Jean-Pierre Grand : « Il y aura sûrement 500 signatures de maires pour Alain Juppé au Conseil constitutionnel »
« Il faut absolument que les maires envoient leur parrainage au Conseil constitutionnel en inscrivant le nom d’Alain Juppé » demande le sénateur LR Jean-Pierre Grand, pour qui il faut « sécuriser la présidentielle en parrainant Alain Juppé ».

Jean-Pierre Grand : « Il y aura sûrement 500 signatures de maires pour Alain Juppé au Conseil constitutionnel »

« Il faut absolument que les maires envoient leur parrainage au Conseil constitutionnel en inscrivant le nom d’Alain Juppé » demande le sénateur LR Jean-Pierre Grand, pour qui il faut « sécuriser la présidentielle en parrainant Alain Juppé ».
Public Sénat

Temps de lecture :

5 min

Publié le

Mis à jour le

Le sénateur LR de l’Hérault, Jean-Pierre Grand, appelle les maires à envoyer leur parrainage à Alain Juppé, alors que François Fillon va être mis en examen. Le sénateur a déjà lui-même apporté sa signature au maire de Bordeaux. « Il faut absolument que les maires envoient leur parrainage au Conseil constitutionnel en inscrivant le nom d’Alain Juppé » demande-t-il. « S’il n’y a pas au Conseil constitutionnel 500 signatures pour un autre candidat, on n’aura plus de candidature crédible pour la présidentielle » fait valoir le maire de Castelnau-le-Lez, qui avait soutenu Alain Juppé pendant la primaire. « J’ai du mal à penser que François Fillon puisse aller jusqu’au bout. C’est une question de temps » selon Jean-Pierre Grand. Entretien.

François Fillon annonce sa future mise en examen mais reste candidat. Comprenez-vous sa décision ?
Non. Je ne la comprends pas. Elle est contraire à ce qu’il avait dit concernant les candidats mis en examen. Je reste sur ma position, plus que jamais. Il faut absolument que les maires envoient leur parrainage au Conseil constitutionnel en inscrivant le nom d’Alain Juppé dessus. Comme visiblement les choses s’accélèrent, la situation de François Fillon peut se détériorer au point qu’il doive renoncer à être candidat. S’il n’y a pas au Conseil constitutionnel 500 signatures pour un autre candidat, on n’aura plus de candidature crédible pour la présidentielle. Naturellement, ce serait catastrophique pour notre famille politique.

Votre appel à parrainer Alain Juppé est-il suivi ?
Actuellement, beaucoup de maires dans mon département nous font remonter qu’ils ont pris la décision de sécuriser la présidentielle en parrainant Alain Juppé. Ce n’est pas de l’intox. Il y en a dans mon département mais aussi dans d’autres. Des maires que je ne connais pas m’ont appelé et m’ont dit que ça bougeait. Il y a un mouvement de maires qui ont pris conscience qu’il fallait 500 signatures pour Alain Juppé pour ne pas se retrouver au dernier moment sans candidat. J’ai du mal à penser que François Fillon puisse aller jusqu’au bout. C’est une question de temps.

Demandez-vous à François Fillon de retirer sa candidature ?
Je ne l’appelle pas à se retirer. Il est libre. Il lie son destin de candidat au destin de tous les Français qui aspirent à l’alternance. Mais il met en grande difficulté sa famille politique. Il doit faire évoluer sa réflexion et écouter les gens sages plutôt que les faucons.

Pour vous, le plan B, c’est toujours Alain Juppé ?
Oui, le plan B, c’est Juppé, car c’est lui qui est arrivé second de la primaire. Mais aujourd’hui, la primaire est caduque. Si les gens avaient connu la situation de François Fillon au moment de la primaire, beaucoup n’auraient pas voté pour lui. Si la primaire avait lieu dimanche prochain, ce ne serait pas le même résultat.

Alain Juppé a refusé d’être ce candidat de remplacement jusqu’ici…
Alain Juppé ne maîtrise pas la situation dans laquelle nous nous trouvons. Naturellement, il n’allait pas se précipiter pour dire je suis là. Il a raisonné en fidèle militant et soutien de sa famille et en homme d’Etat. Mais on ne joue pas la France aux dés. Demain, il y aura surement 500 signatures de maires voire de parlementaires, qui vont arriver au Conseil constitutionnel pour Alain Juppé. Si vraiment François Fillon considère dans les jours qu’il conduit sa famille politique et les Français dans le mur, il peut renoncer de lui-même.

Les soutiens de François Fillon affirment que la justice est téléguidée. Vous n’y croyez pas ?
Toutes les personnes qui sont en prise avec la justice accusent la justice. Le problème dans cette affaire, c’est qu’on veut séparer le légal du moral. Or ils sont indissociablement liés dans l’esprit des Français. François Fillon est totalement empêché. Il est empêché de faire sa campagne. Il suffit d’ouvrir les yeux. Je le plains, c’est dur pour lui. Je n’ai aucune animosité personnelle à son égard. Mais aujourd’hui, il faut être lucide. Comme il avait pris des positions très fermes sur la moralité, les électeurs sont surpris. Et quand je dis ça, c’est gentil. Ils sont désabusés. Il ne faudrait pas qu’ils fassent des choix extrêmes qu’ils regretteraient. Tout ça fait très IVe République avec les affaires. Mais il y a une réaction d’élus lucides qui est en marche. Il ne faut pas une élection présidentielle avec un des principaux candidats réellement empêché. Il faut renouer avec une élection précédée d’une campagne sur les idées.

Partager cet article

Dans la même thématique

Jean-Pierre Grand : « Il y aura sûrement 500 signatures de maires pour Alain Juppé au Conseil constitutionnel »
3min

Politique

Parlement européen : « la droite traditionnelle pro-européenne joue avec l’extrême droite » pour Javier Moreno Sanchez   

« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais.   « C’est un peu tard mais elle commence à réagir »   Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause.     Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ».  « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste »   Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ».    Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici  

Le

Avis d’arret de travail Illustration
9min

Politique

Report de congés pour cause d’arrêt maladie : la délégation aux entreprises du Sénat saisit Sébastien Lecornu face à une décision « terrible » pour les PME

« Je saisis par courrier le premier ministre pour qu’une action au sommet de l’Etat soit engagée dans les plus brefs délais auprès des instances européennes », annonce à publicsenat.fr le président de la délégation aux entreprises du Sénat, le sénateur LR Olivier Rietmann, alors qu’un salarié malade pendant ses vacances pourra reporter ses congés, selon une décision de la Cour de cassation.

Le