« Je n’engage pas un plan d’économies de l’Assemblée », tempère Thierry Solère

« Je n’engage pas un plan d’économies de l’Assemblée », tempère Thierry Solère

Le député constructif, l’un des trois questeurs, parle de rationnaliser les dépenses de l’Assemblée nationale. « On veut une Assemblée plus moderne et plus économe des deniers publics », insiste-t-il dans Parlement Hebdo.
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Les trois questeurs, ces députés qui tiennent les cordons de la bourse à l’Assemblée nationale, sont en pleine réflexion sur les réformes à réaliser au Parlement. Invité de Parlement Hebdo, sur LCP et Public Sénat, le député (Les Constructifs) Thierry Solère a expliqué sa philosophie.

« Je n’engage pas un plan d’économies de l’Assemblée nationale », met-il au point, en direction de ses collègues. Il n’est pas question pour lui de tailler dans les dépenses « sur le dos des députés », mais plutôt de « changer des dépenses qui n’ont plus lieu d’être ». Comme de mettre fin à des avantages dont bénéficient des anciens présidents de l’Assemblée ou des ex-députés.

Le budget alloué aux collaborateurs des députés est « bas », selon Thierry Solère

Alors que le président François de Rugy a déjà engagé plusieurs réformes, comme l’alignement des retraites ou des indemnités chômage des députés sur le privé, Thierry Solère et certains de ses collègues entendent aller plus loin et « redéployer » de deux manières les économies. « On veut une Assemblée plus moderne et plus économe des deniers publics », résume-t-il.

« On veut une Assemblée plus moderne et plus économe des deniers publics » (Thierry Solère)
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Le député des Hauts-de-Seine entend ainsi « diminuer le budget de l’Assemblée pour participer à la diminution de la dépense publique » mais aussi « améliorer le statut des parlementaires ».

Il pense notamment à revaloriser l’enveloppe pour rétribuer des assistants parlementaires. « Elle est vraiment insuffisante en France », souligne-t-il. Mais aussi à améliorer le matériel informatique et numérique parlementaire. « On est au XXIe siècle », explique Thierry Solère.

Comme le premier questeur, Florian Bachelier (LREM), qui a livré de sa propre initiative ses pistes dans le JDD, Thierry Solère appelle à céder l’hôtel de Broglie. Ce bâtiment prestigieux du XVIIIe siècle de 7200 mètres carrés, situé à deux pas du palais Bourbon, l’Assemblée nationale l’a racheté à l’État il y a tout juste un an pour la somme de 63 millions d’euros.

Cet achat a été réalisé dans le but d’y aménager des bureaux et des locaux supplémentaires, et d’arrêter de louer un immeuble à une autre adresse. Le problème, c’est que le lieu nécessiterait jusqu’à 40 millions d’euros de travaux et d’aménagement, selon l’estimation des questeurs.

Solère, « partagé » sur le non-cumul dans le temps

Pour Thierry Solère, la raison d’être de ce projet immobilier n’a plus de raison d’être avec la réforme constitutionnelle en préparation. « Je ne serai pas celui qui ira expliquer aux Français qu’au moment où on enlève un tiers des effectifs, on dépense plus de cent millions d’euros pour s’agrandir ».

Sur un autre point de la réforme constitutionnelle, la limitation des mandats dans le temps, Thierry Solère s’est dit « très partagé ». « Si on ne le fait pas, il n’y pas de renouvellement de la vie politique française, pas suffisamment », s’inquiète-t-il. « Si on le fait, on casse un peu le principe d’égalité des Français devant l’élection. C’est aux Français de décider s’ils veulent réélire leur député ».

Le député considère pour que dans le cas des maires qui se « dévouent quasiment bénévolement », ce ne serait « pas rendre service » à ces territoires. « Personne ne veut s’y coller. »

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