Les ministres en charge de l’Économie et des Comptes publics se sont déclarés ouverts dimanche à la possibilité de taxer certains "produits ostentatoires", tels que les yachts ou les jets privés sans remise en cause de la réforme de l'impôt sur la fortune (ISF).
Invité du Grand Jury sur RTL/LCI/Le Figaro, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a soutenu l'idée d'une adaptation de la fiscalité existante mais souhaite éviter le risque d'"ouvrir la boîte de Pandore qui consisterait à fracasser les riches pour aider les pauvres".
"Un véhicule à grosse cylindrée, on peut durcir le malus sur la pollution. Je suis également prêt à envisager une nouvelle tranche pour la taxe de francisation, en fonction de la taille du bateau, avec deux limites: attention à la filière des voiliers et à une fiscalité trop lourde sur les yachts, risquée pour les ports" de la Côte d'Azur notamment, a détaillé Bruno Le Maire.
Pas question en revanche de revoir la réforme prévue de l'ISF qui ne concernera plus que le patrimoine immobilier et exonèrera les valeurs mobilières (actions et obligations, fonds d'investissement).
"Il s'agissait d'une des promesses de campagne d'Emmanuel Macron, l'ISF est un épouvantail pour ceux qui veulent créer des richesses et investir en France. Je suis opposé à toute création d'une nouvelle taxe qui viendrait compléter l'ISF (recentré, ndlr) sur l'immobilier", a expliqué M. Le Maire.
Le ministre a rappelé la volonté du gouvernement de mettre en place "une politique fiscale stable, juste et qui finance l'investissement".
- Les produits ostentatoires -
Également interrogé sur le sujet, le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, s'est déclaré, sur BFM TV, "favorable" à la mise en place d'une taxation de ces "produits ostentatoires".
Le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, le 28 septembre 2017 à Paris
AFP/Archives
"Ce qui est productif pour l'économie ne sera pas surtaxé, et ce qui est une valeur immobilière ne sera pas plus taxé, simplement comme avant. Je suis favorable à la taxation des produits ostentatoires", a déclaré M. Darmanin.
"S'il y a, ici ou là, de la part de la majorité parlementaire, des volontés de correction, et notamment sur les signes ostentatoires de richesse, à condition que ce ne soit pas la (foire) farfouille aux idées les plus farfelues, personnellement j'y suis favorable", a ajouté le ministre des Comptes publics.
Des positions rejointes par le président de l'Assemblée nationale, François de Rugy, qui a estimé, sur France 3, avoir "toujours été pour l'intégration des oeuvres d'art dans l'ISF", mesure qu'il estime également "logique" pour "les yachts de luxe".
Le projet de budget 2018 prévoit de transformer l'ISF, qui touche aujourd'hui 351.000 foyers, en "impôt sur la fortune immobilière" (IFI), de façon à exempter de taxes les valeurs mobilières et les placements (actions, assurance-vie...).
Cette mesure, censée stimuler l'activité en encourageant les contribuables les plus aisés à investir dans "l'économie réelle", devrait entraîner un manque à gagner de près de 3,2 milliards d'euros pour l'État.
Cette réforme suscite de nombreuses critiques, notamment au sein de la gauche, qui a dénoncé un "cadeau" fiscal pour les ménages les plus fortunés, sans garantie sur les retombées économiques du nouveau dispositif.
Alors que la France rend hommage aux victimes des attentats de Paris de 2015, le ministre de l’Intérieur a appelé les préfets à « renforcer les mesures de vigilance ». Le procureur national antiterroriste (Pnat) Olivier Christen, indique même que la menace terroriste, jihadiste, d’ultradroite ou émanant d’Etats étrangers « s’accroît ».
Dix ans après le traumatisme des attentats du 13 novembre 2015, le cadre juridique permettant la prévention et la répression d’actes terroristes a largement évolué. Après les attaques du Bataclan, des terrasses parisiennes et du Stade de France ayant fait 131 morts et plus de 400 blessés, la France avait basculé dans l’état d’urgence, un régime juridique d’exception qui a influencé les évolutions législatives.
A l’approche de l’examen du budget, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez était auditionné par commission des lois du Sénat a présenté des crédits en hausse pour la mission sécurité et immigration de son ministère. Il en a profité pour confirmer que l’objectif 3 000 places en des centres de rétention administrative, initialement prévu pour 2027, ne sera pas tenu, comme l’avait révélé un rapport du Sénat.
Les sénateurs Bernard Jomier et Grégory Blanc (Place Publique) ont déposé un amendement au projet de loi de finances 2026, visant à élargir la liberté des légataires dans la transmission de leur patrimoine, pour favoriser les donations aux causes d’intérêt général. De quoi permettre un débat « le plus large possible » selon les élus, dans une séquence budgétaire intense.
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94ème Congrès des Départements de France - Table ronde : le département, aménageur du territoire
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