Alors que la gauche cherche toujours à trouver un accord pour les législatives, le PS se déchire à propos des négociations avec LFI. Pour Jacques Attali, ancien conseiller de François Mitterrand de 1981 à 1991, le PS et les Verts ne doivent pas conclure d’accord avec les Insoumis mais tout recommencer, en interne, pour faire renaître leurs partis respectifs.
Jacques Attali : « Les socialistes payent le prix de leur paresse et de leur médiocrité »
Alors que la gauche cherche toujours à trouver un accord pour les législatives, le PS se déchire à propos des négociations avec LFI. Pour Jacques Attali, ancien conseiller de François Mitterrand de 1981 à 1991, le PS et les Verts ne doivent pas conclure d’accord avec les Insoumis mais tout recommencer, en interne, pour faire renaître leurs partis respectifs.
Par Klara Durand
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« Nous souhaitons parvenir à un accord de toute la gauche et des écologistes », indique, dans un premier temps, un message diffusé ce vendredi 29 avril d’Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, avant de préciser : « Pour y parvenir cela suppose une vraie logique partagée. Il faut rompre avec toute logique hégémonique et accepter la pluralité. À ce stade, nous n’en avons pas la garantie ». Un message publié en début d’après-midi alors que des élus du PS, comme la Présidente de la Région Occitanie Carole Delga et le maire de Montpellier Michaël Delafosse, ont critiqué une part des « compromissions » sur la ligne politique que le parti pourrait accepter dans les tractations en cours avec la France insoumise.
Une position partagée par Jacques Attali, écrivain, économiste et ancien conseiller de François Mitterrand, pour qui le PS doit : « Négocier avec beaucoup de fermeté et à la fin rompre », a-t-il expliqué sur le plateau de l’émission « Extra Local », avant d’ajouter : « On peut négocier et ne pas conclure pour rendre clair les points de désaccord absolument irréconciliables », les discussions autour des législatives étant pour l’essayiste une bonne façon de redessiner la ligne du PS par rapport aux autres partis de gauche et plus particulièrement les Insoumis, notamment sur la position à adopter sur l’Europe. Point majeur des dissensions internes au parti, certains refusant la stratégie de désobéissance aux traités Européens que propose LFI pour réformer l’Union Européenne.
« Une démission intellectuelle de la gauche de gouvernement »
Toutefois, Jacques Attali concède aux Insoumis d’avoir su constituer un programme : « Il aurait fallu qu’il y ait dans la gauche sociale-démocrate quelqu’un d’aussi talentueux que Jean-Luc Mélenchon, s’il y en avait un ça se saurait, il aurait fallu que le PS fasse le travail formidable qu’a fait La France Insoumise pour réfléchir et faire un programme », analyse-t-il, avant d’ajouter : « Les socialistes n’ont rien fait du tout, depuis 5 ans ils payent le prix de leur paresse et de leur médiocrité. Dès le désistement de François Hollande, il aurait fallu lancer des colloques, des tables rondes, des réflexions par thèmes. C’est une démission intellectuelle de la gauche de gouvernement ».
« Le PS et les Verts n’ont pas su incarner un programme »
Si Jacques Attali estime que la France n’est résolument pas un pays de droite au niveau des thèmes portés lors de cette campagne entre le pouvoir d’achat, l’écologie et la protection sociale, il insiste cependant sur les erreurs communes commises chez le PS et EELV : « Ils n’ont pas su créer un programme et, surtout, l’incarner ». Pour y remédier, ces partis doivent selon lui repartir à zéro : « il faut recommencer à la base, faire des colloques et des réflexions programmatiques, ils ont le temps, ils ont 5 ans devant eux », conclut-il.
Les groupes du socle commun du Sénat contribuent à la réflexion, en mettant sur la table quelques « pistes » d’économies pour un total de 25 milliards d’euros, dont une année blanche, même si le principe fait débat. Pour le centriste Hervé Marseille, il faut « toucher les grandes fortunes, car il faut des signaux », notamment envers le PS, qui veut plus de « justice fiscale ».
Pas de jaloux. Après la tribune de Bruno Retailleau, qui appelle à arrêter les subventions à l’éolien, la majorité sénatoriale LR et centriste va défendre un amendement visant à évaluer « l’impact financier de toutes les formes de production d’énergie », explique le corapporteur centriste Patrick Chauvet, qui ne veut pas « stigmatiser » les énergies renouvelables. L’objectif global de la PPL Gremillet reste cependant bien la relance du nucléaire.
Invité de la matinale de Public Sénat, le sénateur écologiste de Paris, Yannick Jadot, a fustigé les reculs du gouvernement en matière environnementale alors que le Parlement doit se prononcer aujourd’hui sur la loi Duplomb et sur la programmation énergétique.
Les parlementaires communistes sont sortis de leur entretien avec le ministre de l’Economie, Eric Lombard, comme ils y étaient entrés : sans espoir. « On nous a expliqué que ce serait comme ça et pas autrement », dénonce la présidente du groupe communiste du Sénat.