Jean-Marie Le Pen, éternel point de détail du Front national
Exclu du parti, mais toujours président d'honneur, Jean-Marie Le Pen est devenu une ombre encombrante au Front national, se rappelant à ses bons...
Par Paul AUBRIAT
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Exclu du parti, mais toujours président d'honneur, Jean-Marie Le Pen est devenu une ombre encombrante au Front national, se rappelant à ses bons souvenirs à coups d'innombrables procédures judiciaires ou de propos tonitruants.
En 2011, c'est pourtant les yeux embués d'émotion que le fondateur du mouvement d'extrême-droite avait cédé la présidence à sa fille Marine. Loyale, elle saluait alors l'"irremplaçable expérience" de son père, "comme sa sereine autorité et la rectitude de sa pensée" qui devaient être pour elle "un appui déterminant".
Un septennat de présidence plus tard, celle qui s'apprête à se faire réélire à la tête du FN - faute de concurrents - ne veut plus évoquer publiquement la figure paternelle.
Depuis son manoir de Montretout, sur les hauteurs de Saint-Cloud, dans le prolongement des beaux quartiers parisiens, Jean-Marie Le Pen, 90 ans en juin, se veut pourtant toujours incontournable.
Au début du mois, le premier tome de ses mémoires - premier tirage de 50.000 exemplaires épuisé avant sa sortie - lui a permis d'occuper l'espace médiatique, en orfèvre de la polémique: M. Le Pen y écrit par exemple que le maréchal Pétain "n'a pas failli à l'honneur en signant l'armistice" avec l'Allemagne nazie en 1940.
Quant à sa fille? "J'ai pitié d'elle", assène-t-il, définitif.
Le tribun, député poujadiste en 1956, éditeur de disques de chants nazis dans les années 60, auteur d'innombrables outrances physiques et verbales - de l'agression d'une députée PS au "point de détail" qu'auraient été les chambres à gaz pendant la Seconde Guerre mondiale - semble toujours attaché à sa stratégie de provocation.
Jean-Marie Le Pen et sa fille Marine, le 7 septembre 2014 à Fréjus, dans le Var
AFP
C'est pourtant ce qui a entraîné sa chute, en 2015: la présidente du FN Marine Le Pen a subitement estimé que ses coups d'éclat étaient incompatibles avec son plan de "dédiabolisation", quitte à nourrir une inévitable chronique d'un drame politico-familial.
- Capitaine Haddock -
Critiqué, lâché et finalement exclu du parti, le finaliste de la présidentielle de 2002 s'était alors lancé sur une bataille aux fronts multiples - judiciaires, politiques, médiatiques -, jusqu'à devenir le sparadrap du capitaine Haddock pour sa fille Marine.
En 2015, il menace de s'inviter aux universités d'été du parti. Deux ans plus tard, il tente de se rendre à une réunion au siège du FN à laquelle il estime pouvoir siéger de droit: il est finalement accueilli par un portail cadenassé.
Le mois dernier, celui qui est encore député européen avait promis de se rendre au grand raout de Lille. La garde rapprochée de Marine Le Pen a fait savoir qu'il en serait refoulé - il s'est ravisé.
Sur le terrain judiciaire, sa bataille s'est finalement révélée décevante: son exclusion a été confirmée et son titre de président d'honneur s'apprête à disparaître, au terme d'une consultation régulière des militants samedi.
Cela ne devrait être qu'une formalité: le lepénisme a survécu à son créateur, a pu se réjouir Marine Le Pen, aujourd'hui davantage populaire que son père auprès des militants.
Reste une vaste occupation médiatique: outre son "Journal de bord" ou des interventions sur TV Libertés, où il a pu créer l'étonnement en se présentant grimé d'un masque vénitien, le bientôt nonagénaire multiplie les interviews, autant de promesses de déclarations scandaleuses et de notoriété préservée. Début mars, il dissertait sur "la plupart de ses collaborateurs homosexuels" dans le magazine Friendly.
Mais, au-delà des amabilités proférées par Jean-Marie Le Pen à l'endroit de sa fille, et vice versa, l'ex-président du FN et sa successeure demeurent liés par les affaires.
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