Invités de l’émission Extra Local, le communiste Léon Deffontaines et l’eurodéputée Place publique Aurore Lalucq ont tous deux dénoncé l’action menée contre Raphaël Glucksmann, en marge d’une manifestation du 1er mai à Saint-Etienne.
« Je pense que Marine Le Pen peut gagner » s’inquiète Edouard Philippe
Par Alice Bardo
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« Je suis extrêmement inquiet du résultat du second tour », confie Edouard Philippe. Le député-maire LR du Havre assure ne pas croire aux sondages, qui placent pour l’instant le leader d’ « En Marche ! » largement en tête des intentions de vote. « Je pense que Marine Le Pen peut gagner », estime t-il avant d’ajouter que « ce serait désastreux pour la France ».
« A droite comme à gauche, ça se tortille beaucoup »
Pour éviter que la candidate FN n’accède au pouvoir, il s’apprête à faire campagne pour Emmanuel Macron et invite les autres responsables politiques à faire de même. « La vigueur du réflexe républicain est faible (…) A droite comme à gauche, ça se tortille beaucoup », regrette t-il.
Edouard Philippe juge « en dessous de la hauteur des enjeux » la décision du bureau politique des Républicains, qui se tenait hier. La ligne choisie a été d’appeler à voter contre Marine Le Pen. « Il faut avoir un langage clair dans les moments importants », déplore le député-maire. « J’ai bien compris que ça chagrinait certains de ma famille politique (…) mais l’intérêt du pays passe au dessus. »
La défaite de Fillon n’est pas un « accident conjoncturel »
Au-delà de cette décision, c’est le parti même des Républicains qu’il remet en cause. Ce proche refuse de voir la défaite de François Fillon comme un « accident conjoncturel » - « Elle révèle quelque chose de beaucoup plus profond. » - et appelle son camp à se poser la question de « la ligne idéologique » du parti : « Peut-on vraiment vouloir construire quelque chose comme l’UMP et LR lorsqu’une bonne partie des centristes sont à l’extérieur et lorsque sur une question comme celle de la position politique face à Marine Le Pen on se divise ? » Edouard Philippe est inquiet pour les législatives car il n’exclut pas que « cette différence aille en s’accentuant après l’élection présidentielle ».
En vue des législatives, « il y a un travail d’actualisation du projet à réaliser au sein du parti ». Une mission dont est chargée Eric Woerth et qui laisse dubitatif le député-maire. Il semble plus enthousiaste à l’idée que François Baroin aille conduire la bataille des législatives : « Une possibilité intelligente », considère t-il. Plus intelligente que celle que Sarkozy revienne à la tête du parti, confie t-il par ailleurs : « Si Macron devient Président on pourra se poser la question de savoir si face à un Président entièrement neuf et des équipes entièrement neuves… » Edouard Philippe ne termine pas sa phrase mais le message est passé.