu l'action de l'Etat et promis une reconstruction exemplaire, avec pour priorité le "retour à la vie normale".

Le chef de l'Etat devait passer la nuit dans l'ile, avant de se rendre à Saint-Barthélemy, elle aussi ravagée, mercredi matin, puis rencontrer des blessés au CHU de Guadeloupe.

Emmanuel Macron, qui a atterri dans la matinée à Saint-Martin, a dit être venu "pour rassurer, consoler et entendre la colère" des habitants, encore palpable, près d'une semaine après l'ouragan.

"Pourquoi êtes-vous venus?", lui a demandé, énervée, une jeune femme. "Nous sommes là depuis 06H00 du matin et on attend toujours, sous le cagnard", s'est indignée une autre, près de l'aéroport, espérant enfin, comme beaucoup d'habitants rejoindre la Guadeloupe et ensuite la métropole. Le chef de l'Etat a assuré que "tous ceux qui veulent partir pourront le faire".

"Le retour à la normale est la priorité absolue", avait-il affirmé à son arrivée un peu plus tôt à Pointe-à-Pitre. "Saint-Martin renaîtra, je m'y engage", a-t-il dit. Accompagné des ministres des Outre-mer, de l'Education, et de la Santé, il a fait état d'un bilan revu à la hausse de "onze morts" et "plusieurs blessés et disparus" après le passage d'Irma.

Défendant l'action du gouvernement, critiquée par une partie de l'opposition et des habitants, M. Macron a dit que l'exécutif "a répondu dès que l'information a été donnée, donc plusieurs jours avant, et constamment tout au long de cette crise". Il s'est dit "favorable" à une commission d'enquête parlementaire pour juger l'action du gouvernement, "mais au bon moment".

"Nos élus locaux ne font pas le boulot. On n'était pas comme ça après Luis (ouragan de 1995), c'est lamentable", a souligné à l'AFP Nicaise Jasaron, 32 ans, à Quartier d'Orléans, quartier déshérité de l'est de l'île. "Une semaine après l'ouragan, on nous donne une bouteille d'eau, c'est avec ça qu'on va se laver", a-t-elle déploré.

En matière de sécurité, le chef de l'Etat a condamné des "débordements inacceptables" après la catastrophe et annoncé un "retour à l'ordre public". "La justice a repris pied", a aussi assuré à l'AFP Samuel Finielz, le procureur de la République de Basse-Terre (Guadeloupe) dont dépend la collectivité.

Le chef de l'Etat devait participer dans la soirée à une patrouille des forces de l'ordre.

- "Bousculer les normes" -

Emmanuel Macron a annoncé la reprise de la distribution d'eau potable sur le territoire "à partir du 20", mais en "quantité moins importante" qu'avant l'ouragan", et la reprise de l'électricité "d'ici la fin de semaine dans tous les points sensibles".

Concernant les écoles, le chef de l'Etat a souhaité que certaines ouvrent "dès la semaine prochaine, même pour quelques heures". Des "tentes gonflables" seront livrées pour assurer des cours. Il vise un retour à la normale "d'ici à la Toussaint".

Un délégué interministériel a été nommé pour assurer la coordination de la reconstruction. "Je bousculerai toutes les normes et toutes les procédures, pour que son travail se fasse dans les meilleurs délais", a déclaré M. Macron.

Les ponts aériens et maritimes ont repris pour évacuer les personnes les plus vulnérables et acheminer du fret et des vivres. Environ 85 tonnes de nourriture, un million de litres d'eau et 2,2 tonnes de médicaments ont déjà été acheminés.

Des distributions alimentaires ont eu lieu, parfois dans la douleur. "J'ai faim et j'ai soif", a lâché une femme enceinte en larmes, se jetant sur une bouteille et un paquet d'amandes à un point de ravitaillement d'urgence à Marigot, sous les yeux d'une journaliste de l'AFP.

Pour accélérer les évacuations, Airbus affrètera mercredi avec la Croix-Rouge un A350 de Paris vers Point-à-Pitre avec du matériel (station de purification eau, lampes solaires, groupes électrogènes, etc.), et rapatriera 200 sinistrés. Un vol supplémentaire d'Air France est aussi prévu jeudi.

Les vols commerciaux reprendront mercredi à l'aéroport de Saint-Barth, a annoncé la préfecture.

Irma a fait au moins onze morts et plusieurs disparus dans les îles françaises, quatre dans la partie néerlandaise, selon le dernier bilan. Au total, 27 personnes sont mortes dans les Caraïbes.

L'ouragan, rétrogradé en tempête tropicale par les météorologues américains, a fait deux victimes en Floride et dix à Cuba.

rfo-jri-caz-asa/frd/dar

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