Jean-Pierre Mignard regrette que le président de la République ne puisse pas se présenter devant le Parlement hors Congrès

Jean-Pierre Mignard regrette que le président de la République ne puisse pas se présenter devant le Parlement hors Congrès

Invités de l’émission « On va plus loin », la juriste Anne Levade et l’avocat Jean-Pierre Mignard, soutien d’Emmanuel Macron, analysent la nouvelle Assemblée nationale, à la veille de la première séance de la XVe législature.
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La nouvelle Assemblée nationale est marquée par un nombre conséquent de parlementaires de la majorité présidentielle : ils représentent 356 élus La République en marche et MoDem. Cela laisse peu de place pour les autres députés sachant, qu’en plus, ce qui est inédit, les autres groupes sont très divisés et peu nombreux en parlementaires :  « Ce qui est surtout intéressant, c’est le nombre de parlementaires par groupe » constate la constitutionnaliste Anne Levade : « Parce que compte tenu de la taille du groupe La République en marche (…) on s’aperçoit qu’ensuite le groupe numériquement le plus important, cela va être le groupe Les Républicains où il y a 90 députés c'est-à-dire finalement assez peu (…) Et après, on va avoir des groupes en dessous du seuil fatidique : le seuil pour la motion de censure, le seuil pour la saisine du Conseil constitutionnel (…) Cela peut avoir des incidences y compris sur le jeu institutionnel ».  

Interrogée quant au fait que le président envisagerait de réunir le Parlement en congrès, à la veille du discours de politique général du Premier ministre Anne Levade y voit une cohérence : « C’est cohérent avec ce qu’[Emmanuel Macron] avait affiché et la manière dont il préside le pays aujourd’hui (…) Le Congrès peut avoir un effet fédérateur et de ciment de cette majorité ».

L’avocat Jean-Pierre Mignard, soutien d’Emmanuel Macron, regrette que le président de la République ne puisse pas se présenter devant le Parlement hors Congrès : « Est-ce que le Président de la République va continuer à être ce personnage qui ne peut pas se présenter devant le Parlement, sauf effectivement lorsqu’il le réunit en Congrès ? Ça c’est en effet, une vraie question (…) Ces dernières années, le roi d’Espagne venait parler devant l’Assemblée nationale, le Président de la République tunisienne venait parler devant l’Assemblée nationale. Mais il n’y a qu’une personne qui ne pouvait pas venir, c’est le Président de la République. Je trouve qu’il y a là (…) un vieux legs de l’histoire dont je ne suis pas sûr aujourd’hui qu’on le comprenne et qu’il ait un sens. Après tout, que l’exécutif vienne, se déplace, pour aller devant les parlementaires, faire un discours, dire « Voilà les grandes orientations que je fixe au pays et je suis venu me déplacer pour vous en parler. Je viens chez vous, et je ne viens pas avec la force armée pour vous disperser comme ce fût le cas un certain nombre de cas dans l’histoire des parlements ». Après tout cela me semble respectueux du Parlement. Cela me semble être une relation que les citoyens doivent comprendre. Pourquoi, le président n’a pas le droit de venir là où le roi d’Espagne et le président de la Tunisie ont le droit de venir ? Je pense que c’est un anachronisme auquel Emmanuel Macron veut, peut être, mettre un terme ».

OVPL Match des idées "Une Assemblée inédite" en intégral
23:09

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