Jean-Louis Bourlanges, député Modem des Hauts-de-Seine, était l’invité de l’émission L’Epreuve de vérité ce lundi sur Public Sénat, en partenariat avec l’AFP, Les Echos et Radio Classique. Il s’est montré critique sur les rapports entre l’exécutif et les députés de la majorité présidentielle, dont le Modem de François Bayrou fait partie.
« En tant que citoyen, je suis comblé par les six premiers mois d’Emmanuel Macron. En tant que parlementaire, je suis frustré. La majorité, d’une façon générale, n’a pas vraiment trouvé sa place dans le dialogue avec le gouvernement » estime Jean-Louis Bourlanges. Cet ancien député européen estime même que l’Assemblée nationale est « moins libre » que le parlement européen. « C’est un débat de la Ve République », « je ressens cela comme une anomalie un peu frustrante ». Lors des discussions sur le budget, il constate que les députés n’étaient pas écoutés par le gouvernement. C’était « cause toujours, on t’aime bien, on t’invitera toujours à dîner, on discutera avec toi, mais c’est ailleurs qu’on prend nos décisions » a-t-il regretté.
Selon Jean-Louis Bourlanges, le parti « En Marche n’est pas écouté ». Le parti « est complètement pris en main, c’est vraiment une courroie de transmission, alors qu’Emmanuel Macron a été élu sur une demande de démocratie participative ». « Et nous (le Modem), nous sommes dans une situation très insuffisante. (…) Il faut peser. Il faut avoir le courage de gueuler, de dire "non". Et là, on sent que, sans aller à une culture de l’insoumission, que nous abandonnons à Monsieur Mélenchon, il faut une culture de l’exigence ».
« Les Français se demandent à quoi servent les parlementaires. On peut se poser la question, oui. (…) Mais la démocratie représentative n’intéresse plus le monde » ajoute Jean-Louis Bourlanges.