Après la libération mercredi de Jacqueline Sauvage, condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari violent, à laquelle François Hollande a accordé une grâce totale, la presse salue jeudi "François le juste".
"Adieu le "Culbuto", voici "François le Juste", qui a bien fait d'user du droit de grâce qu'il voulait supprimer il y a dix ans !", se réjouit Bruno Mège de La Montagne. "Il est grand temps que la peur, dans ces affreuses affaires, (celles des violences conjugales, ndlr) soit aussi dans le camp du bourreau. La décision d'hier y contribue", poursuit-il.
Dans Le Parisien/Aujourd'hui en France, Jean-Marie Montali crie "Justice" dès le titre de son éditorial et donne son sentiment sur la grâce présidentielle : "la place de Jacqueline Sauvage n'était plus en prison".
Des personnes manifestent en faveur de la libération de Jacqueline Sauvage esplanade du Trocadéro à Paris le 10 décembre 2016
AFP/Archives
Pour Matthieu Verrier de La Voix du Nord, les deux refus des juges de libération conditionnelle de la presque septuagénaire au prétexte qu'elle ne saisirait pas "le sens de sa peine" ont "contraint" le président "de libérer lui-même Jacqueline Sauvage par une grâce totale".
"On ne peut que saluer ce geste d’humanité d’un président qui avait longtemps dénoncé ce droit comme étant le fait du prince", relève Yolande Baldeweck dans L’Alsace.
François Hollande avait d'abord accordé une grâce partielle à la femme battue, 47 ans sous les coups de son époux, lui permettant d'obtenir des juges une liberté conditionnelle, rappelle Philippe Marcacci de l'Est Républicain : "comme si sa conception du pouvoir lui imposait de laisser une chance à la justice de passer avant lui". Et de juger -à son tour- que cette grâce "désigne le bourreau et la victime", sans pour autant s'apparenter à "un droit de tuer".
- 'Enfin juste '-
Dans Le Midi Libre, Eric Marty fait chorus "l'accord de la grâce totale apparaît enfin juste".
"Sa libération agacera peut-être certains magistrats, mais ne troublera pas l’ordre publique", souligne Jean Levallois de La Presse de la Manche.
Manifestation pour réclamer la libération de Jacqueline Sauvage, le 10 décembre 2016 à Paris
AFP/Archives
Dans Le Journal de la Haute-Marne, Christophe Bonnefoy estime que cette libération "fait de Jacqueline Sauvage un symbole" et "oblige à considérer un fait de société qui chaque année fait des milliers de victimes. Et pas parmi ceux qui donnent les coups…"
Enfin, Xavier Brouet du Républicain Lorrain, note que les pétitions réclamant la libération de Mme Sauvage avaient recueilli quelque 800.000 signatures.
Présentée comme un symbole des femmes victimes de violences conjugales, Jacqueline Sauvage, 69 ans, dont le cas avait suscité une intense mobilisation, est sortie de prison mercredi peu avant 18H30 après avoir été graciée un peu plus tôt dans la journée par François Hollande, malgré deux décisions de justice opposées à sa libération.
Le nouveau Premier ministre a reçu le président des Républicains, Bruno Retailleau, ainsi que les deux présidents des groupes parlementaires LR, Laurent Wauquiez pour les députés, et Mathieu Darnaud pour les sénateurs. Une rencontre qui a essentiellement porté sur la définition d’une méthode de travail pour l’avenir.
Le premier ministre Sébastien Lecornu a entamé ce mercredi ses consultations par son parti, Renaissance. Des rencontres qui ne se limiteront pas aux formations politiques. « Il recevra tout le monde, tous les partis et les syndicats aussi », affirme le patron des sénateurs macronistes, François Patriat, après avoir été reçu à Matignon. Voulant « un socle commun solidaire », Sébastien Lecornu « a dit qu’il allait beaucoup parler avec la gauche ».
Le président du Rassemblement national se dit prêt à rencontrer le nouveau Premier ministre, dans le cadre du cycle de consultations organisé par Matignon avec les partis politiques. Il avertit néanmoins : sans « politique de rupture » par rapport à Michel Barnier et à François Bayrou, les députés du RN censureront le nouveau chef de gouvernement.
Comme lui a demandé Emmanuel Macron, le nouveau premier ministre a commencé une consultation des forces en présence au Parlement. Il commence dès ce mercredi avec des responsables du socle commun, reçus à Matignon.
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