Devant la commission d’enquête du Sénat, Jean-Yves Le Drian explique : « À partir du moment, où j’ai eu la conviction que l’intéressé avait utilisé son passeport diplomatique pour se rendre à l’étranger, j’ai estimé qu’il était dans une situation illégale et j’ai saisi le procureur. J’ai eu cette conviction par le voyage au Tchad. C’est-à-dire le 24 décembre » explique-t-il.
Jean-Yves Le Drian indique avoir appris par la presse le voyage au Tchad d’Alexandre Benalla qui s’est déroulé début décembre mais est sortie dans la presse le 24 décembre. « Le chiffre d'une vingtaine de voyages que vous évoquez me paraît tout à fait plausible. Que l’ensemble de ces voyages ait été effectué par l’utilisation d’un des deux passeports diplomatiques me paraît plausible » poursuit le ministre.
En effet, Jean-Yves Le Drian révèle qu’après avoir eu l’information de ce voyage au Tchad, son ministère a contacté les autorités tchadiennes pour savoir si Alexandre Benalla avait utilisé un passeport diplomatique, ce qu’elles ont confirmé. « Par ailleurs, j’ai contacté un certain nombre de postes qui me paraissaient correspondre à des informations que je pouvais lire ici ou là ». Jean-Yves Le Drian fait référence aux propos tenus dans la presse par Philippe Hababou Solomon, un homme d'affaires franco israélien, devenu « le mentor » d’Alexandre Benalla. Philippe Hababou Solomon avait affirmé fin décembre : « si la France avait vraiment voulu l’empêcher de les utiliser (ses passeports diplomatiques), elle aurait très bien pu les désactiver. »
Le ministre des Affaires étrangères indique donc avoir eu la confirmation de la part des autorités tchadiennes mais aussi israéliennes qu’Alexandre Benalla avait utilisé un passeport diplomatique. « J’en déduis donc que sur l’ensemble des voyages qui ont été effectués, ils ont dû l’être avec le passeport diplomatique » conclut-il en citant le Maroc et les Bahamas.