Jugement en Irak de jihadistes détenus en Syrie: pas “réalisable”, selon Le Drian

Jugement en Irak de jihadistes détenus en Syrie: pas “réalisable”, selon Le Drian

Les jihadistes étrangers, notamment français, détenus par les Kurdes de Syrie et que leurs pays ne veulent pas reprendre ne...
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Les jihadistes étrangers, notamment français, détenus par les Kurdes de Syrie et que leurs pays ne veulent pas reprendre ne pourront pas être jugés en Irak, comme cela avait été envisagé, et leur sort relèvera du processus de réglement politique en Syrie sous l'égide de l'ONU, a déclaré dimanche le chef de la diplomatie française.

"Nous avons pensé qu'il était possible d'ouvrir un dispositif juridictionnel spécifique en relation avec les autorités irakiennes", a déclaré Jean-Yves Le Drian lors de l'émission "Questions politiques" sur la radio France Inter.

Le ministre français des Affaires étrangères s'était rendu à Badgad le 17 octobre pour discuter avec les autorités irakiennes de la mise en place d'un tel dispositif afin de juger des jihadistes étrangers, dont 60 Français.

"Aujourd'hui vu la situation en Irak, cette hypothèse n'est pas réalisable à court terme", a-t-il concédé, en référence à la révolte qui secoue ce pays et qui a conduit à la démission du Premier ministre Adel Abdel Mahdi.

"Eh bien à moyen terme, il faudra que ce soit réglé dans le cadre du règlement politique global qui a commencé tout doucement à Genève depuis la mise en œuvre du Comité consultatif destiné à modifier la Constitution syrienne pour aboutir à une feuille de route de paix dans ce pays", a relevé Jean-Yves Le Drian.

Le Comité constitutionnel syrien, chargé de réformer la Constitution de 2012 en vue de prochaines élections, a été inauguré le 30 octobre à l'ONU à Genève en présence de 150 personnes représentant, à parts égales, le gouvernement de Damas, l'opposition et la société civile syrienne.

Environ 12.000 jihadistes, en grande majorité irakiens et syriens, sont détenus par les Kurdes syriens.

"Au moment du règlement politique, inévitablement la question de leur jugement sera posée", a martelé le ministre français.

D'ici là, "l'ensemble de ces groupes sont dans des lieux sécurisés en Syrie par les Forces démocratique syriennes (FDS, à majorité kurde) et par des éléments américains et nous y contribuons à notre manière pour faire en sorte que ce soit complètement sécurisé sur la durée", a-t-il ajouté sans plus de précisions.

En novembre le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres avait estimé que la question des membres étrangers du groupe jihadiste Etat islamique (EI) capturés en Syrie était une "responsabilité commune internationale" et qu'on ne pouvait pas demander à "l'Irak ou la Syrie de résoudre le problème pour tout le monde".

M. Le Drian a rappelé la position intangible de la France concernant le sort de ses ressortissants membres de l'EI - leur jugement sur le théâtre où ils ont combattu - et souligné qu'elle était partagée par nombre de pays européens.

"Les combattants français, les combattantes françaises doivent être jugés là où ils ont commis leurs crimes", a-t-il dit. "C'est vrai pour notre position mais c'est vrai pour la position des autres Européens", a-t-il ajouté.

Le ministre a par ailleurs souligné que l'EI n'était pas mort et s'est interrogé sur son éventuel lien avec les troubles politiques actuels en Irak.

"Daech (acronyme arabe de l'EI) existe de manière clandestine en Irak d'où les interrogations sur la situation instable qui existe aujourd'hui dans ce pays", a-t-il pointé.

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