L’accord entre Le Pen et Dupont-Aignan réduit à la portion congrue

L’accord entre Le Pen et Dupont-Aignan réduit à la portion congrue

L'alliance n'aura duré que deux semaines: le Front national et Debout la France, partis de Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan...
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Par Guillaume DAUDIN

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L'alliance n'aura duré que deux semaines: le Front national et Debout la France, partis de Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan, ont acté lundi la fin de leur accord pour les législatives, les deux partis présentant des candidats dans l'ensemble des circonscriptions, un doute subsistant sur celle de la présidente du FN dans le Pas-de-Calais.

Symbole s'il en est, le Front national a investi un candidat dans la 8e de l'Essonne face à Nicolas Dupont-Aignan, qui y est candidat à sa réélection.

"Il ne s'agit pas d'être contre Nicolas Dupont-Aignan, mais d'être présent dans la totalité des 577 circonscriptions", a justifié Nicolas Bay, directeur de la campagne des législatives, lors d'une conférence de presse au siège du parti à Nanterre.

Debout la France et le Front national avaient pourtant formé une "alliance patriote et républicaine" entre les deux tours de la présidentielle, avec un poste de Premier ministre promis à M. Dupont-Aignan en cas de victoire de Mme Le Pen.

Les deux dirigeants avaient, en parallèle et dans les grandes lignes, acté un accord futur pour les législatives: 50 candidats DLF soutenus par le FN et 50 FN soutenus par DLF.

Samedi, pourtant, un conseil national de DLF a investi des candidats "dans la quasi-totalité des circonscriptions". "Comme cela a toujours été prévu", a assuré DLF dans un communiqué. Lundi, M. Dupont-Aignan a pourtant reconnu qu'à cause du "grand débat" de samedi dans son parti, l'accord était caduc.

Plusieurs manifestations avaient eu lieu dans la ville dont il est maire, Yerres (Essonne) entre les deux tours de la présidentielle, pour protester contre son soutien à Marine Le Pen, qui a aussi entraîné la démission de plusieurs hauts responsables de DLF.

- Désistements 'au cas par cas' -

Les candidatures séparées de premier tour "n'empêcheront pas un rassemblement au second tour pour faire gagner les patriotes et battre autant que possible l'hypothétique future majorité de M. Macron", a dit M. Bay lundi, jugeant aussi qu'un éventuel groupe commun à l'Assemblée nationale "peut faire partie des hypothèses".

Mais cela risque de se heurter à la volonté de M. Dupont-Aignan, qui s'est borné lundi à dire que les désistements, même en faveur du FN, seraient étudiés "au cas par cas".

"Le Front national ne peut pas avoir le monopole de l'opposition", a-t-il ajouté, voulant proposer à nouveau aux Français "le choix d'un patriotisme républicain de bon sens différent du FN"... argument principal du maire de Yerres avant le premier tour de la présidentielle pour se distinguer de "l'extrémisme" du parti de Marine Le Pen.

La présidente du FN devrait, elle, faire connaître d'ici jeudi sa décision quant à une nouvelle candidature dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, celle d'Hénin-Beaumont où elle avait échoué au second tour d'une centaine de voix en 2012.

A priori, elle devrait être candidate. "Vous le verrez dans les prochains jours, elle sera plus que jamais présente dans cette bataille des législatives, dans une opposition déterminée", a souri M. Bay.

Le patron de l'administration frontiste a dévoilé une liste de 556 candidats d'ores et déjà investis, tandis que les 21 restants le seront "dans le courant de la semaine".

Manquent notamment à l'appel le candidat qui représentera le FN dans la très favorable circonscription de Fréjus (Var), dont David Rachline (FN) est maire, mais aussi deux circonscriptions de l'Aisne, où pourrait se présenter Damien Philippot, frère de Florian Philippot.

Trois porte-paroles de campagne sont désignés: le maire de Beaucaire Julien Sanchez, l'ancien député UMP Jérôme Rivière et l'ancien membre de l'UMP Sébastien Chenu.

M. Bay espère rallier au FN les électeurs "orphelins de la droite", "fracturée" selon lui après l'accession du député-maire LR du Havre Edouard Philippe à Matignon.

Sans pour autant croire à une majorité: "Ceux qui veulent faire croire qu'ils pourront demain imposer une cohabitation à Macron bernent un peu nos compatriotes."

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