Jeunesse : 25 000 jeunes participeront au Service national universel cet été

Jeunesse : 25 000 jeunes participeront au Service national universel cet été

Auditionnée par la mission d’information sur la politique en faveur de l’égalité des chances, Emmanuelle Pérès, déléguée interministérielle à la jeunesse, a détaillé les ambitions du gouvernement en la matière.
Public Sénat

Par Jules Fresard

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C’est une réforme qui avait causé débats et controverses dans l’opinion publique, entre ses partisans jugeant nécessaire de donner aux jeunes Français un temps de cohésion en commun, et ses adversaires, voyant là une réforme inutile et coûteuse, empiétant sur le budget d’initiatives déjà existantes et plus utiles. Le Service National Universel (SNU), annoncé par Edouard Philippe en 2019, promesse du candidat à la présidentielle Emmanuel Macron en 2017, continue son déploiement progressif.

C’est du moins ce qu’a affirmé Emmanuelle Pérès, déléguée interministérielle à la jeunesse, auditionnée ce mardi 4 mai par la mission d’information sénatoriale « sur la politique en faveur de l’égalité des chances et de l’émancipation de la jeunesse ».

Une opération qui démarre le 21 juin

Mis à l’arrêt l’année dernière, crise sanitaire oblige, le SNU devrait donc reprendre du service cet été, après avoir réuni 2 000 jeunes en 2019. L’objectif affiché cette année est de réunir 25 00 jeunes, de 15 à 17 ans, autour de ce qu’Emmanuelle Pérès a qualifié de « séjours de cohésion », qui devraient démarrer le 21 juin prochain.

SNU : 25 000 jeunes concernés en 2021, annonce Emmanuelle Pérès
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D’une durée de deux semaines, du 21 juin au 2 juillet 2021, ces séjours visent à « ouvrir le champ des possibles, en mettant les jeunes dans leur position de jeunes adultes en devenir », comme elle l’a détaillé. La déléguée interministérielle souhaite d’ailleurs que ces deux semaines passées soient suivies « d’une mission d’intérêt général » d’une douzaine de jours. « Nous souhaitons leur offrir une première expérience de mobilité géographique lors des séjours de cohésion, et ensuite, quand ils reviennent sur leur territoire, leur proposer une mission d’intérêt général, l’occasion pour eux de mettre en pratique ce qu’ils ont appris » a-t-elle expliqué.

Le gouvernement souhaite ainsi, en augmentant le nombre de jeunes concernés, augmenter également la mixité sociale. « Désormais, je peux écrire aux recteurs, et leur dire, sur ces séjours de cohésion, on veut une très grande diversité, pluralité […]. Très clairement, on n’avait pas ces compétences au démarrage du Service National Universel », regrettant qu’en 2019, les 2 000 jeunes concernés, tous volontaires « étaient de base, déjà très intéressés par le projet ».

Un objectif de 245 000 jeunes en service civique en 2021

En dehors du désormais très médiatique SNU, Emmanuelle Pérès a évoqué le cas des services civiques, amenés à accompagner la jeunesse et venir compléter l’offre du SNU.

Ainsi, les concernant, « l’ambition sur 2021 est importante, avec 245 000 jeunes en service civique » a détaillé la déléguée interministérielle, avec un programme décrit comme « le troisième temps fort du SNU », après les séjours de cohésion et les missions d’intérêt général.

Tout en rappelant qu’« il faut être très vigilant sur ce qu’est le service civique et ce qu’il n’est pas ». « La vocation du service civique n’est pas de conduire vers l’emploi, c’est un dispositif d’engagement. […] A la fin du service civique, le jeune ne peut pas être livré à lui-même, il faut l’accompagner dans son parcours ».

Monique Lubin sénatrice socialiste des Landes, a tenu à rappeler les conditions dans lesquelles s’exercent aujourd’hui un grand nombre de services civiques. « Le jeune en service civique, il est volontaire, n’a pas de droit salarié, a un dédommagement de 580 euros nets par mois et des missions qui durent en moyenne huit mois en continu ».

Une situation dont Emmanuelle Pérès s’est dite consciente, mais estimant cette démarche comme intéressante « dans le parcours d’un jeune Français » tout en appelant à la « vigilance, » face à des associations qui ne « font parfois pas de mauvaises volontés ». Un constat partagé par Béatrice Angrand, présidente de l’Agence du Service Civique, qui dans une interview à Public Sénat décrivait les 500 000 jeunes ayant pris part à un service civique depuis la création de l’initiative comme « un patrimoine d’engagement pour le pays ».

Et concernant le fonds d’expérimentation pour la jeunesse, dont la « vocation est de lancer des projets innovants » à destination des plus jeunes donc, Emmanuelle Pérès a détaillé sa volonté « de le pérenniser ». « C’est de la tuyauterie de financement, et nous, on s’adaptera aux tuyaux qu’on nous donnera ».

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