« Je n’ai pas le sentiment de ne pas être écouté », déclare Laurent Berger (CFDT)

« Je n’ai pas le sentiment de ne pas être écouté », déclare Laurent Berger (CFDT)

Le secrétaire général de la CFDT est revenu dans l’Épreuve de Vérité sur ses relations avec l’exécutif et sur la teneur du dialogue social dans ce quinquennat. Le responsable de la première confédération syndical de France indique ce jeudi que la réforme sur l’apprentissage « avance ».
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Invité de l’Épreuve de Vérité, sur Public Sénat, en partenariat avec l’AFP, Les Échos et Radio Classique, le secrétaire général de la CFDT ne demande ni à être un « partenaire privilégié », ni à ce que le gouvernement reprenne « toutes les idées de la CFDT ». Pour lui, les chantiers sociaux en cours « avancent ».

« Il faut que ce gouvernement réussisse »

Laurent Berger est revenu sur les premiers moments du dialogue social sous l’ère Macron. « Il y a une parfois une petit conception du pouvoir qui laisse penser qu’on pourrait se passer des corps intermédiaires », regrette le responsable syndical. « J’ai mis quelques alertes, en disant que tout ne se décidera pas d’en haut ».

Malgré ces rappels sur la méthode, le secrétaire général de la CFDT croit faire bouger les lignes. « Je n’ai pas le sentiment de pas être écouté », affirme-t-il. « Je suis de ceux qui pensent qu’il faut que ce gouvernement réussisse », précise-t-il, évoquant le « risque » de l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir.

« La CFDT ne se sent pas asphyxiée »

Pour la CFDT, les négociations s’empilent. Après les ordonnances cet été, le syndicat participe aux discussions sur la réforme de l’apprentissage, mais aussi de la formation professionnelle. Celles de l’assurance-chômage seront très concentrées, du 11 janvier au 15 février. Interrogé sur le rythme des consultations qui s’enchaînent, Laurent Berger répond que « la CFDT ne se sent pas asphyxiée ». « Cela fait longtemps que l’on travaille sur ces sujets-là, on a des propositions. »

« Je n’ai pas le sentiment de ne pas être écouté », déclare Laurent Berger (CFDT)
03:49

Sur la réforme de la formation professionnelle, « on avance plutôt bien », assure même Laurent Berger. Pour lui, il s’agit de donner des droits notamment aux salariés les plus éloignés de la formation continue (chômeurs, salariés des petites entreprises ou peu qualifiés) et d’assurer une certification « reconnue ».

Quant à la concertation sur la réforme de l’apprentissage, dont les régions se sont retirées ce jeudi, Laurent Berger indique que confier cette compétence entièrement aux branches professionnelles ne serait « pas une bonne chose ».

Les ordonnances basées « sur un vieux mythe »

Revenant sur la première action d’Emmanuel Macron – les ordonnances sur le dialogue social – Laurent Berger s’est montré sceptique sur les effets attendus en termes de créations d’emplois. Elles sont « basées sur un vieux mythe : pour embaucher plus facilement, il faut pouvoir licencier plus facilement. Je vous fiche mon billet que ça ne marchera pas. »

« La CFDT ne se sent pas asphyxiée », affirme Laurent Berger
00:54

Dans la même thématique

Nimes: CRS 8 deployed to combat drug trafficking in the Pissevin district
4min

Politique

Narcotrafic : comment fonctionne le statut de repenti en France ?

Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti a annoncé ce week-end une évolution du statut de repenti afin de lutter contre le « haut du spectre » du narcotrafic. Ce statut existe en France depuis la loi Perben de 2004, mais n’a été que très peu utilisé. Explications.

Le

« Je n’ai pas le sentiment de ne pas être écouté », déclare Laurent Berger (CFDT)
3min

Politique

Convocation de Mathilde Panot pour apologie du terrorisme : « Il y a une volonté de faire taire, de la part du pouvoir en place », s’insurge Manuel Bompard

Invité de la matinale de Public Sénat, le coordinateur de la France Insoumise est largement revenu sur les accusations qui touchent son parti. La cheffe de file des députés insoumis, Mathilde Panot doit être auditionnée, demain, pour apologie du terrorisme tandis que Jean-Luc Mélenchon est visé par une plainte du gouvernement pour injures publiques. 

Le

Paris: Marie Toussaint Les Ecologistes elections europeennes 2024
7min

Politique

Parole d’eurodéputé : « Le travail parlementaire au niveau européen n’a rien à voir avec ce qu’on fait en France », explique David Cormand

[SERIE] Le Parlement européen raconté par ses eurodéputés. Pour mieux comprendre le travail à Bruxelles et Strasbourg, la parole à ceux qui font vivre l’institution : les eurodéputés. L’écologiste David Cormand se souvient du « moment d’émotion » du Brexit, puis la « fierté », lors du vote du Pacte vert, où l’eurodéputé a eu le sentiment de « peser sur le réel ». « Si les Verts n’avaient pas été là, l’obsolescence prématurée n’aurait pas été interdite », illustre David Cormand.

Le