Deux jours après des perquisitions houleuses visant La France insoumise, son leader Jean-Luc Mélenchon doit être entendu jeudi par les policiers en charge des enquêtes sur ses comptes de campagne présidentielle et sur les assistants d'eurodéputés de son parti.
Son interrogatoire en audition libre doit commencer à partir de 11H00 dans les locaux de la police anticorruption (Oclciff) à Nanterre, a appris l'AFP auprès de son entourage.
Visé par deux enquêtes préliminaires sur des emplois présumés fictifs d'assistants au Parlement européen et sur ses comptes de campagne de la présidentielle 2017, le dirigeant est au coeur d'une tempête politique après s'être opposé avec virulence aux perquisitions menées mardi chez lui et au siège parisien de LFI dans le cadre de ces deux enquêtes.
Sur des vidéos de l'opération qui ont largement circulé sur internet et dans les médias, M. Mélenchon appelle ses proches à "enfoncer la porte" pour entrer au siège parisien du mouvement où une perquisition est en cours. On le voit également bousculer un représentant du parquet ainsi qu'un policier qui s'interpose.
Edouard Philippe s'est dit "choqué" par "la très grande violence" manifestée selon lui contre les policiers. "Je ne crois pas que nous gagnions quoi que ce soit à remettre en cause l'indépendance de la justice", a insisté le Premier ministre.
Le nouveau ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a condamné "fermement" les violences tandis que la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, a dénoncé des scènes "choquantes et inacceptables".
Jean-Luc Mélenchon (d), leader de la France Insoumise, arrive devant les locaux de la police anticorruption, le 18 octobre 2018 à Nanterre
AFP
Mercredi, Jean-Luc Mélenchon, qui avait fustigé une "énorme opération de police politique", a assuré mercredi sur BFMTV ne rien regretter de sa vive réaction. Dénonçant de nouveau une "volonté d'intimidation", il a annoncé que son parti allait porter plainte pour violences policières.
Selon LFI, quatre personnes, qui auraient fait "constater des blessures" par des certificats médicaux, vont également porter plainte pour des violences policières commises "sur le lieu de la perquisition".
- "Bouc-émissaire" -
A l’unisson, les syndicats de police ont dénoncé l'attitude "inacceptable" de M. Mélenchon, Alliance et Alternative Police-CFDT appelant Christophe Castaner à porter plainte tandis que SGP Police-FO réclamait "des excuses publiques" au chef de file de LFI.
"Les policiers ne sont pas respectés par les élus aux prises avec la justice", a déploré le syndicat Unsa-Police, refusant que les forces de l'ordre jouent le rôle de "bouc-émissaire".
M. Mélenchon a concédé mercredi que le ton était "monté", tout en accusant: "Je respecte la justice mais je suis obligé de le dire, nous ne sommes pas dans une procédure normale".
Selon la législation, une perquisition dans le cadre d'une enquête préliminaire n'est possible qu'avec l'accord écrit de l'occupant du domicile ou du représentant légal dans le cas d'une personne morale. Ou, s'il n’est pas d'accord ou bien absent, en présence de deux témoins majeurs qui ne font pas partie des forces de l'ordre mais qui sont désignés par l'officier de police judiciaire.
Selon une source proche du dossier, Manuel Bompard, coordinateur des campagnes de LFI, a bien été contacté au début de la perquisition au siège du parti et a assisté à cette opération --autorisée par un juge des libertés et de la détention (JLD) -- avant qu'elle ne dégénère.
Mardi, M. Bompard avait affirmé avoir été "empêché d'assister à la procédure administrative" et qu'"aucun PV" n'avait été soumis à sa signature.
"Il n’a jamais été question pour nous d’empêcher une quelconque perquisition. Nous voulions au contraire y être présent pour collaborer car nous savons notre probité", a de son côté déclaré à l'AFP le député LFI du Nord Adrien Quatennens.
M. Mélenchon a par ailleurs critiqué le traitement médiatique de l'enquête visant LFI, accusant des journalistes de mettre "de l'huile sur le feu".
Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.
A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.
Le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner, a interpellé ce 7 mai, lors des questions au gouvernement, le Premier ministre François Bayrou sur les projets de référendum évoqués ces derniers jours par l'exécutif.
Réagissant à la publication d’un livre à charge sur le fonctionnement de la France insoumise, Patrick Kanner, le président du groupe PS au Sénat, épingle le rôle joué par Jean-Luc Mélenchon. Il appelle la gauche à tirer les enseignements de cet ouvrage.